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Elizabeth P.

22,00
Conseillé par
16 mai 2022

Hélène, quarante ans, belle carrière, mariée, deux enfants, est la bobo nancéienne type.
Christophe, quarante ans aussi, séparé, un enfant, n'a jamais quitté l'endroit où il a passé sa jeunesse et où habitait Hélène.
Tous deux sont à un tournant de leur vie.
Ils vont se retrouver, commencer une liaison.
Autant dire que je me suis copieusement ennuyée à cette lecture.
J'ai lu 200 pages, puis ai sauté bien des passages pour arriver à la fin.
On retrouve le pessimisme qui se dégageait déjà de « Leurs enfants après eux ».
Le manque d'espoir, des personnages désabusés.
Une société qui laisse insatisfait.
Hélène m'a été antipathique.
J'ai eu un peu plus de compassion pour Christophe. Je dis bien, un peu.
Le tout m'a semblé très long, bien trop long.
Tout est traité de manière caricaturale, c'est plein de clichés, de redites, de descriptions interminables.
Un livre qui se veut le reflet d'une société sans beaucoup d'espoir et qui m'a laissé un sentiment de profond agacement.
J'y ai vu une juxtaposition de clichés plus qu'un ouvrage construit voulant laisser un message.
Se voulant profond, ce roman m'a semblé superficiel, même dans l'écriture.
Je ne pense pas continuer avec Nicolas Mathieu.

Michel Moutot

Seuil

20,00
Conseillé par
14 mai 2022

Côte du Pacifique.
Au début du XXème siècle se construit la route One qui va relier San Francisco à Los Angeles.
Elle sera terminée en juin 1937
Des hommes, des machines révolutionnaires partent à l'assaut des falaises abruptes.
Rien n'est facile, tout est risqué, même et surtout la vie des hommes qui sont venus de tout le pays espérant trouver du travail..
Tout est démesuré.
La tâche semble impossible.
Un jeune ingénieur mène les travaux.
Il aura affaire à un richissime propriétaire qui refuse qu'on traverse ses terres, un mormon obstiné et redoutable.
La mafia s'en mêlera aussi.
Quelle belle surprise que ce livre !
J'avoue qu'un livre sur la construction de ponts et de routes ne me branchait guère au départ.
Or c'était sans compter sur le talent de Michel Moutot, auteur dont j'ignorais l'existence.
Son écriture est claire, efficace.
Il réussit à intéresser en romançant l'histoire, et en remontant à 1847 pour situer ses personnages.
Les sauts dans le temps ne facilitent pas la lecture et demandent une certaine concentration, mais le résultat est absolument brillant.
Une page d'histoire passionnante, des paysages époustouflants.
On assiste à la fin d'une manière de vivre et à l’émergence de tous les possibles, avec un réalisme incroyable.
Tout est visuel dans ce roman, les lieux, les personnages, les situations.
Une superbe réussite.

Calmann-Lévy

20,50
Conseillé par
2 avril 2022

Ah Léonie !
Quelle drôle de vie que la sienne !
A seize ans, séquestrée pendant six ans par un homme distingué, élégant, aux petits soins pour elle mais maintenue par une corde à la cheville
Et parallèlement, il y a Diane, qui veille passionnément sur son jeune frère Loïc, flic prometteur qui après un accident se retrouve dans le comas, puis hémiplégique.
Justement, Loïc, juste avant son accident enquêtait sur la disparition de Léonie.
J'ai adoré cette histoire, très très prenante.
Que de suspens, que d'émotions, que de rebondissements, et cela jusqu'aux dernières pages.
C'est mené de main de maître.
L'écriture est belle et fluide.
L'intrigue tient la route et dénote d'une grande imagination de l'auteure.
Les personnalités des personnages, toutes différentes, sont finement analysées.
Selon le personnage qui raconte, le style change pour se rapprocher au plus près du personnage.
Plus qu'une enquête policière, c'est avant tout un thriller psychologique, noir et éprouvant, mais addictif.
Si j'oublie Léonie un jour, ce sera vraiment dans bien longtemps parce que là, je suis encore tout proche d'elle pour un bon moment.
Les policiers ne sont pas mes favoris, même si de temps en temps j'aime en lire.
Pourtant, je note précieusement le nom de Marlène Charine pour lire ses autres titres, c'est une véritable écrivaine.

Révélations sur le système qui maltraite nos aînés

Victor Castanet

Fayard

Conseillé par
23 février 2022

C'est un livre que je n'aurais pas acheté personnellement, mais un proche souhaitant le lire, je me suis plongée dedans.
Il est vrai que c'est édifiant, bravo à Victor Castanet de son courage et d'avoir été au bout de son enquête de trois ans.
J'espère que les pouvoirs publics vont réagir et que pourront cesser ces abus.
La première partie est réservée aux résidents des « Bords de Seine », un de ces EPHAD de luxe et aux témoignages de leurs familles.
C'est glaçant.
Cette résidence fait partie des 1150 établissements gérés par le groupe ORPEA.
Groupe engendrant des milliards de bénéfice.
Groupe qui n'accorde que trois couches par jours aux résidents, qui compresse le personnel, qui rogne sur chaque centime pour faire du profit.
A la tête de ce groupe, trois immondes personnages : Jean-Claude Marian, Yves le Masne, Jean-Claude Brendk.
Internet m'a permis de mettre un visage sur eux.
Trois voyous de la finance qui méritent d'être derrière les barreaux et de rendre jusqu'au dernier centime, les profits colossaux qu'ils ont engrangé sur le dos des personnes âgées.
Ils n'ont aucun scrupule.
Trois gangsters adoubés par les services publics puisqu'ils ont pu agir si longtemps sans que rien ne leur soit opposé.
Trois requins qui font du « parcage de vieux », selon l'expression de l'un d'eux.
Des gestionnaires sans scrupules qui usent de tous les stratagèmes financiers possibles.
Il y a la maltraitance des résidents, mais aussi celle du personnel pressuré et éjecté si pas conforme aux objectifs du groupe.
Tout cela est malheureux, honteux, révoltant.
La puissance de l'argent dépasse tout sentiment humain.
Le service public se dégrade de même au profit des bénéfices, il n'est qu'à voir dans les hôpitaux.
Un livre pas réjouissant dans ces périodes troubles, mais un livre salutaire.

Conseillé par
19 février 2022

Suite marocaine

On retrouve avec plaisir Mathilde l'alsacienne et Amine le marocain dans leur ferme qui est devenue une exploitation très prospère.
Ce deuxième tome est plus centré sur leurs deux enfants, Aïcha, qui devient médecin et Selim qui peine à trouver sa voie.
Dans les années soixante-dix, le Maroc peine à trouver son équilibre.
Les colons français sont remplacés par les nouveaux bourgeois marocains et la population demeure pauvre.
Outre suivre la famille dans son évolution, c'est l'Histoire du Maroc que nous conte Leïla Slimani.
Et elle le fait avec grand talent.
J'ai dévoré ce deuxième tome sans la moindre lassitude.
C'est bien écrit, ça coule de source.
On se croirait vraiment au Maroc et j'ai découvert des faits que j'ignorais, comme ces communautés hippies qui s'y étaient installées.
Il n'y a peut-être pas la même émotion dans la vie des personnages que dans « Le pays des autres » axé sur Mathilde et Amine, mais les événements politiques et sociétaux y sont plus développés.
Ce fut un excellent moment de lecture et j'attends avec impatience la suite de cette trilogie.