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Tinelire

J'aime les livres du plus loin que je me souvienne ....ils m'entourent , me bercent, me cajolent, me réveillent, me font réfléchir , me révoltent parfois ...ils apportent la vie à travers leurs lignes irrégulières !
Les 40 printemps ont sonné pour moi à la fin de l'année dernière ; j'essaye de goûter la vie au présent, entourée de ma famille que j'aime ,et de mes livres ..ces confidents ...

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2 mars 2011

Un livre original et comblé d'humour

Dès le début du roman , le ton ironique est donné avec l'explication par l'orphelin lui même des circonstances du décès de son père, décrit de façon très originale . Ce père qui souhaitait que son fils Patrick soit confié après son décès à sa soeur qu'il savait pourtant excentrique : la fameuse Tante Mame . Il dira même en lisant son testament à son fils : «  Il ajouta que ma tante Mame était une femme très spéciale, et qu'être confié à ses mains est un sort qu'il n'aurait pas souhaité à un chien » .
L'arrivée de Patrick à ce propos chez sa Tante est réjouissant de quiproquos et les semaines suivantes seront dans le même ton avec l'espièglerie qui caractérise Mame .

Des histoires complétement folles ou originales vont se succéder notamment celle autour de l'école très particulière où elle inscrira son neveu – je ne pense pas qu'une des scènes de l'école sera d'ailleurs adaptée aux mots à mots , car shocking pour être cinématographique !!
Tante mame est une femme de caractère et surtout en dehors des conventions de ces années 30 .Une femme ultra moderne qui va s'essayer à toutes sortes de métier après la crise de 1929 qui va la toucher et chacune de ses tentatives nous apportera sa part de fantaisie, d'ironie, et elles finiront souvent dans des échecs renversants mais amusants pour le lecteur ! »Au cours de l'automne 1930, je ne pus la suivre que par ses lettres, lesquelles me dressaient un tableau dramatique- quoique relativement partial – de ses tentatives professionnelles » Il va pourtant nous en faire part à travers ses lignes et de façon vive et amusante.
Une Tante Mame qui se moque des conventions, qui veut fréquenter la jeunesse et les avant gardistes de son époque , qui veut faire tomber les inhibitions , une femme décomplexée et très maligne. Certainement aussi épuisante pour ce « pauvre » Patrick parfois : « Laissez tomber ces sornettes, tout de suite... vous m'avez élevé au milieu des pires canailles , de la noce la plus crapuleuse, et vous ….. » (..) sur quoi elle disparut, avant que j'eusse pu la vilipender comme elle le méritait »

J'ai apprécié ce livre qui n'est finalement pas vraiment un roman mais une succession de moments forts dans la vie de la tante Mame et de son neveu ; des petites nouvelles où on y retrouverait les mêmes protagonistes dans des lieux ou époques différentes.
Un livre enlevé , très original et très frais malgré ses 56 printemps …. c'est un bon cru d'humour !

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3 novembre 2010

Anne Perry est plutôt connue dans le monde des livres, pour avoir écrit beaucoup de romans policiers dont l'action se déroule à l'époque victorienne . Cette fois , elle prend son public par surprise et elle souhaite nous plonger dans la brillante Bysance et la belle Constantinople malgré le désastre de 1204 qui a laissé la ville exsangue.

Nous suivons pas à pas Anna , qui se fera appeler Anastasius prenant ainsi la forme invisible d'un Eunuque dans la ville « Elle ressentait également cette douleur intérieure presque insoutenable, parce qu'à l'extérieur elle n'était ni homme ni femme, jsute un être solitaire que dieu seul ,peut-être,aimait -mais à qui Il n'avait pas encore pardonné » . Anna, qui cherche par tous les moyens en sa possession à résoudre une énigme , celle de l'emprisonnement à vie d'un homme dont elle est très proche et accusée à tort (pour elle) d'un crime.
Grâce à son travail de médecin , elle va se rapprocher de l'élite de la cité jusqu'à l'empereur lui même ,et ainsi petit à petit , lever des secrets cachés sous cette soie d'apparat ; les intrigues omniprésentes vont se succéder, jusqu'à dévoiler le goût du sang et du pouvoir sur cette soie !

Si votre désir à travers ce livre est de chercher le frisson du roman policier, vous serez déçus ; par contre si l'envie vous prend d'entreprendre un soyeux mais non moins mouvementé voyage aux portes de l'Orient , vous serez satisfait par ce grand roman écrit avec précision et volupté . Ce n'est donc pas un Thriller qu'il faut espérer là mais une belle promenade remplie d'érudition à travers Constantinople, Rome , Bysance et Jérusalem notamment !
Une lecture ardue car complexe par le nombre de ces personnages et les allers retours dans un univers et une époque qui nous sont assez étrangers . Cela donne envie de se plonger dans quelques ouvrages encyclopédiques afin d'en savoir plus !
Anne Perry écrit avec moults détails et laisse ses personnages réfléchir et discuter longuement notamment sur le pouvoir et la foi, ce qui peut parfois alourdir le propos( par exemple lors de longues descriptions des environs de l'action), mais on sent tout de même un gros travail de documentation. Ce travail aurait du peut-être être moins visible pour le lecteur ou alors appuyé par de la cartographie ou des illustrations de ces villes traversées car parfois on se perd en chemin.

Je conseillerai ce livre aux férus de la grande Histoire , à ceux plus passionnés par la grande histoire romanesque de cet ouvrage mais aussi pour ceux qui veulent entreprendre un grand voyage à moindre coût ;-) ,sentir le souffle de ces villes éternelles et de leurs habitants !

Deux petits passages que j'ai aimé parmi d'autres :

«Ne vous fiez jamais à un faible, homme , femme..ou eunuque. Ne vous fiez pas à quelqu'un qui a besoin d'être approuvé. Quand les choses tourneront mal, il sera du côté du vainqueur, quoi qu'il défende.Et ne vous fiez pas à quelqu'un qui a besoin qu'on l'encense. Il achète l'approbation, quel qu'en soit le prix.
Elle leva un long doigt maigre.
-Par dessus tout, ne vous fiez pas à quelqu'un qui n'a pas d'autre valeur que le plaisir de n'être pas seul. Il vendra son âme pour ce qui ressemble à l'amour, quoi que ce soit en réalité »

« (…) regarder les motifs changeants des courants et des vents , tandis que la marée balayait le détroit entre l'Occident et l'Orient. On aurait dit les coups de pinceau d'un artiste, un tableau mouvant , vivant, comme si un pouls battait. L'air était un souffle sur sa peau, chaud et pur, un peu salé.
La ville l'entourait : les marchés et les tavernes pleins de disputes, de rires , de marchandages, de philosophie, de débats , et toujours, toujours les interminables discussions religieuses. Il l'aimait comme une nourriture somptueuse, mais en même temps elle le blessait (..) » 

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15 octobre 2010

Une balade impressionniste auprès d'artistes peintres ....

C'est l'histoire, ici, d'un psychiatre qui va se prendre de passion pour un cas qui l'intrigue , celui d'un peintre bourré de talents qui s'en est pris violemment à une toile dans un musée .

Quel coup de folie a donc surgi dans son esprit ? L'auteure a donc voulu nous plonger dans les pensées, l'entourage et la vie toute entière de ce peintre , elle s'appuie tout au long de cette histoire sur les recherches qu' Andrew Marlow ,va effectuer sur ce patient qui le subjugue tant .

Une chose curieuse tout d'abord c'est qu'il m'a fallu un certain temps avant d'entrevoir Andrew Marlow comme un personnage masculin (!). L'auteur place probablement trop de sa féminité dans les attitudes, les gestes ou les pensées d'Andrew tout du moins jusqu'à un certain moment avec Kate , qui fut pour moi la percée qui m'a permis de voir enfin l'homme à travers les traits de ce personnage. ;-)
Cela ne fut pas gênant mais j'ai suivi cette histoire , pendant un certain temps, en ne percevant qu'Andrew que comme une Andrea ...un point c'est tout ….et pourquoi pas ??

J'ai beaucoup aimé tout au long du roman et de façon de plus en plus perceptible , la sensibilité de l'évocation d'un monde, de la pensée artistique.
La mise en lumière des traits de crayons, des outils du peintre, des mélanges de couleurs se fait de plus en plus présent au fur et à mesure de l'avancée du roman .
J'avais lu un livre précédemment très brillant sur Corot .Ici le style pictural n'est pas aussi précis mais j'ai trouvé l'écriture fine et plaisante à lire. Je me suis pris d'intérêt de plus en plus vif pour tous les personnages qui entourent la vie ou l'esprit du peintre; j'avais de plus en plus de mal à quitter ce livre.

Quelques longueurs toutefois dans le premier tiers du roman, lorsque le psychiatre se retrouve un peu dans ses pensées et se les répète un peu trop à mon goût ; ce qui a pu ennuyer certains lecteurs mais il ne faut pas s'arrêter là , cela serait dommage .
J'ai beaucoup aimé la rencontre avec les proches de ce peintre si mystérieux. On suit sa trace à travers un oeil de boeuf ; instructif et surtout qui nous laissent souvent plein de mystères que l'on a hâte de lever!

C'est un roman qu'il faut prendre le temps de découvrir car il réserve de belles surprises et surtout une grande qualité d'écriture , très soignée et fine.
Pour les amateurs de peinture , il donne une envie : en découvrir davantage sur les peintres ou les oeuvres cités ou encore mieux : retourner au plus vite à ses pinceaux !

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1 octobre 2010

Une bonne découverte du milieu politique , de ses stratèges et de Nicolas Sarkozy ! !

La directrice de l'info sur France Info, Marie Eve malouines a pris le parti de se diriger et d'essayer de croiser le regard de l'enfant Nicolas Sarkozy avec celui de sa fonction de Président . Veut-elle faire une psychanalyse du président ? Au début, c'est ce que j'ai longtemps cru mais finalement elle passe assez vite sur les jeunes années du président toutefois elle met l'accent sur la première femme de sa vie : Sa mère !

Il n'aura de cesse de désirer voir la fierté de sa mère envers lui ; elle qui l'aura élevé avec son grand père très présent et qui comblait l'absence d'un père artiste et narcissique.
Ce mot de « désir » est ce qui guide Nicolas Sarkozy...et justement lorsque l'on a obtenu tout ce que l'on a désiré ...que se passe-t-il ? N'est ce finalement pas la seule quête de ce que l'on désire qui a de l'intérêt ?
Voici un passage du livre qui éclaire cette thèse, c'est une réflexion de nicolas Sarkozy:
« Il y a plus de bonheur à désirer qu'à posséder. Ce qu'on obtient est forcément moins fort que ce qu'on rêve. Pendant longtemps j'ai vu la politique comme une façon de vivre, de combattre , de défendre des idées. J'arrive aujourd'hui au moment où je suis le plus proche du but que je m'étais fixé naïvenment (..) paradoxalement , j'ai moins de bonheur à faire de la politique aujourd'hui que j'ai pu en avoir par le passé : j'en suis le premier étonné ».....

Ce qui m'a frappé dans ce livre- et probablement parce que je suis novice en matière politique, et que je lis ce livre comme « un roman » et non comme une personne engagée politiquement – ce sont le rôle des femmes qui entourent Nicolas Sarkozy , je crois d'ailleurs qu'un livre a été écrit sur ce sujet et cela n'est guère étonnant .
Les faux pas du démarrage de la présidence sont largement imputés dans cet ouvrage à Cécilia , sa seconde femme ; la peur de la perdre lui fera probablement prendre de mauvaises directions . A priori tout ceci est très connu de l'intelligensia politiquo médiatico parisienne mais pour une « petite provinciale » comme moi c'est une découverte de constater combien les sentiments parviennent ,malgré tout , à diriger certaines décisions que prendra un homme politique .
Je ne regarderais plus les compagnes des hommes politiques de la même façon ;-)) , car c'est parfois là que se cache les désignations de poste ou certaines orientations ?

Le second point qui m'a le plus marqué dans cette ouvrage c'est de voir comme les conseillers ont un rôle majeur à l'Elysée, à Matignon et dans toutes les hautes sphères. Finalement il vaut mieux avec un conseiller dans sa manche qu'un ministre ?? Et puis certains conseillers ont peut être moins peur de s'adresser directement au président que certains de ses ministres ?

Le dernier point qui m'a aussi beaucoup interpellé c'est qu'on passe sur des réformes fondamentales parce que la vague est passée et par contre on va prendre beaucoup trop de temps sur des éléments sans intérêt ; des choix ne sont pas fait ou ne sont pas clairement définis. A travailler dans l'urgence – on le sait tous- on ne peut réaliser du bon travail!

J'ai trouvé cet ouvrage très objectif , ni dénigrement ni enjolivement de la réalité mais une explication assez claire et écrit avec un style journalistique nerveux jamais ennuyeux même pour le lecteur qui ne serait pas un passionné de politique.
Par contre pour les journalistes très aux faits de ce qui se passe derrière le rideau de velours rouge ou hommes politiques , fins stratèges , n'y auront peut-être rien trouvé de très nouveau pour eux ?? Peut-être un peu de vérité ? Entre la démagogie, ou le buzz ambiant et permanent , un peu d'objectivité sans grande agitation médiatique! Un bon champ de réflexion c'est certain.

Citation du livre :
« C'est tout le paradoxe du président de la République. Il est accusé de s'approprier tous les pouvoirs, mais il sème quelques outils destinés à les contester.
C'est lui qui a décidé d'interdire un troisième mandat présidentiel. Le quinquennat n'est renouvelable qu'une fois. A la question de savoir pourquoi il a voulu cette limitation, Nicolas Sarkozy répond: « Parce que je me méfie de moi ».
Ce n'est pas une boutade. Il est convaincu que le pouvoir est une drogue, que les hommes ne sont pas raisonnables face aux produits addictifs.La question est trop grave pour dépendre seulement de leur bon vouloir. Il faut leur imposer des barrières. Nicolas Sarkozy parle de lui et de tous les autres en général. Il pense aussi à ces hommes politiques qui occupent la scène pendant quarante ans. S'ils restent aussi longtemps , ce n'est pas parce qu'il n'y a personne pour prendre la relève, mais parce qu'ils bouchent la scène.(....) »

Un livre que Nicolas Sarkozy devrait lire ..c'est certain !

La révélation des Médicus

1

Albin Michel

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16 septembre 2010

Une déception...

Intriguée par le ramdam fait autour de ce livre , je me suis empressée de le lire afin de me faire ma propre opinion.

Les premières pages furent une très bonne surprise , c'était assez bien écrit ;on suivait les prémices de qui allait arriver à Oscar , on découvre sa famille et surtout sa soeur très originale.
La rencontre avec l'univers des Médicus , est elle aussi assez bien construite.
Le décor est planté.
Par contre je n'ai pas été captivée par les premières expériences d'exploration du nouveau Médicus que devient peu à peu Oscar. J'ai trouvé ces pages trop descriptives et elles trainent bien trop en longueur. Je me suis ennuyée , un comble ! Je me demande d'ailleurs si les critiques « professionnelles » ont lu le livre en entier, car le livre est particulièrement bien mené pour les premières pages mais le tout s'essouffle vite tant en matière de fond que de forme, ces critiques lisent-elles les livres de la première à la dernière ligne ???
J'ai tout de même eu beaucoup le sentiment d'un bon coup marketing afin de combler le vide laissé par Harry Potter auprès des jeunes lecteurs.

Le tout est très ,trop inégal, et puis surtout décevant car l'auteur (qui ne s'appelle pas d'ailleurs Eli anderson maisThierry Serfati qui est un auteur de thriller pour « adultes »; certainement une astuce pour attirer la jeunesse avec un nom à consonance anglo-saxonne) parvient à nous attirer sur ses premières pages et puis patatras, la déception, ce n'était finalement qu'une chimère .
Parfois , on retrouve ce style plus maitrisé lorsqu'Oscar revient parmi les siens auprès de personnages plus travaillés mais cela ne suffit évidemment pas à donner de l'épaisseur à l'ouvrage.

On est loin d'harry Potter (argument de vente de l'éditeur et des critiqueurs « pros ») , il s'assimile plutôt à la mise en place sous forme d'un texte parfois indigeste à l'excellent série télévisuelle « Il était une fois la vie » créée par Albert Barillé .
Je ne le conseillerai donc pas, et c'est assez rare pour le souligner, cet ouvrage malgré de bonnes idées (Les livres qui écrivent seuls leurs pages et quelques personnages intéressants à creuser : la soeur d'Oscar ou ses amis de la « vraie » vie ); un livre qui devrait peut-être être exploité davantage de manière cinématographique mais qui aurait du être davantage « coupé » afin d'avoir un tome 2 et un tome 1 qui n'aurait fait qu'un seul et même ouvrage .

Pour ma part , je ne peux affirmer que je ne lirai pas le tome 2 , mais rien ne presse car l'enthousiasme n'est pas vraiment là malheureusement.
J'irai peut-être plutot lire son dernier ouvrage : « Agonia » , car avec Oscar Pill ,je n'étais peut être pas le bon « public » même si j'aime souvent les romans pour la jeunesse , ici ce livre s'adresse davantage ,peut-être, aux très très jeunes ados.....