- EAN13
- 9782267021394
- ISBN
- 978-2-267-02139-4
- Éditeur
- Christian Bourgois
- Date de publication
- 11/01/2011
- Collection
- Littérature étrangère
- Nombre de pages
- 518
- Dimensions
- 20,2 x 12 x 3,5 cm
- Poids
- 452 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- portugais
- Fiches UNIMARC
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Mon nom est Légion
Traduit du portugais par Dominique Nedellec
De Antonio Lobo-Antunes
Traduit par Dominique Nédellec
Christian Bourgois
Littérature étrangère
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Un policier en fin de carrière a reçu pour mission de neutraliser une bande d’adolescents se livrant à « des actes antisociaux à caractère violent » et qui a pour base de repli le Quartier du Premier- Mai, amoncellement hétéroclite d’habitations clandestines au nord-ouest de Lisbonne.
Les suspects sont « des métis et des Nègres originaires de ce qu’on appelle les ex-colonies, désignation discutable », et donc naturellement « enclins à la cruauté et à la violence gratuites ». Dans un rapport destiné à sa hiérarchie, le policier détaille l’opération qu’il a pour tâche de superviser. Mais la précision toute professionnelle de « l’agent de première classe » cède bientôt la place à des divagations amères, à des épanchements endoloris : vexations infligées par ses supérieurs et collègues, ratés familiaux et sentimentaux, vague à l’âme abyssal, autant de motifs qui viennent sous sa plume aussi facilement que le descriptif minutieux des exactions commises par les « suspects ».
Le policier n’est cependant que le premier d’une longue série de narrateurs, tous concernés à des titres divers par l’enquête : c’est ainsi qu’on entendra une vieille prostituée usée par toute une vie de malheurs et qu’un des délinquants somme de venir vivre dans le Quartier, le beau-père de l’un des métis qui se remémore son enfance chaotique, un vieillard impotent qui laisse macérer dans une haine increvable le souvenir de sa première épouse, un trafiquant à la petite semaine en cheville avec les suspects, le professeur d’une institution spécialisée dans laquelle l’un des membres du gang a été placé… Au fil des dix-neuf chapitres, près d’une vingtaine de narrateurs se succèdent.
Autant dire, l’humanité tout entière. Que lit-on ? Des vraies fausses dépositions, des monologues imaginaires, des confessions fantasmatiques ? D’où peut bien surgir cette réminiscence du policier : « combien de noyés n’ai-je pas vus dans mon travail les paupières cousues par les poissons, crucifiés sur les rochers ? » Sont-ils seulement vivants, ces protagonistes qui prennent la parole et sondent leurs tourments ? En réalité, peu importe qui parle, qui écrit, qui entonne ce chant.
Peu importe qu’il s’agisse d’une multitude ou d’une seule et même voix (« mon nom est Légion », dit l’homme possédé de l’Evangile), plus ou moins spectrale. S’il aborde des thèmes comme le racisme primaire et un passé colonial qui décidément ne passe pas , les inégalités sociales, les déchirures familiales, l’auteur a tôt fait de leur conférer une dimension universelle et ce qui, à première vue, pouvait relever du fait divers gagne une ampleur et une profondeur bibliques.
Les suspects sont « des métis et des Nègres originaires de ce qu’on appelle les ex-colonies, désignation discutable », et donc naturellement « enclins à la cruauté et à la violence gratuites ». Dans un rapport destiné à sa hiérarchie, le policier détaille l’opération qu’il a pour tâche de superviser. Mais la précision toute professionnelle de « l’agent de première classe » cède bientôt la place à des divagations amères, à des épanchements endoloris : vexations infligées par ses supérieurs et collègues, ratés familiaux et sentimentaux, vague à l’âme abyssal, autant de motifs qui viennent sous sa plume aussi facilement que le descriptif minutieux des exactions commises par les « suspects ».
Le policier n’est cependant que le premier d’une longue série de narrateurs, tous concernés à des titres divers par l’enquête : c’est ainsi qu’on entendra une vieille prostituée usée par toute une vie de malheurs et qu’un des délinquants somme de venir vivre dans le Quartier, le beau-père de l’un des métis qui se remémore son enfance chaotique, un vieillard impotent qui laisse macérer dans une haine increvable le souvenir de sa première épouse, un trafiquant à la petite semaine en cheville avec les suspects, le professeur d’une institution spécialisée dans laquelle l’un des membres du gang a été placé… Au fil des dix-neuf chapitres, près d’une vingtaine de narrateurs se succèdent.
Autant dire, l’humanité tout entière. Que lit-on ? Des vraies fausses dépositions, des monologues imaginaires, des confessions fantasmatiques ? D’où peut bien surgir cette réminiscence du policier : « combien de noyés n’ai-je pas vus dans mon travail les paupières cousues par les poissons, crucifiés sur les rochers ? » Sont-ils seulement vivants, ces protagonistes qui prennent la parole et sondent leurs tourments ? En réalité, peu importe qui parle, qui écrit, qui entonne ce chant.
Peu importe qu’il s’agisse d’une multitude ou d’une seule et même voix (« mon nom est Légion », dit l’homme possédé de l’Evangile), plus ou moins spectrale. S’il aborde des thèmes comme le racisme primaire et un passé colonial qui décidément ne passe pas , les inégalités sociales, les déchirures familiales, l’auteur a tôt fait de leur conférer une dimension universelle et ce qui, à première vue, pouvait relever du fait divers gagne une ampleur et une profondeur bibliques.
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