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Le grand Coeur

Jean-Christophe Rufin

Gallimard

  • Conseillé par
    19 décembre 2019

    Moyen age

    Après Modiano, je lis maintenant un ancien roman de Rufin.

    L’auteur m’a fait découvrir Jacques Coeur, que je ne connaissais que de nom.

    J’ai découvert un homme avec une vision : seul le commerce avec l’Orient permettra à la France de sortir de sa pauvreté.

    Un homme qui tient ses engagements, notamment avec le Roi, même si celui-ci fera volte-face.

    Un homme qui sait se contenter de sa situation maritale : sa femme s’est tourné vers la religion et le repousse. Il ne lui en tiendra pas rigueur.

    Un homme entreprenant qui redresse L’Argenterie royale.

    Un homme qui croit en son pays et souhaite mettre fin aux guerres fratricides.

    Un homme dont l’animal léopard a été signe de chance pour lui et l’a accompagné toute sa vie.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des années pluvieuses du Berry qui n’entament en rien la détermination du jeune homme.

    https://alexmotamots.fr/le-grand-coeur-jean-christophe-rufin/


  • Conseillé par (Libraire)
    10 juillet 2013

    Lauréat du Prix Océanes de La Galerne

    Voici un palpitant et formidable voyage à l'aube de la Renaissance sur les pas de Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII. Un roman infiniment passionnant où il est question d'aventure, de politique et d'amour, le tout épicé d'une prose riche et raffinée. Royal !


  • Conseillé par (Libraire)
    14 juin 2012

    Un plaisir de littérature !

    Roman biographique "de cape et d'épée", sur fond historique . Voilà !
    La vie de Jacques Coeur, de l'enfance à son procès d'argentier de Charles 7 est un homme "décalé" : entre 2 mondes, il recherche confort et raffinement et parallèlement, désire partir à l'aventure vivre sa passion des voyages.

    Carte du monde, épique, Jean-Christophe Rufin évoque le"Grand Meaulnes" avec ce titre de "Grand Coeur" dont il partage l'imaginaire et les rêveries.

    L'auteur de "l'Abyssin" et de "Rouge Brésil" (prix goncourt) aborde ici l'intéret de s'ouvrir à l'Orient et de changer de modèle économique ... au 15ème siècle !

    Jacques Coeur, ce n'est pas une homme : c'est un carrefour, un croisement d'influences !


  • Conseillé par
    24 mai 2012

    Jean-Christophe Rufin : Le grand Coeur

    Jean-Christophe Ruffin l'explique, il a passé son enfance, à Bourges, au pied du palais de Jacques Coeur, un homme "qui lui montrait la voie" au milieu de la grisaille, un homme "qui témoignait de la puissance des rêves et de l'existence d'un ailleurs de raffinement et de soleil". C'est pour lui rendre hommage et surtout pour lui dresser un "tombeau romanesque" que Jean-Christophe Ruffin écrit Le grand Coeur avec pour but de faire vivre le personnage et de ressusciter un période historique complexe, témoin de grands bouleversements. 



    Ce roman historique, relate, en effet, une époque charnière, riche en péripéties, celle où la France va sortir du Moyen-âge et s'ouvrir, lentement mais peu à peu, à un autre style de vie, à d'autres mentalités, une avancée vers la Renaissance. Le palais de Jacques Coeur à Bourges témoigne de ce passage, l'une des façades est encore gothique, l'autre renaissance. La jeunesse de Jacques Coeur, issu d'une modeste famille d'artisans, se déroule en effet, sous le règne de Charles VII qui succède à son père, Charles VI Le fou. Le pays est ruiné par la guerre de cent ans avec les Anglais dont les troupes dévastent les campagnes, pillent, détruisent, tuent. Le pouvoir du roi est contesté, l'intervention de Jeanne d'Arc permet son couronnement mais le royaume est largement détruit, misérable, encore traversé de guerres intestines. Les moeurs chevaleresques tombent en désuétude, le sentiment de l'honneur est remplacé par l'attrait de l'argent, la guerre devient plus technique, et l'on va bientôt désirer plus de raffinement, de douceur, de luxe. Or c'est par le commerce que la société va pouvoir évoluer, d'où le rôle d'un homme comme Jacques Coeur qui a voyagé en Orient, en Italie, en Flandres, en Grèce, et possède une hauteur de vue et une ouverture exceptionnelles. Profitant de la paix, même toute relative, il va s'allier au roi pour organiser des échanges commerciaux ambitieux, ce qui apportera une prospérité au royaume et lui permettra de réaliser une immense fortune. Mais il n'est jamais trop bon d'être plus riche que son souverain!
    L'Histoire s'allie aussi à la fiction et l'écrivain laisse son imagination suppléer en l'absence de faits historiques fondés, brodant, par exemple, autour des relations qui ont rapproché Jacques Coeur de la favorite du roi, la belle Agnès Sorel, peinte par Fouquet.
    Le but de l'écrivain étant de rappeler cet "homme à la vie", il dresse de Jacques Coeur le portrait d'un homme supérieurement intelligent, en avance sur son époque, hardi et ambitieux. A côté du personnage principal, le portrait du roi, aigri, soupçonneux, jouant de sa faiblesse physique, maladivement jaloux de son autorité, dangereux pour ceux qui lui font de l'ombre est tout aussi réussi.

    Damas : Le choc de deux civilisations :
    "Surtout Damas comptait de fabuleux jardins. Cet art, poussé à l'extrême de son raffinement, me parut être autant que l'architecture, le signe d'une haute civilisation. Enfermés dans leurs châteaux forts, menacés sas cesse de pillages, les nobles de chez nous n'avaient pas le loisir d'ordonner les terres comme ils le faisaient de la pierre. Nous ne connaissions que deux mondes: la ville ou la campagne. Entre les deux la Arabes avaient inventé cette nature réglée, hospitalière et close qu'est le jardin...
    Nous découvrîmes à Damas bien d'autres raffinements, en particulier, le bain de vapeur. J'en usais presque chaque jour et y ressentais un plaisir inconnu. Jamais, jusque là, je ne m'étais autorisé à penser que le corps pût être en lui-même un objet de jouissance."

    Jean Fouquet : peintre de la cour

    "Quand Agnès le vit, elle prit immédiatement en sympathie. Il faut dire que découvrir Fouquet au milieu de ses tableaux était la meilleure façon de faire sa connaissance. Il était étrange de voir sortir de ce personnage si désordonné et si sale des oeuvres lumineuses d'une calme beauté, d'une facture précise et d'une délicatesse de couleurs et de formes qui lui faisaient totalement défaut dans la vie. Ses portrait en particulier plaçaient ses personnages dans un monde à part, comme s'ils les avait extraits de leur réalité pour les restituer dans le décor de leurs songes."

    Le portrait de Charles VII

    "Fouquet s'était bien tenu devant le roi, pour ne pas indisposer Agnès, sans doute. Mais s'il avait dissimulé l'antipathie qu'il ressentait pour le souverain, son tableau, lui, en faisait l'aveu. Il présentait Charles dans le climat de de sentiments qui lui était propre : jalousie, peur, cruauté, méfiance, rien ne manquait. Heureusement une des particularités des oeuvres de Fouquet étaient qu'elles plaisaient toujours à leurs modèles, quand même elles les montraient sous un jour défavorable."