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EAN13
9782356761187
ISBN
978-2-35676-118-7
Éditeur
Bouchene
Date de publication
Nombre de pages
460
Dimensions
24 x 15,5 x 3,5 cm
Poids
700 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Émile Masqueray et la crise allemande de la pensée française dans l'Algérie coloniale

Kabyles du djurdjura, chaouïas de l'aurès, beni mezab

De

Bouchene

Indisponible
On dispose de grands livres sur l’histoire de la IIIe République en France et de quelques bonnes études de l’histoire de l’Algérie coloniale à la même époque. D’un côté, l’Algérie coloniale est envisagée comme une
sorte d’annexe d’une histoire nationale qui ne la concerne pas vraiment. De l’autre, la France apparaît tel un arrière-plan lointain. Comme si les historiens n’avaient jamais réellement pris la mesure que, durant ces années, l’Algérie
c’était la France ! En proposant de reconsidérer les trois premières décennies de l’histoire de la IIIe République vue de l’Algérie, Alain Mahé vient combler un vide, puisqu’aucune recherche n’a examiné les modalités particulières
selon lesquelles la République coloniale affronta La crise allemande de la pensée française (1870-1914), analysée
par le maître ouvrage de Claude Digeon. Or, la crise ouverte par la défaite de Sedan — crise indissociablement morale, intellectuelle et politique —, s’est déclinée en Algérie de telle façon que la République s’est mise en contradiction
avec elle-même, comme elle ne l’a probablement jamais été aussi clairement ailleurs.
Alain Mahé prolonge ici l’enquête de Claude Digeon en s’attachant à l’œuvre d’Emile Masqueray (1843-1894).
Anthropologue, chroniqueur politique et écrivain, l’intérêt des analyses de Masqueray réside dans leur manière
d’affronter systématiquement ces contradictions. Directement impliqué dans la politique coloniale et personnellement
lié à l’équipe de Jules Ferry, Masqueray a été l’initiateur et le maître d’œuvre de la politique scolaire en Kabylie.
Ce qui l’a conduit à entrer en conflit tant avec le gouvernement colonial qu’avec le rectorat d’Alger, à tel point que
ses amis politiques — qui avaient besoin des voix des élus républicains « opportunistes » d’Algérie — lui retirèrent
précocement leur soutien.
À l’épreuve de ses échecs, seul son projet intellectuel — un comparatisme méthodique entre les cités de l’Antiquité
et les cités berbères qu’il promouvait en tant que directeur de l’École d’Alger — lui a permis de rester cohérent avec
lui-même. Comme si l’opiniâtreté de Masqueray à tenir la position intenable de républicain colonialiste expliquait
l’audace de ses propositions scientifiques. Or nous sommes toujours redevables de ce projet d’anthropologisation
de l’Antiquité que Fustel de Coulanges impulsa le premier avec La cité antique (1864).
Alain Mahé a réuni tous les éléments d’un dossier qui permet de se représenter ce qu’a été la crise allemande de la
pensée française dans l’Algérie coloniale : la réédition de la thèse de Masqueray (1886) ; une sélection de ses
chroniques politiques dans le Journal des débats ; des bio-bibliographies. Un cahier d’une trentaine de magnifiques
photographies de la Kabylie, prises par Jean Geiser — le célèbre photographe d’Alger — qui accompagna Masqueray dans ses enquêtes en 1882-1883, enrichit ce dossier.
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