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    21 novembre 2014

    Deux meurtres déjà, deux femmes abandonnées dans un lieu public, vêtues d'un qipao rouge déchiré, nues sous la robe traditionnelle. La presse se déchaîne contre la police, incapable d'arrêter celui qui pourrait bien être le premier tueur en série de l'histoire de Shanghai. Mais l'inspecteur principal Chen Cao n'en a cure. Il a repris ses études de littérature et planche sur une dissertation, laissant à son adjoint Yu la conduite de l'affaire du qipao rouge. Quand il est contacté par le Comité de réforme du système judiciaire pour enquêter officieusement sur l'avocat qui s'occupe d'un scandale immobilier, le policier craque. Un tueur en série, un procès à risques et une dissertation compliquée, c'en en trop ! Heureusement, Gu, le ''gros-sous'' dont il est l'ami, l'envoie se reposer dans un lieu de cure enchanteur où il est bien décidé à profiter de son séjour en oubliant la pression et tous ses dossiers. Mais à Shanghai, le tueur n'a pas dit son dernier mot. Une troisième femme est assassinée, et cette fois il s'agit d'une collègue, la jeune Hong qui voulait piéger l'assassin. Chen revient très vite à Shanghai et prend l'affaire en main.

    Entre petite dépression, poésie, confucianisme et gastronomie chinoise, Chen Cao est fidèle à lui-même dans cette enquête où il rechigne à s'impliquer tant il est pris par une envie folle de changer de carrière. C'est donc tout naturellement que l'enquête piétine, même si son adjoint fait de son mieux pour être à la hauteur de son chef. Mais il faut dire que le tueur est particulièrement malin, se jouant de la surveillance policière mise en place, narguant même les autorités en abandonnant ses victimes dans des lieux très exposés et très fréquentés. Cet assassin énigmatique, aux motivations incompréhensibles, donne bien du fil à retordre à la police de Shanghai et il faudra toute la sensibilité intuitive de Chen pour trouver une piste. C'est du côté de la psychanalyse, spécialité qui, dans ces années 90, commence tout juste à être autorisée, qu'il va puiser certaines réponses. Comme souvent, le crime trouvera sa source dans le passé et la tragique Révolution culturelle dont la Chine ne finit pas de se remettre.
    Si l'on regrette la lenteur de l'action et les égarements poétiques de Chen, c'est toujours un plaisir de se promener à Shanghai et d'être surpris par les spécialités culinaires de la ville, dont certaines sont particulièrement gratinées ! Pas le meilleur de XIAOLONG mais les adeptes de son camarade inspecteur seront indulgents.