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La fausse porte

Xavier Houssin

Stock

  • Conseillé par
    12 juin 2016

    C'est un livre très touchant. Des phrases courtes et sobres, un style dépouillé nous rapprochent encore plus du jeune garçon. Nous avons 11, 12 ans.
    Et puis c'est le difficile passage au collège. A force de brimades, de violences, on devient méchant soi-même. Tout est irracontable, même et surtout à sa mère. C'est un autre monde, une guerre sans fin. On est tout seul.
    Cette douleur, cette incompréhension sont une blessure à vie. Le jour où arrive un professeur poète, on réalise enfin que tout n'est pas mort en soi et que quelques âmes seront sauvées.
    gracedubois


  • Conseillé par
    16 juillet 2011

    La fausse porte, et une porte dissimulée dans les remparts de la ville de Senlis connut uniquement par les habitants du coin, c’est là que le gamin retrouve son ami Régis, là où ils cachaient leur cartable après la classe avant de renter chez eux.

    Une porte à pousser, celle des souvenirs d’un gamin qui quitte le primaire pour affronter le collège : des interrogations, des peurs et l’apprentissage d’une vie scolaire quelque peu dépassée de nos jours. Un bouleversement total !

    L’absence du père qui pèse lourd qui plane comme un abandon, mais une mère aimante et douce, la vie qui suit son cours envers et contre tout.

    L’auteur nous évoque cette partie de l’enfance, les vacances dans la famille, les amours d’une cousine, les amitiés qui s’évaporent avec le temps, un tendre tableau des années soixante, qui nous met en pleine face l’époque révolue d’une éducation stricte sur les bancs de l’école. Tout lecteur qui a connu un peu cette époque même encore les années 70, sourira peut-être avec une pointe de nostalgie, toute la nouvelle génération, s’indignera sans doute de découvrir les pratiques scolaires au sein d’une école privée catholique.

    Au-delà de ces souvenirs, on aborde la solitude de l’enfant face aux changements qui bouleversent : les angoisses, la perte des amis, et la difficulté à se faire sa place au sein d’un groupe. S’imposer, se rebiffer, ou se faire tout petit ! Quitter l’enfance sans arrière goût de nostalgie, affronter le monde acide des adultes, au fil du récit on tangue vers cette évolution inexorable et puis on ressent soudain l’enfance s’effeuiller de page en page pour arriver à la fin à une métamorphose qui se devine sur un diapason qui sonne la déception. La vie n’est pas toujours celle qu’on imagine, le parcours devient vite celui du combattant, il faut se battre ou être battu, le gamin en fera les frais pour ensuite retourner ce lot de haine vers les plus faibles.

    On ressent la souffrance de cet enfant et puis, il trouvera un réconfort en s’évadant dans les livres.

    Page 67 : Mme Fiévet me permet de feuilleter des heures, m’installer dans un coin et lire sans acheter. son magasin sent le papier, le bois ciré, la colle. L’encre neuve. Le plastique des protège-cahiers. J’y vais de plus en plus souvent. Le jeudi et quelque fois le soir en sortant de l’école.

    C’est un doux rêveur, qui ne comprend pas toujours ses actions, et les blessures qu’il doit subir, celles des autres volontaires, et celles de la vie inévitables comme le deuil.

    Une lecture toute en tendresse, sans grande fioriture, mais qui nous rappelle que le passage de l’enfance vers ce monde inconnu et austère de l’adulte peut terrifier plus d’un enfant. Un moment difficile qui demande des réponses à ce flot d’interrogation.

    Une plume légère parfois poétique, tendre

    page 24 Je m’allongeais dans l’herbe au pied du grand cèdre , à regarder, par-dessous, les branches nager au courant du vent en algues dans le ciel. La rivière à l’envers. Et je courais, souvent, à attraper mon ombre.