Le titre, à lui seul, résume parfaitement ce livre. L'amie, c'est Anne de Fourmentelle, psychanalyste, philosophe, écrivain et amie de l'auteur qui, avec son fils Guilhem, passe quelques jours de vacances chez Jean-Philippe Domecq. La mort, c'est sa mort, celle de l'amie qui, malgré son souffle au cœur, vient au prix de sa vie de sauver de la noyade des enfants dont sa propre fille et le fils de l'auteur. Le fils, c'est celui de l'auteur bien sûr, rescapé de ce drame. Pour rendre hommage à cette amitié, l'auteur nous raconte les instants vécus autour de cette disparition, l'émotion, le chagrin qui ont suivi et l'écho de cette mort auprès de leurs nombreuses relations. Un livre émouvant et pudique. Une réflexion sur la mort, l'absence.
Bastien, son fils lourdement handicapé, vient de mourir. Pendant les quatre jours qui séparent la mort de l'enterrement, sa mère, Sylvia, fait remonter tous ses souvenirs : la naissance de cet enfant, son quotidien auprès de lui qui a occupé le moindre instant de sa vie sans une seconde de répit.
Parallèlement, la Durance qui menace de déborder suite à des pluies torrentielles, déclenche en elle une autre vague de souvenirs : celle de sa propre enfance et celle de la construction d'un barrage dans cette région engloutissant des villages entiers et entraînant des drames.
Très beau livre plein de pudeur, d'amour et empreint d'une grande dignité.
C'est vraiment une femme de l'ombre que nous livre Nathalie Piégay. Marguerite Toucas-Massillon, la mère de Louis Aragon, est présentée au départ comme sa sœur pour sauver les apparences... Une femme libre, indépendante, courageuse, qui subvient aux besoins de sa famille en exerçant diverses activités, même si certaines ne sont pas du goût de son fils. Marguerite a vécu une vie très effacée, entre sa famille, particulièrement sa mère, et son amant, Louis Andrieux, à qui elle est toujours restée fidèle. Mais ce récit est-il réellement sa vie ou une fiction plus ou moins imaginée par l'auteur en suivant sa propre vie ? A la fin de ce livre, je n'ai ressenti aucune sympathie pour Aragon à qui on a fabriqué une identité, toujours pour sauver les apparences dans ce milieu très bourgeois. Je me suis sentie un peu perdue dans cette lecture peu explicite...
Edmond, jeune orphelin noir, né esclave, est adopté par un planteur de La Réunion, qui l'initie à la botanique. Au cours de ses observations, Edmond découvre le procédé permettant la fécondation des fleurs de vanille. Mais quand on est noir et esclave de surcroît, inutile de vouloir prétendre être le "père" de cette découverte. C'est son protecteur qui va se l'approprier. Désabusé, le jeune homme s'enfuit et terminera sa vie dans la misère. Roman très court et très instructif, tant au sujet de la culture de la vanille que de la condition d'esclave.
Véritable fresque couvrant l'histoire de la Russie du début du règne de Nicolas II à la révolution de 1917. En suivant le récit de la vie du général Sabline, c'est aussi l'évolution de la société et de l'armée russes et la fin d'une époque. L'auteur ne nous épargne aucune cruauté de la Grande Guerre, du destin de la famille impériale, de la terreur tchékiste. Lecture intéressante du point de vue historique mais plutôt ardue à cause des noms et prénoms russes à rallonge mais aussi de la quantité d'informations données et de personnages cités.