- EAN13
- 9782402497275
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Paroles d'aube)
- Date de publication
- 1996
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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La vieille dame au bord du canal s’exprimait avec un bel accent d’ailleurs : «
Regardez ce qu’est devenue Décines maintenant, avant il n’y avait rien du
tout. » Longtemps, Décines fut un village presque immobile, figé dans une
existence champêtre aux portes de Lyon. dans le voisinage de Villeurbanne et
Vaulx-en-Velin. En 1923 s’éleva une cheminée de cent dix mètres de haut, celle
d’une usine de soie artificielle attirant des ouvriers de tous les horizons.
Il s’y parlait, dans le désordre, des langues jamais entendues jusqu’ici. La
pauvreté de l’Italie et de la Pologne. la défaite des armées blanches en
Russie, le génocide de 1915 sur les plateaux d’Arménie firent se croiser des
destinées dissemblables en ce minuscule point du globe, en cette banlieue où
les rescapés des malheurs du monde rencontrèrent les paysans du Dauphiné. À
l’époque du Front populaire 55 % d’immigrés, 80 % d’ouvriers donnèrent à la
cité son visage moderne. Le passage à la ville de vingt-cinq mille habitants
d’aujourd’hui s’est fait dans la solidarité du travail, les peines de la
guerre, les fêtes et les deuils du temps qui s’écoule. La conjugaison des
documents d’archives, d’un traitement informatique des recensements anciens
révélant la structure sociale, de la mémoire enfouie des habitants
minutieusement recueillie, fait naître le tableau d’une communauté humaine
singulière et universelle, au passage du millénaire.
Regardez ce qu’est devenue Décines maintenant, avant il n’y avait rien du
tout. » Longtemps, Décines fut un village presque immobile, figé dans une
existence champêtre aux portes de Lyon. dans le voisinage de Villeurbanne et
Vaulx-en-Velin. En 1923 s’éleva une cheminée de cent dix mètres de haut, celle
d’une usine de soie artificielle attirant des ouvriers de tous les horizons.
Il s’y parlait, dans le désordre, des langues jamais entendues jusqu’ici. La
pauvreté de l’Italie et de la Pologne. la défaite des armées blanches en
Russie, le génocide de 1915 sur les plateaux d’Arménie firent se croiser des
destinées dissemblables en ce minuscule point du globe, en cette banlieue où
les rescapés des malheurs du monde rencontrèrent les paysans du Dauphiné. À
l’époque du Front populaire 55 % d’immigrés, 80 % d’ouvriers donnèrent à la
cité son visage moderne. Le passage à la ville de vingt-cinq mille habitants
d’aujourd’hui s’est fait dans la solidarité du travail, les peines de la
guerre, les fêtes et les deuils du temps qui s’écoule. La conjugaison des
documents d’archives, d’un traitement informatique des recensements anciens
révélant la structure sociale, de la mémoire enfouie des habitants
minutieusement recueillie, fait naître le tableau d’une communauté humaine
singulière et universelle, au passage du millénaire.
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