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Maktaaq

Gildas GUYOT

Atelier in8

  • Conseillé par
    23 septembre 2020

    Deuxième roman de Gildas Guyot après "Le goût de la viande". Très différent. Plus classique. Roman initiatique et de transmission d'une culture oubliée, phagocytée par la vie à l'américaine, d'un grand-père à son petit-fils.

    C'est très bien écrit, l'auteur usant de différents niveaux de langage dans une même phrase : des mots peu usités parfois désuets accolés à des tournures familières ou courantes. Si certains passages peuvent paraître longuets, les suivants font regretter d'avoir douté tant ils sont beaux. Il en est ainsi d'un monologue d'Ati expliquant à son petit-fils l'arrivée de l'homme blanc dans son village inuit, et comment encore une fois cet homme blanc a perverti les locaux, les a soudoyés à coup d'alcool et de cigarettes, leur faisant miroiter les bienfaits de sa civilisation "... Vois-tu gamin, quand j'étais jeune, mon père m'apprit tout ce que je devais savoir pour mériter ma place, pour pouvoir survivre et faire survivre ma famille sur ces terres gelées. Il m'apprit à pêcher, à chasser, à monter une tente. A pêcher et à chasser et à construire un feu. Ah ça oui. Mais il m'apprit aussi que je devais me méfier de l'homme blanc, de celui qui débarquait avec sa croyance, son fusil... sa croyance, son fusil et ses alcools..." (p.136)

    Deux héros attachants, qui, lorsqu'on se demande où l'auteur veut nous emmener, nous accompagnant doucement mais sûrement dans leur voyage sur la route 66.

    Certains romans vous font de l'effet en les lisant, effet qui s'estompe plus ou moins rapidement après lecture. D'autres vous font de l'effet en les lisant, effet qui perdure longtemps, voire très longtemps. Ce roman de Gildas Guyot ne m'a pas fait un effet foudroyant pendant ma lecture, même si certaines pages ainsi que je l'exprimais plus haut m'ont touché, mais à peine fini et posé, il continuait à vivre en moi et je pense qu'il est de ces romans qui ne s'effaceront pas de sitôt. Seth et Ati comptent. Quant à la signification du titre, je laisse le soin à l'auteur de l'expliquer, à sa manière, dans les dernières pages.