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Librairie Coiffard ..

6,90
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2023

Conseillé par Manon R, Marion H et Laura

Ils s’appellent Astor, Chérif, Issa ou encore Bak. Ils ont grandi ensemble dans un quartier entre Paris et sa banlieue, ils se connaissent depuis toujours. Un soir, ils partagent un barbecue, une habitude des jours d’été. Mais ce soir, rien ne va se passer comme prévu. Une énième interpellation par la police, la violence monte, une course poursuite et le pire vient d’arriver… un des jeunes se fait abattre.

"Deux secondes d’air qui brûle" est un roman percutant qui met en lumière le harcèlement policier. Les personnages sont attachants et révoltés, décrits avec une écriture qui prend aux tripes. Diaty Diallo ose une langue pleine d’audace et de poésie, c’est fort, c’est beau, quel texte !

Helene Bukowski

Éditions Gallmeister

10,20
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2023

Conseillé par Manon R

Cela fait des années que le bleu du ciel n’est plus visible, caché par un épais brouillard, résultat d’une catastrophe écologique. Mais cette brume laisse doucement place à la sécheresse qui s’installe un peu plus chaque jour. Dans l’espoir d’échapper à cette fin du monde, les derniers habitants ont décidé de détruire l’unique passerelle qui les reliaient au reste du monde.
C’est ainsi que vivent Skalde et sa mère Edith, recluses dans leur maison en bordure de forêt. Un jour, alors qu’elle décide d’aller au-delà de sa propriété, Skalde découvre une enfant aux cheveux d’un roux flamboyant. Skalde décide de ramener la petite fille chez elle, sous le regard méfiant des autres habitants. D’où vient-elle ? Plus personne ne possède une couleur de cheveux comme celle-ci. Cette nouvelle arrivée va répandre la peur et une véritable chasse aux sorcières va débuter…
Sous des airs de dystopie écologique, "Les dents de lait" fait écho aux problèmes environnementaux d’aujourd’hui. Helene Bukowski arrive à nous emporter et nous enfermer dans une atmosphère pesante. C’est aussi un merveilleux roman sur la différence et le courage d’affronter le regard et le rejet des autres.

Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2023

Conseillé par Stéphanie, Chloé et Rémy

Si vous cherchez la définition d'un contrefort dans le dictionnaire, vous découvrirez que ce mot définit à la fois "un mur qui sert d'appui à un autre mur" et "une chaîne de montagnes latérale". Autant vous dire qu'à la lumière de cette double définition, le titre de ce roman est parfaitement trouvé ! Parce que "Les Contreforts" c'est (entre autre) l'histoire du château de Montrafet, "un château ceinturé de remparts, coiffés de créneaux à l'aplomb d'une forêt de tours maladroites" qui se situe au Sud-Est de Carcassone, sur les contreforts des Corbières.
Depuis des siècles, le château de Montrafet est la propriété de la famille de Testasecca. Depuis quelques années, Léon, Diane et leurs deux enfants, Clémence et Pierre s'évertuent à maintenir debout une bâtisse qui s'effrite, qui s'effondre même par endroits. Hélas, les Testasecca sont ruinés et menacés d'expulsion. C'est à ce moment tendu de leur vie que le récit, construit en cinq actes, comme une tragédie, les cueille.
Léon d'abord, ce géant prolixe qui disparaît trop souvent ces derniers temps, pour réapparaître quelques jours plus tard l'haleine avinée et le coquard encore douloureux. Léon s'effrite au rythme de son château mais il reste pour le moment un mur encore solide. Pourtant les murs porteurs de cette famille atypique, ce sont les femmes. Diane a les deux pieds bien droits dans ses bottes, c'est elle qui gère la réalité, les factures et les demandes de subventions. Clémence, elle, est un petit génie du bricolage et de la mécanique, une âme sauvage toute habitée par ce château qu'elle connaît par coeur. Pierre, quant à lui, est le rêveur, l'âme sensible de la famille. Il a survécu miraculeusement à un incendie de forêt et depuis, on dit son destin lié à celui de Loghauss, une démone invisible du pic des Corbières.
C'est beau, c'est rugueux, ça râpe et ça reste sur le coeur comme un bon Corbières reste sur le palais. Quel conteur ce Guillaume Sire !

Le Livre de poche

9,70
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2023

Conseillé par Coralie

Dans les années 50, aux Etats-Unis, une proposition de loi apparaît, prônant l'indépendance des autochtones et leur autonomie au sein de l'Amérique. Cependant, à la lecture du texte, les changements annoncés montrent en réalité une volonté de dissoudre les peuples amérindiens à travers le territoire pour mieux récupérer leurs terres afin que les hommes blancs se les approprient.
Dans "Celui qui veille", Louise Erdrich raconte l'histoire de son aïeul, et explique ce projet de loi méconnu qu'est la termination. Sous couvert de libération des amérindiens, cette loi signait l'abandon de protection de ces populations. Thomas Wazhashk incarne la figure du grand-père de l'autrice. Un homme qui s'est battu contre cette justice pour protéger les Indiens Chippewas de Turtle Mountain.
Thomas Wazhashk est veilleur de nuit, il surveille l'usine de pierres d'horlogerie qui s'est installée près de la réserve. Cette entreprise emploie de nombreuses femmes Chippewas en raison de leur dextérité mais aussi parce qu'elles travaillent sans relâche pour un faible salaire. Pour Thomas, les rondes de nuit sont peuplées de fantômes et de souvenirs, de croyances et de songes.
Autour de ce personnage central gravitent plusieurs autres figures : Pixie, sa nièce, est partagée entre son désir de conserver les traditions et son envie de partir étudier en ville. Lors d'un périple inattendu à la recherche de sa sœur, elle va découvrir les affres de la civilisation moderne et se confronter à la diversité des rencontres qu'elle y fera.
À proximité de la tribu, il y a aussi un jeune professeur de mathématiques blanc, coach de boxe le soir, qui va voir passer de nombreux combattants et découvrir grâce à eux toute l'histoire de la communauté.
Ce roman polyphonique met en scène de nombreux individus aussi différents qu'ambivalents. C'est là la grande force de ses personnages : ils sont le cœur de cette Amérique contemporaine, ils sont l'histoire de ce pays, des hommes et des femmes qui ont construit, ont souffert et se sont battus pour continuer à exister.
Louise Erdrich continue, à travers ce texte, l'exploration de la tradition, le questionnement du lien des autochtones avec le monde contemporain. Forte des thèmes qui lui sont chers, elle réussit, une nouvelle fois, à unir le lecteur à sa voix, à celle des natifs d'Amérique.
Une chronique rédigée par Coralie Sécher pour la revue Page des libraires.

Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2023

Conseillé par Stéphanie et Rémy

Un peu moins de cinq ans avant le 4 janvier 2021, jour de la catastrophe, Caroline Laurent a commencé à accompagner une femme âgée dans l'écriture de son roman. Le livre est paru après la mort de cette dame dont le nom était connu. L'amitié entre les deux femmes fut fulgurante, ce fut aussi le déclencheur pour Caroline, elle n'était plus seulement éditrice, elle était aussi autrice.
De cette journée du 4 janvier 2021, il lui reste des instantanés et la sensation d'une chute. Olivier Duhamel, l'homme incestueux, et Evelyne Pisier, l'amie deux fois perdue, ne seront jamais nommés mais le sentiment de trahison est immense. Et les conséquences se répercutent à la fois sur le corps et l'esprit : sa langue colle au palais et ses poumons se retrouvent à ses pieds. C'est le désir qui s'enfuit : désir d'écrire et désir du corps.
On sait que la lumière finira par réapparaître mais il va falloir plonger profondément. Les souvenirs douloureux remontent et passent par des lieux géographiques, par le corps et par les mots. Elle avance en se référant aux textes fondateurs, et à ses essentielles notamment Joan Didion et Deborah Levy. Le chagrin, la solitude, l'amitié, les mots, le silence, la mer et la montagne vont aider Caroline Laurent à avancer, ce sont des histoires d'amour qui s'achèvent et un livre nécessaire extrêmement intime et pourtant si universel.