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roman

XO éditions

Conseillé par
5 février 2012

Autant vous le dire tout de suite, j’ai adoré ! Le style de Shaké Mouradian est percutant. Elle mélange à la perfection violence et poésie, à l’image de ses personnages : Jude et Lipi. J’ai été très sensible à l’ambiance qu’elle instaure dans ce roman, à la fois fascinante et cruelle. Ce mélange de sensations qui fait que je n’ai pas voulu abandonner la lecture tant que les protagonistes n’aient pas atteint leur destination finale et que je comprenne qui était vraiment Jude R. Son écriture entraine le lecteur dans une histoire relativement complexe, qu'elle nous dévoile au fil des pages où la tension et le suspens augmentent à mesure que les événements s’accélèrent pour finir en apothéose.

L’histoire commence par une improbable rencontre : Jude Ray (jeune homme de 27 ans, silencieux et énigmatique) se retrouve un peu malgré lui à devoir conduire accompagné de Lipi (adolescente de 15 ans, pipelette imprévisible et plumeuse de joueurs de poker). On suit son trajet qu’il fait depuis deux ans de manière obsessionnelle sans trop savoir pourquoi et on apprend petit à petit qu’il n’est autre que le fils de l’assassin de Martin Luther King, tué il y a deux ans et que depuis ce jour il semble dicté par l’esprit de la vengeance.
Jude et Lipi, personnages peu communs, sont l’un des points forts du roman. On apprend petit à petit à connaitre ces deux caractères forts abimés par leur passé et comprendre les relations qui lient Jude au reste des acteurs. Au fil des pages, on en découvre de nouveaux, qui marchent d’ailleurs pour la plupart en binômes, et l’histoire prend de nouveaux tournants. Tout le monde court après tout le monde, chacun habité par l’esprit de haine et de vengeance. Si dès les premiers chapitres, le ton est donné (solitude et souffrance sont les décors de road movie), les briques s’assemblent et finissent par dévoiler le tableau d’un complot plus compliqué qu’il n’y parait que la haine et la mort animent.

La narration de Shaké Mouradian est intelligente et vive. Pas une minute on ne détourne son attention de l’histoire et au fil des mots on finit par éprouver une certaine affection pour ce curieux couple. On espère au final que Jude finisse par se délivrer de ses origines pour enfin connaitre la paix.

Le Livre de poche

Conseillé par
5 février 2012

Que penser d’une telle 4ème de couverture ? Comme souvent Amélie Nothomb a le chic pour attiser la curiosité et avec un tel résumé il est bien difficile de se douter de quoi peut parler ce livre. Pour ceux qui ne l’ont pas lu, je vais lever le voile en vous disant qu’il s’agit d’un roman épistolaire dont voici la base : fin 2008, Amélie Nothomb reçoit une étrange lettre d’un soldat américain basé en Irak, lui demandant de l’aide. Intriguée, elle répond et entame une correspondance pour le moins fantaisiste.



On entre très vite dans l’histoire car Amélie Nothomb maitrise le suspens et stimule notre curiosité, autant que cette lettre de Melvin Mapple a su stimuler la sienne. Une forme de vie est une fiction drôle qui tient le lecteur en haleine. On s’attache au personnage (pourtant si repoussant) et à sa masse de graisse, qui est magnifiquement personnalisée. Durant tout le récit l’auteure joue avec les émotions du lecteur. On passe de la consternation au rire avec plaisir.

Une forme de Vie est la hauteur de ses plus grands succès : on y retrouve son style original, la maitrise de la langue avec l’utilisation d’un vocabulaire soigné et son humour subtil qui rend la lecture si agréable. On (re)découvre sa personnalité drôle et surtout très critique aussi bien des autres que d’elle-même. Peu importe le contenu, Amélie Nothomb nous bluffe par son contenant et son écriture précise très personnelle truffée d’autodérision. Pour les fans, tout est là et pour les inities c’est un bon moment aussi bien sur le plan de la fiction (une histoire originale et surprenante) que sur le plan narratif. Il s’agit d’un roman « hors norme », dans tous les sens du terme !

Les romans d’Amélie Nothomb semblent parfois autobiographiques comme s’ils se nourrissaient de son quotidien ou de son passé. Je ne l’ai pas du tout trouvé narcissique, comme j’ai pu le voir dans certains articles, même si le sujet de fond est un prétexte à parler d’elle (de sa relation aux autres, de son succès…). Ici il s’agit d’une correspondance entre elle et un soldat américain, entrecoupée de récits internes. Où commence la réalité ? Où s’arrête la fiction ? Tout est question de point de vue, mais pour ma part, Une forme de vie est une belle fantaisie qui oscille entre les deux. Je trouve que c’est un livre étonnant, un récit intelligent plein de cruelles vérités, avec des anecdotes et réflexions personnelles qui le rendent plus léger et surtout très risible.

Conseillé par
5 février 2012

L'étrange vie de Nobody Owens est un livre agréable dont le rythme maintient constamment l'intérêt du lecteur. L’histoire commence fort (le meurtre de 3 membres d’une famille dont le bébé trouve refuge dans un cimetière) et au fil des pages le suspens reste entier : on sent le danger roder autour de cet enfant, et surtout le mystère quant à la société secrète qui le poursuit reste intacte du début à la fin. On est pressé d’avancer pour en savoir d’avantage et on arrive bien vite à la fin. D’autre part, on suit avec intérêt la vie de Nobody à partir de son adoption par un couple de fantômes jusqu’à son émancipation. Chaque chapitre représente un moment important de sa vie laissant au lecteur le soin d’imaginer le reste comme étant celle de tous les enfants de son âge. Le roman se présente comme un conte initiatique (à l’image du Livre de la Jungle qui a inspiré l’auteur) tout en suivant la trame policière liée au meurtre et à l'assassin de ses parents (« le Jack »).

Le style de Neil Gaiman est également très agréable : l’écriture est simple sans être enfantine. Il mélange à merveille les styles et fait se côtoyer le fantastique à l’ordinaire et la vie à la mort. Son écriture légère, ponctuée d’humour offre un contre-poids au macabre et fait ressortir le coté tendre et positif des personnages. On s’attache d’amblée au personnage naïf gentil et attendrissant qu’est Nobody (bébé échappant à la mort et que l’on voit grandir) mais les personnages secondaires sont tout aussi intéressants. Ils sont tous sensés êtres horribles et effrayants (vampires, loups garous, fantômes, momie, sorcière…) mais leur relation avec l’enfant est touchante et positive, on en oublie le coté morbide de ces êtres étranges et mystérieux.

Je ne me suis pas ennuyée un instant à la lecture de ce roman mais j’ai n’ai pas trouvé l’histoire assez développée (200 pages supplémentaires n’auraient pas été de trop) et le dénouement reste trop succinct selon moi. L'explication très superficielle ne tient malheureusement qu’en quelques phrases. L'étrange vie de Nobody Owens reste attrayant pour les adultes mais s’adresse véritablement à des plus jeunes. Chacun y trouvera quelque chose grâce à l’écriture poétique de Neil Gaiman qui mélange les genres avec bio : roman policier, fantastique, d’aventure, sentimental, et d’apprentissage.
Je suis partagée sur ce livre mais bien décidée à me faire une idée sur les autres romans de l’auteur, notamment Coraline.

Conseillé par
5 février 2012

L’auteur de ce récit est le père de famille Jérôme Deliry mais il a choisi de prendre de la distance et de donner la parole à sa fille Inès pour raconter leur aventure. Choisir Inès (disparue il y a douze ans à l’âge de 2 mois) comme narratrice apporte une note de tendresse au récit. On est forcément touché par ce choix surtout que le texte ne tombe aucunement dans le pathétique, restant au contraire très gai.



Les chapitres commencent par une date et un lieu, inscrivant le texte dans un récit de route, véritable carnet de voyage (illustrés au milieu du livre par quelques photos). Ce récit est d’ailleurs très rythmé et il n’y a aucun temps mort : très dense et concentré, il s’engloutit à une vitesse incroyable. Il y a tellement de lieux, détapes parcourus et racontés en seulement 330 pages…impossible de s’ennuyer. On ne décroche pas avant les derniers mots, absorbé par cet élan de bonne humeur et Jérôme Deliry a su avec finesse dépeindre les différents paysages qui les entourent. Le dépaysement est total : pour chaque étape, les couleurs, les odeurs sont parfaitement décrites. On est face à de magnifiques tableaux et devant des atmosphères uniques. C’est un véritable voyage par procuration !


Sept enfants autour du monde est un document gai et passionnant. La famille Deliry a le sens de l’optimisme et une ouverture d’esprit incroyable et communicative. Partir une année autour du monde avec 7 enfants aurait pu être semé d’embuches mais au contraire, il y a beaucoup de moments drôles, tendres, des rencontres qui se transforment en amitié et des expériences uniques. Jérôme et Emmanuelle n’ont gardé que le positif de chaque situation. C’est une belle leçon de vie et de courage. Auriez-vous la force de tout mettre entre parenthèses durant une année pour un tel défi ? Et encore plus si vous aviez 7 enfants (âgés de 2 à 14 ans) ? Ce couple Dijonnais n’a pas hésité et ce qui ressort le plus de ce beau parcours sont l’accueil des habitants et les rencontres qui au fil du voyage se sont terminées en amitié. Pour les passionnés d’aventure, 7 enfants autour du monde en est une magnifique car elle est avant tout humaine.

roman

Points

Conseillé par
5 février 2012

Avant toute chose, il s’agit d’un très bon polar, soigné et très crédible. Impossible de connaitre le suspect avant la fin car Mons Kallentoft nous entraine dans des fausses pistes par le biais de l’héroïne. On est d’ailleurs très vite attaché à Malin qui, outre le fait d’être une excellente enquêtrice, apparait aussi dans son rôle difficile de femme et de mère, et on prend plaisir à la suivre dans sa vie personnelle.



Le style est plutôt original. Même pour les fans de polar, on est loin d’être dans le déjà vu car l’auteur donne la parole au mort tout au long du récit. C’est comme si l’âme toujours vivante aiguillait l’enquête la ponctuant de détails et de sensations, donnant plus d’intensité au récit tout en en gardant le suspens intact.

Hiver est un dépaysement total. Le titre donne le ton : sans grandes descriptions mais simplement dans une phrase, une métaphore ou le dialogue, Mons Kallentoft décrit habilement la rudesse du climat et nous transporte littéralement dans un univers blanc d’une froideur extrême (au sens propre comme au sens figuré). Il y a très peu d’action et le rythme est assez lent mais cette lenteur n’altère en rien le récit, lui donnant au contraire d’avantage de tension. On progresse doucement dans l’enquête. L’auteur préfère l’étude minutieuse de la psychologie des personnages à l’action, l’enquête n’en devient que plus crédible. L’histoire commence vraiment au bout de 200 pages et le dénouement tombe brutalement dans les 50 dernières. Durant tout le récit, la lenteur accentue l’atmosphère glaciale où même le temps semble être arrêté. Avec beaucoup de détails, des dialogues percutants et seulement peu de descriptions, Mons Kallentoft amplifie l’ambiance : la violence règne dans cet hiver glacial où la crauté humaine semble sans limite.

Pour mon premier polar nordique je suis conquise, même si les noms des personnages sont un peu difficiles à mémoriser (mais c’est une question d’habitude car arrivée au tome 2, plus de soucis pour moi !) et que le fin me laisse avec trop de questions sans réponse. Et oui, j'espère rapidement trouver les réponses dans les autres saisons, même si je sais déjà que Eté n'en apporte pas suffisamment.