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Étoiles Vagabondes ..

Conseillé par (Libraire)
6 mai 2021

L’histoire commence à un moment où la vie familiale de Calista est à la croisée de chemins et où ses compositions pour des musiques de films sont un peu moins recherchées. Un soir de tristesse, la moitié d’un fromage de brie de meaux avalée, elle se remémore cet été 1977 lors duquel sa vie a basculé. Elle était partie seule réaliser un tour des Etats-Unis, et par le plus grand des hasards, elle s’est retrouvée à dîner avec Willy Wilder. Il est en pleine écriture du scénario de son prochain filme, SON film Fédora. Totalement ignorante, ce n’est qu’une fois rentrée en Grèce qu’elle découvrira qu’elle avait dîné avec l’un des plus grands réalisateurs de son temps. Un an plus tard, elle est contactée par la production de ce film pour être l’interprète de Billy Wilder pendant le tournage d’une partie du film en Grèce.

Magnifique roman dont l’intensité monte crescendo. Si le début de l’histoire est savoureux grâce à un ton humoristique si britannique, avec quelques dialogues si savoureux, le récit prend au fil du temps une teinte intense, douce et nostalgique qui bouleverse. La fin d’une splendeur, des souvenirs familiaux tragiques à fleur de peau, un regard attendrissant posé sur l’intemporel et le fugace. Un temps de lecture merveilleusement émouvant.

Belfond

22,50
Conseillé par (Libraire)
6 mai 2021

Hamnet et Judith jouent dans la cour de leur maison. Judith ne se sentant pas bien, monte s’allonger. Le temps passe, et Hamnet réalise que sa sœur n’est toujours pas revenue. Inquiet, il la rejoint et la trouve au plus mal. Il cherche sa mère Agnès, sa grand-mère paternelle, personne ne se trouve à la maison, sauf le grand-père paternel, dont il doit se tenir à distance, toujours, consigne de son père absent, William Shakespeare. Il doit retrouver sa mère, si elle était là elle saurait forcément quoi faire, elle qui connaît si bien les plantes qui guérissent. Quand Agnès rentre, il est trop tard mais refuse de l’admettre, pourtant il faut prévenir William. Trop tard, Hamnet meurt dans la nuit.

Dans ce roman, car il s’agit bien d’une œuvre de fiction comme le souligne Maggie O'Farrell, l’on couvre en creux la période méconnue de la vie de William Shakespeare. L’auteure s’y engouffre, imagine et nous offre un texte éminemment fort sur une femme singulière, forte et indépendante, l’amour maternel, la douleur infinie de la perte. Une lecture envoûtante tant l’écriture au lyrisme maîtrisé nous propulse dans un tourbillon d’émotions.

Joan G. Robinson

Monsieur Toussaint Louverture

16,50
Conseillé par (Libraire)
4 mai 2021

Un roman poétique et mélancolique

Anna est une jeune orpheline – mais les similitudes avec Anne de Green Gables, de la même collection, s’arrêtent ici.

Anna est une jeune fille solitaire, rêveuse, envoyée par ses parents adoptifs sur la côte Est de l’Angleterre, dans un petit village chez des amis qu’elle connaît à peine, dans l’objectif de l’ouvrir un peu plus au monde. Mais, en arrivant, Anna est décidée : elle ne veut pas se faire d’amis, ni même faire de rencontres, elle souhaite rester seule et vagabonder dehors, dans ses pensées, à ne « rien faire ». Alors qu’elle est occupée à explorer les environs de la plage, elle va soudain se prendre d’obsession pour une belle villa, près de la crique, donnant sur un petit lac. Une étrange sensation de déjà connaître cette maison va s’emparer d’elle, et très vite, elle se sent observée. Elle va alors découvrir la jeune fille qui vit ici, Marnie, et va être fascinée par celle dont la vie semble être parfaite. Elles se lient rapidement d’amitié, mais font un marché : leur amitié doit rester secrète. Quoi de plus excitant de partir en secret, la nuit tombée en plein été, rejoindre sa plus tendre amie ? Mais un jour, Marnie disparaît...

Un roman qui nous laisse rêveurs, suivant une jeune fille livrée à elle-même dans des paysages salés, perdue dans son imagination : Marnie est-elle réelle, ou Anna l’a-t-elle inventée pour se tenir compagnie, elle si solitaire et qui peine à se faire des amis ? Et s’il n’était, en réalité, question que de perception ? Réel et imagination se mêlent dans ce récit initiatique d’une poésie sans nom, qui nous plonge dans un autre espace-temps rempli d’une mélancolie bienveillante. Un récit addictif, bienveillant et doux, que l’on aimerait ne pas quitter.

Une réédition sublime chez les éditions Monsieur Toussaint Louverture d’un roman paru en 1967, et qui a d’ailleurs été adapté en film Ghibli en 2014.

Conseillé par (Libraire)
4 mai 2021

Un roman saisissant et nécessaire !

« Ils ont volé nos ombres » est un roman percutant, dépeignant un fait historique trop peu dévoilé : la disparition d’une tribu entière.

2020 : Bagaa, née d’une mère aborigène et d’un père irlandais décédé au front en France, nous raconte son histoire, ainsi que celle de la disparition de la tribu des Yawijibaya, alors qu’elle n’était qu’une enfant. Nous plongeons alors à sa suite en 1929, en Australie. Elle vit seule avec sa mère, dans la nature, éloignées des tribus par lesquelles elles sont rejetées, et des colons qui n’hésitent pas à réduire en esclavage ou de maltraiter les personnes de couleurs. Mais, alors qu’elle a à peine onze ans, Bagaa va se retrouver seule à la mort de sa mère, piquée par un coquillage au venin mortel. Suivant le conseil de sa mère de ne pas s’approcher des Hommes, elle décide de marcher vers le Nord. Nous suivons alors son périple, sa rencontre avec un chien sauvage, la cruauté des Hommes qu’elle observe à la volée, jusqu’à sa rencontre avec Wan, un marin de très grande taille. Il lui annonce qu’elle est le témoin que sa tribu cherchait : Bagaa est loin de s’imaginer qu’elle témoignera de leur disparition…

Un roman saisissant qui nous montre l’arrivée des colons, alors que des centaines de tribus vivaient en paix jusqu’ici. Prenant les aborigènes pour des sauvages, les blancs les réduisent en esclavage, les maltraitent, les massacrent même, et enlèvent les plus jeunes pour leur inculquer leur langue, leurs traditions, eux qui se pensent supérieurs. Nous assistons donc à la détresse des tribus face aux Hommes qui saccagent leur environnement et s’approprient tout, mais également à la disparition de la tribu des Yawijibaya après le tournage d’un film sur leur mode de vie. Un roman passionnant et glaçant à la fois, puisqu’il relate des faits historiques – d’ailleurs, la tribu des Yawijibaya a véritablement existé, leur film et leur disparition également – que l’on aborde assez peu de nos jours, surtout en littérature de jeunesse.

A partir de 14 ans !

17,00
Conseillé par (Libraire)
24 avril 2021

Une véritable bouffée d'air frais et un bel hommage au roman !

Dans cette BD jeunesse, Maud Begon adapte à la perfection le roman Le Jardin Secret de Frances H. Burnett, célèbre classique de la littérature de jeunesse. Nous suivons Mary, une petite fille renfermée, désagréable et grincheuse, faible et régulièrement malade, se retrouvant orpheline après que le choléra ait emporté ses parents en Inde. Elle est alors recueillie par un oncle absent et torturé, dans un immense et sombre manoir sur la lande anglaise. D’abord livrée à elle-même, elle qui a pour habitude d’être entourée de serviteurs, elle va apprendre peu à peu à s’ouvrir aux autres et à devenir indépendante. Mais surtout, un mystère l’obsède : il y aurait, là dehors, un jardin secret fermé depuis dix ans et interdit à tout visiteur après la mort de la femme de son oncle. Elle va alors tout faire pour trouver l’entrée de ce jardin, rongée par la curiosité et l’envie de lui redonner vie. Mais la nuit, en parallèle, elle semble être la seule à entendre d’étranges pleurs dans les couloirs… Que cache donc ce manoir ?

Une véritable ode à la nature vivifiante, qui transforme Mary en une petite fille aventureuse, curieuse, et en bonne santé. Cette ode est parfaitement mise en relief par le dessin de Maud Begon, avec une profusion de fleurs et de plantes en tout genre. Une grande bouffée d’air frais dont nous avons tous besoin ces temps-ci ! Nous assistons à la transformation de Mary, tant physiquement que moralement, à sa nouvelle vie, et à ses premières amitiés, et à sa passion pour le jardinage. Son but : redonner vie là où tout semble mort. Un récit touchant, prenant, mystérieux, qui rend un très bel hommage au roman de Frances H. Burnett. Une chose à dire : vivement la suite !