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Le violoniste

Mechtild Borrmann

Le Masque

  • Conseillé par (Libraire)
    20 octobre 2014

    Saisissant !

    A la recherche d'un Stradivarius dans la Russie d'après guerre et d'aujourd'hui, en passant par le goulag et l'ère Stalinienne, "Le violoniste" est un polar passionnant. La construction originale donne un rythme haletant à ce roman tout en nous laissant pantois face à la terrifiante machine qu'étaient les services secrets russes. Saisissant !


  • Conseillé par
    8 septembre 2014

    Excellent roman qui nous met dans le bain dès les premières pages et qui ne nous lâche plus, jusqu'à la toute fin, à peine 250 pages plus loin. La machination est terrible : lorsqu'Ilja est arrêté, le KGB fait croire à sa femme qu'il s'est enfui à l'étranger et qu'elle-même doit partir :
    "Elle ouvrit. Un type entra, la bousculant au passage, suivi de deux autres. La porte se referma. Elle reconnut les deux qui l'avaient conduite chez Kourach.
    - Fais tes bagages ! ordonna le plus petit. Juste ce que tu peux porter.
    Elle ne bougea pas. C'était idiot, mais elle était tétanisée par ce "tu".
    - Mes enfants, il n'y aura personne avec mes enfants.
    - Tu emmènes tes gosses.


    Ils lui agitèrent un papier sous le nez. Les lettres se brouillaient devant ses yeux.
    ... retrait des droits civiques... les biens d'Ilia Vassilievitch Grenko... restitués au peuple... La femme et les enfants à être déportés. Elle lut "Karaganda". Elle n'avait jamais entendu ce nom." (p.69)
    Plus on avance dans le livre, plus l'intrigue se densifie, s'ossature ; des détails s'ajoutent à d'autres, forment une histoire, une cabale diabolique et très solide. La construction du roman qui alterne les chapitres aide à maintenir le suspense et faire monter la tension : un chapitre consacré à Ilja au goulag, un autre à Galina et les enfants en déportation et un autre à Sacha et sa quête d'informations sur sa famille et sur le Stradivarius. Très bien fichu, ce roman noir nous plonge dans la Russie de 1948 et ses dénonciations qui valaient à certains de tout perdre jusqu'à la vie, même en n'ayant rien fait, sur un simple soupçon d'un fonctionnaire zélé. On voyage aussi dans la Russie d'aujourd'hui qui n'est pas encore libérée de certaines habitudes, encouragées même par un président qui joue les gros bras. Et je vous passe beaucoup de détails pour vous laisser la joie de découvrir par vous-mêmes.
    C'est aussi un roman sur la recherche d'identité, sur les liens familiaux et l'héritage familial, sur la difficulté à avancer sans connaitre ses parents, grands-parents.
    Bref, un excellent roman d'une auteure allemande, sorti fin août qui devrait ravir un bon nombre de lecteurs.


  • Conseillé par (Libraire)
    29 juillet 2014

    Un stradivarius au coeur de la Russie du XXe siècle. Une famille prise dans la tourmente

    Ilja Grenko est un violoniste russe de talent. À la fin d'un de ces concerts à Moscou en 1948, il est arrêté et envoyé à la Loubianka, le siège du terrifiant KGB. Contraint de signer des aveux falsifiés, il est condamné à vingt ans de goulag et sa famille est déportée au Kazakhstan. La vie de la famille Grenko est brisée et le stradivarius disparaît.
    En Allemagne de nos jours, Sasha, le petit-fils d'Ilja et Galina se voit forcé de s'intéresser à l'histoire de sa famille et de partir sur les traces du violon de son grand-père. Mais les heures sombres de l'URSS planent encore sur le destin des membres restant de la famille Grenko.

    Mechtild Borrmann signe là un deuxième roman poignant et sublime sur le destin croisé de trois membres d'une famille éclatée. Brisés par le régime, réduits à néant par la cruauté des hommes, Ilja et Galina Grenko sont admirables par leur force de charactère, supportant les épreuves avec une dignité absolue.
    Des goulags gelés de Siberie à l'enfer du Kazakhstan en passant par la Russie actuelle, c'est une histoire humaine bouleversante que l'auteure met au jour. Impossible de rester de marbre devant la souffrance et l'incompréhension de Ilja ni devant les doutes de Galina. Quant à Sasha, son obstination reste peut-être le dernier espoir des Grenko.

    Cette histoire à trois voix s'enchaîne sans temps mort et sans pathos inutile. Le lecteur, enchaîné aux personnages, est entraîné dans les heures noires de l'histoire de l'URSS. Un coup de coeur de la rentrée littéraire 2014.