L'histoire est celle d'un petit immeuble, dans un coin reculé d'une ville quelconque, un endroit insignifiant, ayant échappé à plusieurs reprises à la démolition. Les habitants de cet immeuble sont, à l'image de leur lieu d’habitation, de petites gens invisibles, avec une vie très ordinaire. Mais une chose inhabituelle va se produire, dans un premier temps, au rez de chaussée, chez Zoé et sa famille. Une petite bosse apparaît dans la chambre de celle-ci pour ne jamais cesser de grandir et devenir montagne. Après la surprise puis l’inquiétude, cette petite bosse va procurer un certain bien être aux habitants et faire naître en eux un attachement fort. Elle va réunir les voisins, les relier les uns aux autres, susciter l'entraide, procurer à chacun une part de rêve, jusqu'ici phagocytée par un quotidien morose. L'écriture de Jo Hoestland est douce, amenant avec elle un souffle d’optimisme et une bienveillance réjouissante.
Dès 8 ans

Il est des sujets délicats dont l'approche est périlleuse. A l'évocation des mots "maladie", " mort", on voit le sourcil de l'adulte se dresser au sommet de son crâne, ridé par la contrariété et la peur. Alors, laissez de côté toutes vos craintes et offrez ce court roman d'une délicatesse absolue sur l'histoire de ces deux sœurs, dont l’aînée est touchée par la maladie, parce que c'est un texte immense ! Immense par sa finesse, sa justesse, par sa sensibilité et ce flot d'humanité, d'amour qui s'en dégage. Nastasia Rugani sillonne entre le tristesse et la joie, l'ombre et la lumière, l'imaginaire et la dure réalité, créant un espace trouble où se mêlent, sans frontière, peur de l'inéluctable, émotions fortes, rires, souvenirs, commencement et fin..
Les illustrations sont d'une affinité incroyable avec le texte, épousant parfaitement cet entre-deux-mondes étrange, bouleversant qu'est la fin de vie.
BRAVO !
à partir de 7 ans

Voici un petit cartonné qui invite à la balade, avec cette paire de bottes prometteuse, pas pour parcourir sept lieues, mais seulement le petit jardin du coin. Marine Schneider, autrice jeunesse, aimée de vos libraires, fabrique, avec douceur, un imagier noir et blanc, accompagné d'un texte mélodieux. Suivant un petit promeneur invisible, nous cheminons dans les illustrations charmantes de Marine Schneider, pour découvrir, à chaque page, les éléments de cette aventure à hauteur de tout petits !

Entrer à bord du cargo paradis, c'est plonger dans l'adolescence et dans les profondeurs terrestres.

La surface de la terre étant devenue inhabitable, 7 enfants sont envoyés à bord d'une foreuse géante, à la recherche d'un eden avec pour seule accompagnatrice Spéranza, l'intelligence artificielle qui habite le vaisseau.

Aujourd'hui devenus adolescents, Elijah, Laurie, Lars, Orel, Adélaîde et Frieda la capitaine du vaisseau, nous entraînent à leurs cotés, dans cette mission, coupée du monde extérieur, comme un huis clos sous-terrain !

Ce roman, c'est une véritable immersion au sein d'un équipage d'enfants qui a grandi et qui subit aujourd'hui les tumultes de l'adolescence. Mais c'est aussi un roman de science-fiction atypique, où les entrailles de la terre nous lient à l'équipage et au vaisseau, membre à part entière. Le livre est parsemé d'illustrations, à la manière d'un journal de bord, ce qui rend l'expérience encore plus immersive.

Dès 12 ans !

Élise a huit ans quand elle perd sa mère et dès lors, son père lui impose des règles folles : interdiction d'évoquer la défunte, de parler sa langue, le japonais, de succomber au charme de la culture maternelle, plus de manga, plus d'animé, plus de petits plats....à la place, des tartes aux oignons à profusion, pour laisser couler des larmes dues au pouvoir lacrymal du bulbe, et non pas à une quelconque tristesse. Alors, pour s'apaiser, Élise fait des puzzles auxquels elle laisse volontairement une pièce manquante, à l'instar du vide creusée par la question en suspens : Qu'est-il arrivé à sa mère ???
Comme la pièce fermée à clef où trône le piano de la défunte, Élise est enfermée par la colère paternelle et sa propre peine. La force du roman d' Antonio Carmona, c'est d'activer nos zygomatiques tout au long du livre, grâce aux personnages secondaires : Une grand-mère maternelle qui déboule sans crier gare et qui chasse les mauvaises ondes du foyer à coup de rituel odorant, une prof d'arts plastiques pittoresque, avec un sens inné de la dramaturgie et une meilleure amie complètement barrée.
La grande réussite de ce premier roman se situe réellement dans le fait que sa lecture est joyeuse, la singularité des personnages donne une tonalité loufoque et jamais sombre à cette histoire de deuil.
Dès 10 ans