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Tinelire

J'aime les livres du plus loin que je me souvienne ....ils m'entourent , me bercent, me cajolent, me réveillent, me font réfléchir , me révoltent parfois ...ils apportent la vie à travers leurs lignes irrégulières !
Les 40 printemps ont sonné pour moi à la fin de l'année dernière ; j'essaye de goûter la vie au présent, entourée de ma famille que j'aime ,et de mes livres ..ces confidents ...

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29 avril 2011

Un vrai coup de coeur pour ce thriller mêlé d'un brillant exercice de style .

Ce livre est un véritable coup de coeur !!
Un livre dont j'ai eu beaucoup de mal à me séparer , ne serait-ce que quelques heures, est pour moi sans nul doute , une vraie réussite et un bonheur pour le lecteur qui ouvre et parcourt de telles pages de qualité.

Je ne connaissais ni l'auteur ni la maison d'édition, deux découvertes complètes donc pour moi.
L'histoire , celle d'une romancière à succès (Octavia Frost) qui se retrouve plongée elle même dans un thriller avec comme principal coupable son propre fils , m'inspirait au premier abord ; au fil de la lecture et très vite cet intérêt s'est transformé en réel enthousiasme !
J'ai adoré le mélange de ce problème familial dont on pressent le drame avec ce nouveau thriller qui s'offre à nous mais aussi et surtout l'exercice de style brillantissime que partage avec nous l'auteur Carolyn Parkhurst par le biais de son personnage et écrivain virtuel -Octavia Frost- mais qui nous semble si réelle.
En effet Octavia Frost a décidé de modifier les fins de ses romans précédemment édités , et nous découvrons donc dans « L'album de Milo » la maitrise de l'écrit de Carolyn Parkhurst ; Elle réalise l'exploit de nous plonger dans de multitudes histoires différentes en partageant avec ses lecteurs tous les romans d'Octavia Frost avec leur ancienne fin et leur dernière issue. Ces histoires sont toutes très fortes en émotion et par leur qualité d'écriture , je pense notamment à la « tension » familiale vécue à travers les yeux d'un bébé,dans l'incroyable « Mon seul soleil » ou encore « Tranche d'homme » plus qu'original . Chaque histoire est pourvue d'une grande idée créative. Carolyn Parkhurst est très douée pour emmener ses lecteurs où elle le souhaite et sans un instant les laisser sur le bord du chemin .
Je n'ai qu'une hâte , retrouver rapidement les lignes de Carolyn Parkhurst dans un nouveau roman , suivre à nouveau la route qu'elle souhaitera tracer et surtout j'espère que ce livre vous aurez autant de plaisir à en tourner les pages que j'en ai éprouvé !
Un grand coup de coeur et une belle aventure grâce à Carolyn Parkhurst

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22 avril 2011

Un essai réussi et à découvrir .

J-B Pontalis psychanalyste et écrivain , livre ici , un essai sur la notion de violence dans nos sociétés et les faits divers et des crimes qui peuvent en découler . Cet essai prend ici la forme de petits chapitres qui nous racontent chacun une histoire différente et surtout selon un angle de vue nouveau ou qui va s'accorder avec de précédentes conclusions.


Les « faits divers (…) nous font pénétrer dans l'intimité de vies que nous ignorons. Et quand il s'agit de crimes, ce n'est plus un accroc dans le tissu des jours qu'il est question, c'est une entaille comparable à celle que produit une arme tranchante dans la chair. »
« La violence ne cédait pas avec l'instauration de la Loi , des interdits, et des institutions. L'homme criminel a la vie dure »(...) Et puis les prohibitions, les interdits , les prescriptions sont autant d'invites à la transgression. Transgresser, cela peut être une façon d'affirmer sa liberté. »

Ce livre fait réfléchir sur cette violence quotidienne , ordinaire ou passionnelle si l'on peut dire . Lorsque l'on voit certains crimes se produire sous nos yeux ou plutôt que l'on entend le soir au journal télévisé , on se dit « quelle folie » « qu'est ce qui a pu lui /leur prendre ? », et pourtant cette violence existe , il suffit ces derniers jours de voir ce qu'il s'est passé de si dramatique dans cette famille Nantaise ; le père de famille a-t-il pu faire preuve de tant de violence et l'avoir prémédité ?... » Cette démesure du crime , l'auteur en fera un chapitre .

Ce livre assez court mais très dense en connaissances et références littéraires ou judiciaires permet d'ouvrir les yeux sur des éléments qui étaient assez minces ou flous.
J'ai appris notamment des éléments nouveaux sur la justice en France , en effet je pensais en connaître son fonctionnement mais finalement... non!, car on la confond souvent avec celle de nos amis Américains ! Par ex :« Quant au jury « populaire », il est responsable du verdict, il est souverain, le président ne peut que l'entériner. Certes, on peut dir equ'en France le jury d'assises eset souverain , mais à condition de préciser que participent à ses délibétations le président et ses assesseurs. Ils ne se bornent pas à donner aux jurés , souvent peu avertis des compléxités du droit , les infromations nécessaires. Ils donnent leur avis et votent au même titre que les jurés. Leur influence est donc grande. »

J'ai aussi beaucoup aimé le ton humoristique voire sarcastique de certains propos . Le chapitre «Un mot malheureux » donne une illustration de ce ton qui ira jusqu'à s'inscrire dans les notes annexes (!!) avec par exemple l'histoire de Mr Guillotin.
Je me suis sentie très concernée par un passage sur les personnes qui conjurent la venue de « notre propre mort, je les vois chez ceux qui , obstinément , s'attachent (..) à établir des listes de leurs lectures » , de nombreux lecteurs comme moi vont s'en amuser ….heureusement ceci ne nous pousse pas aux crimes mais plutot à ne pas être « l'auteur de son propre effacement » (..) « vouloir retenir la grâce éphémère et fragile d'instants de vie ».
Je reste mitigée sur le chapitre de « l'enfant mort », car je reste en désaccord avec l'auteur avec l'idée de penser que « Tous les enfants ont des pratiques sadiques envers les animaux, prennent plaisir à arracher ailes et pattes des mouches (…) ce qui les met en rage ».La majeure partie des enfants autour de moi n'ont pas eu et n'auront jamais ce genre de pratiques et souvent celles ci sont associées à des personnalités perturbées , futurs sociopathes voire pire à l'âge adulte!!

Par contre j'ai aussi beaucoup apprécié ,et je pense que cela va intéresser à nouveau les grands lecteurs de romans ou de livres policiers , la partie sur les livres, car c'est souvent le livre qui va transcrire au delà du simple article de presse le faits divers. « Quand je lis un roman, ce qui me captive, ce n'est pas l'habileté du romancier, l'ingéniosité dont il fait preuve, ni même l'art de la composition, c'est la profondeur, la pluralité de sens auxquelles il me donne accès, les voix multiples qu'il me fait entendre. Il ne m'impose rien, il me laisse livre d'inventer à mon tour le livre que lui-même invente au fur et à mesure qu'il écrit sans trop savoir où çà le mènera. (...) »

Traduit du danois par Caroline Berg

Sabine Wespieser Éditeur

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30 mars 2011

Une oeuvre puissante et tragi-comique plus qu'originale !

Ce livre est un véritable Ovni venant du grand froid.
Ovni par le sujet traité , celui d'une famille bien particulière qui se retrouve après le décès de l'un des « leurs » , mais aussi ovni par la puissance de son écriture qui a su traduire avec une réelle aisance les sentiments mêlés du principal protagoniste entre froideur toute Danoise et des moments plus oppressant ressentis par celui ci.
On oscille perpétuellement entre le tragique et le burlesque voire la cocasserie de certaines situations qui, sur le fond, semblaient terriblement noires .

Ce livre est entièrement abouti , très bien écrit et donne un champ très large aux dialogues ; peu de descriptions mais plutôt des discussions ou des réflexions à bâtons rompus dans cet univers familial complétement fou .
C'est cette folie , souvent à la limite d'une explosion incontrôlable , dont nous sommes témoins à travers le retour « à la maison » d'un des fils de cette famille après le décès paternel.
Des retrouvailles avec le reste de la fratrie et avec la mère de cette même famille , auxquelles nous assistons en spectateur médusé , entre rires , situations loufoques mais aussi retour sur un passé familial très lourd.
On entre dans l'univers de l'écrivain avec délectation malgré le sujet traité en partie dans ce livre pas toujours facile à appréhender mais heureusement la légèreté et la fluidité du style et de l'écriture font passer allègrement la dureté du propos ou des situations anciennes dans certains chapitres.
La folie au sein de cette famille prend sa pleine résonance dans ce village danois dont une grande partie des habitants semblent tout autant délirants. Parfois on se demande si on n'est pas dans un hôpital psychiatrique à ciel ouvert ...l'humour en plus .
C'est ce qui est très original dans ce roman c'est ce jonglage permanent entre des discussions complétement absurdes et des situations fortes en émotions . Un auteur qui a su donner une forte empreinte personnelle à son livre , qui est très original et une œuvre tragi-comique de très belle qualité.

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19 mars 2011

Un journal, face à l'absente , mêlant humour et philosophie .

Ce livre , dont la couverture a été modifiée (depuis celle présentée ici par Dialogues) avec talent, a comme colonne vertébrale le journal d'une adolescente qui doit grandir bien vite face au départ fortuit de sa mère, mais c'est justement à cette mère qu'elle adresse ses écrits journaliers.
« T'es partie, un matin , sans prévenir; tu nous as dit au revoir rapidement en prétextant une envie subite- ou un besoin, une nécessité peut-être , je ne me souviens plus très bien- de voyager. »
On entre dans le quotidien de cette jeune femme de 18 ans à peine , qui en a été bouleversée et on plonge dans une folie douce qui s'inscrit dans les journées de cette famille . La place de chacun dans cette famille a complétement été modifiée , une famille qui semble voler en éclats ou plutôt où les rôles semblent s'inverser : « Alors qu'avant , quand tu étais là, tout le monde revendiquait son espace personnel, la vie est aujourd'hui devenue nettement plus communautaire » . Ils passent d'une famille ordinaire à une autre forme de vie en commun, particulière où les rapports familiaux changent, où Antoine le Père fait un retour furtif dans cette adolescence , qu'elle est entrain de quitter.

On peut suivre pas à pas les réflexions de Mona, une philosophie de la vie toute personnelle mais souvent pertinente et qui permet de s'en amuser ou de vouloir en savoir plus. Grâce notamment aux chapitres qui se succèdent énergiquement et qui ont pour noms des titres de chansons bien connues et surtout extraits du répertoire de groupes mythiques tels que The Doors, les Beatles, ou les Kinks par exemple ce que j'ai trouvé original et en adéquation complète avec le personnage principal.

On est séduit aussi par une belle galerie de personnages malgré le nombre de pages limité du livre (seulement 171 pages), une belle mosaïque de caractères tous différents et qui chacun donne une leçon de vie , nous offre un bon divertissement ou sont une véritable pièce du puzzle .
Par exemple le personnage de Perceval est intéressant et j'ai beaucoup aimé les traits de son caractère . « Parce que depuis toujours il se méfie des ballons gonflés à la hâte et destinés à amadouer les enfants trop agités ou pire à acheter leur tranquillité d'esprit. » « Hausser les épaules quand un professeur le flatte pour son travail est une hygiène de vie . Car la vraie saveur des choses n'est pas dans leur fabrication orchestrée . »
Les femmes en prennent aussi pour leur grade dans ce journal doux , amer à travers notamment le personnage de la mère de Marine : « Sa mère animait son atelier « tartes et gâteaux d'antan » à domicile. Je suis donc tombée en pleine réunion de jeunes femmes déjà vieilles, gonflées à bloc d'une volonté très coriace pour ressembler à leurs grand mères en actes et en manières. Leurs recettes sont toujours affublées du qualificatif grotesque « d'autrefois » qui valide incontestablement et à l'avance la qualité du gâteau . Telles les précieuses ridicules de Molière, on aurait dit cet après midi qu'elles se pâmaient rien qu'à prononcer le nom. » .
Il y a vraiment des moments amusants et les réflexions de cette grande adolescente sont souvent rempli de lucidité sur le monde qui l'entoure et cernent bien les habitudes et les sentiments des adolescents : « Ca t'a toujours paru étrange, mais j'ai l'impression que les meilleures moments que je passe avec mes amis sont ceux où l'on en fait strictement rien .(...)nous devions ressembler à ces manchots sur la banquise qui ses serrent les uns contre les autres pour lutter contre le froid et qui limitent leurs mouvements au minimum vital (…) . »
« Je crois surtout que l'air frais nous régénère après ces interminables journées passées à étouffer dans les salles de classe. (…) C'est un théorème bien connu des salles de cours : il y a toujours une fille pour hurler au scandale dès lors qu'on ouvre une fenêtre pendant la période de novembre à février. Il doit y avoir une trêve hivernale admise durant laquelle personne n'est autorisé à ouvrir une fenêtre pour respire autre chose que la vapeur d'eau des autres.(...) »

En conclusion , un livre que je conseille vivement . J'ai vraiment apprécié de suivre les réflexions de Mona et la folie douce qui s'empare de son entourage . Un livre que je conseille à tous âges mais en particulier aux adolescentes qui devraient tout à fait s'y retrouver tout comme j'ai beaucoup aimé retrouver une part de mon adolescence dans les propos de Mona .

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14 mars 2011

Férocement jubilatoire !

Ce qui m'avait attiré dans la présentation faite par Gallimard sur la 4ème de couverture du livre , c'était la phrase suivant « satire féroce et pleine d'humour sur le fonctionnement de nos sociétés modernes » .
Et la remarque n'était pas vaine .
Les premières pages sont jubilatoires tant la finesse et l'humour y sont présents .
Chaque phrase est pertinente malgré le ton d'une douce folie sarcastique ; chaque phrase est digne de n'importe quel commentaires journalistiques fiables mais doublée d'une patte d'humour cinglant qui nous fait prendre conscience des absurdités totales qui traversent le quotidien de nos sociétés modernes .


Par exemple :
« Pendant des milliers d'années , les objets ont eu plus de valeur que les êtres humains. On pouvait échanger un être humain contre un objet ou des animaux. Accorder plus de valeur à un être humain qu'à un objet , ou un animal , est très récent. Çà ne durera peut-être pas. »

"En pur Anglais, Brandon a dit que les Américains étaient paranos . Mais en France alors. On n'a pas besoin d'avoir des armes à la maison, nous. On se méfie en permanence de tout le monde.
(…) Nous savons nous méfier aussi bien que râler, ce qui n'empêche pas la bonne cuisine . »

Dès les premières lignes on est irrémédiablement séduit par le style de l'écrivain qui nous permet avec efficacité et humour de nous glisser dans les chaussures de son personnage principal .
En 2 pages déjà on est conquis car l'auteur parvient à dresser un portrait de notre société en parallèle des angoisses de Jacques Bergmann : « Le besoin d'accumuler s'était répandu partout dans le monde sans modération », « d'un coté je me suis répété que je ne devais pas montrer mes sentiments » (…) « D'un autre côté, il faudrait que je cesse d'être passif » (…) « Je pourrais m'inscrire à un cours par correspondance ? (…) « apprendre par coeur la leçon La méthode pour gagner? Ou mon coach et moi? » . Même si il est difficile pour moi ici de diffuser le ton ironique et l'humour de Jean-pierre Ostende , celui est indéniable et d'une belle finesse emplie d'une note de sarcasme , un humour décalé. « autant la ville que la campagne , tout me paraissait monotone, ma vie était de l'eau de vaisselle »

Un bijou d'intelligence et d'humour . Chaque chapitre sera à prendre en citations tant chaque phrase est amusante, bien écrite, animée d'une boule d'énergie créative.
Jubilatoire !

On a l'impression de lire un long one man show man à la Desproges ...mêlant l'absurde à des vérités de notre monde , des vérités tellement énormes que l'auteur a préféré les traiter sous la forme de ce roman si original . Un roman qui pourrait faire l'objet d'une pièce de théâtre ou d'un court métrage tant les personnages sont intenses et complétement différents de ce que l'on a l'habitude de voir.

Ces experts de l'audit d'entreprise vont devenir très vite de véritablement enquêteurs , l'audit va ressembler de plus en plus à une enquête ; les experts vont utiliser des mots d'inspecteurs, et les employés vont se comporter tous plus au moins comme des victimes ou des suspects .

« Sans tourner autour du pot certains nous qualifiaient de liquidateurs.
Nous devions rectifier: nous ne sommes pas des agneaux, mais nous ne sommes pas là pour vous liquider.
« Ils ne pensent qu'à çà, dans toutes les entreprises, quand ils nous voient arriver , ils pensent qu'on vient les liquider. Ils sont sous-alimentés en confiance. »

Une ambiance terrible au sein de l'entreprise mais complétement loufoque pour le lecteur !

« Nous devenions des acharnés . On ressemblait à des bourreaux .Je le regrettais. »

« Brandon a dit : « Le suicide par fair play est rare ».
Tout le monde s'est méfié de tout le monde.
Jamais l'eau qui dort n'a été aussi suspecte. »

« Pour l'instant la présidente était invisible , elle était sans corps; ce qui ne signifiait pas absente. Son absence était envahissante et nous conduisait au cul-de-sac.
Pourquoi tous les dirigeants sont-ils occupés? Pourquoi sont-ils si débordés. Tout le monde dégaine son emploi du temps forcément surchargé. »

Chez Petra, les dégradations et les complications s'enchaînent , le quotidien devient explosif , c'est l'enfer des rumeurs en tous genres :

« La peur croit tout (emprunté à Jules Michelet) .
La peur , oui. »

« Une de nos règles majeures: ne jamais répondre dans l'instant, toujours laisser refroidir la réponse, prendre de la distance, geler la colère.
Ne pas se précipiter, quoi qu'il arrive. Sur le modèle des consignes en cas de catastrophe, rester calme, évacuer le bâtiment en silence. Sauf que nous n'évacuions jamais. »

Ces consultants viennent effectuer une révision de la société PETRA , mais ne devraient -ils pas ,eux également , faire l'objet d'une expertise qualitative sur les méthodes utilisées et sur leur bonne santé mentale ? Notamment lorsque l'on lit ce genre de phrases : « Il faudrait être inconscient . Rien du tout. Je ne prenais plus rien du tout. Pratiquement.
Je veux survivre. Je suis propre et clair. A part l'alcool. Mais l'alcool...
Ce serait suicidaire de tout arrêter.
Il faudrait être un samouraï. »

« Sanglier » le patron des experts de DARWIN, est tel un gourou qui les encourage et leur indique la voie à suivre avec une prière matinale , celle d'un parachutiste de la seconde guerre mondiale (!!) , pour démarrer la journée !!
Le ton est complétement décalé et cela tout au long du livre ; on a le sentiment d'être dans le délirium des employés de PETRA et dans celui des experts. On se dit que ces situations ubuesques qui s'enchaînent, font partie du délire , d'une illusion collective .« A mon avis l'inquiétude favorise le rire mais aussi les croyances. ».
J'ai vraiment adoré ce ton décalé omniprésent et de nombreux passages sont vraiment réjouissants : « Chaque employé se sentait suspect. Certains se trouvaient coupables. »(...) « Jacques, écoute-moi. Tu m'as l'air bien pâle ces derniers temps. Il faudrait t'endurcir si tu veux survivre. Ça serait bien que tu envisages de pratiquer une activité...solitaire et ascétique...quelque chose qui t'endurcisse... Peut-être suivre des cours de peinture ? » , ou le chapitre « l'exterminateur » est une belle illustration de cet humour féroce.
Difficile de traduire ici en quelques phrases , l'humour de l'auteur mais je vous conseille fortement de lire ce livre qui est un ovni dans le monde littéraire car sous couvert d'un humour sans fin ,il soulève la cloche des bizarreries de la société actuelle et nous envoie tous ses excès en pleine face ...avec dérision !