La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

Annesophie B.

https://www.instagram.com/annesophiebooks/?hl=fr

chroniqueuse littéraire à temps complet.

17,90
Conseillé par
5 février 2021

Profondément humain.

Une Gifle est l’autopsie de la violence et de ses séquelles, pratiquée par une Marie Simon à la plume aussi incisive qu’un scalpel.

Où commence la violence ?
Dans le premier geste, la première gifle, le premier bleu que l’on cache.
Mais aussi dans le premier mot, la première injure, le premier cri. Le premier silence, aussi, parfois.
Qu’elle soit geste ou parole, le résultat est le même : une blessure.
Durable. Palpable.
Indélébile.
Quand elle se renouvelle, s’immisce dans le quotidien, fait partie intégrante de la (dé)construction de la victime, qu’est-ce que celle-ci peut bien en faire, une fois adulte ?

Antoine grandit noyé dans une violence psychologique qui le balade de silences assourdissants en insultes venimeuses.
Il se veut différent, forcément meilleur.
Elle, elle pousse dans la violence physique. Arrosée de coups, nourrie de meurtrissures.
Elle ne veut plus de ça, jamais, pour personne.

Les premiers moments de leur vie d’adulte seront brouillons, brouillés, imparfaits mais révélateurs.
Quand survient la rencontre de ces deux survivants c’est comme une évidence.
Ils ne se disent pas mais se savent identiques dans le souvenir de la douleur.
Ensemble ils se sentent enfin entiers. Reconnus. Aimés.

Antoine et son fils, Oscar, elle et son fils, Mio.
Ils sont quatre, dans ce foyer que chacun espère carré, et qui, pourtant, ne tourne pas tout à fait rond.
Parce que la violence laisse des traces. Que l’on suit, ou que l’on rejette, jour après jour.
C’est une question de volonté, diront certains.
C’est une question de fatalité, répondront d’autres.
Finalement, qu’en sera-t-il ?

Il nous donne sa version.
Elle nous donne la sienne.
Et Mio aussi tentera de mettre des mots sur tout ça.
Sur ce qu’il comprend et sur ce qu’il ressent. Sur ce qu’il voudrait. Pour lui. Pour sa mère. Surtout pour sa mère.

Une Gifle est un roman qui prend à la gorge. Qui bouscule et qui dérange, parce que vrai.
Colère et chagrin se disputent le lecteur, tout du long.
Une Gifle est une histoire qui prend aux tripes. Qui révulse et qui fascine, parce que réelle.
Empathie et rage agrippent le spectateur, jusqu’à la dernière page.

Un roman à découvrir, absolument et urgemment !

19,90
Conseillé par
5 février 2021

Du très bon contemporain.

Un roman qui se lit d’une traite et qui pousse à la réflexion.
Avec « La Première Faute », Madeleine Meteyer nous offre une histoire qui nous touche tous un peu, pour plusieurs raisons et à divers degrés.

Comment savoir si l’autre personne est la bonne ? Comment être certain de ne pas se tromper ?
La première réponse qui nous vient est : il n’y a aucun moyen de le savoir à l’avance. Sinon il n’y aurait pas tant de divorces chaque jour.
Pourtant certains détails sont lisibles, dès le départ.
Mais pour les déchiffrer, encore il faut-il avoir envie de les voir.

Valentine, elle, a décidé de se voiler la face. Ce sera François, et personne d’autre.
Non pas seulement par amour, mais parce qu’il lui « convient ». Avec lui, elle pense obtenir la vie dont elle rêve.

Les contraires s’attirent, c’est certain. Toutefois, si des avis divergents peuvent pimenter une vie de couple, des personnalités totalement opposées et des visions de la vie foncièrement contradictoires sont, elles, comme des masses de plomb qui éteindront fatalement tout sentiment.

Valentine est bruyante, tapageuse, colérique et profondément attachée aux valeurs traditionnelles.
François, lui, est calme, réfléchi, silencieux et totalement ouvert aux changements.
Idéalistes, chacun à sa façon, ils pensent que leurs différences se complèteront.

De petites compromissions en grandes déceptions, les années filent, et les enfants arrivent.
L’occasion de resserrer les liens ?
L’opportunité de mettre les différentes forces en commun pour parvenir à devenir LA famille idéale ?
Dans l’idée, peut-être, dans les faits ce sera tout le contraire.

Ce roman hurle les non-dits, éclaire les zones d’ombre et souligne les aspérités d’une vie que chacun souhaitait lisse.
Il aspire à la paix et la tranquillité sous son toit, elle rêve d’une vie mouvementée et d’éclats constants.
Valentine s’étiole et François ne voit rien. Ou ne veut pas voir.
Et pendant ce temps, les difficultés, les échecs, les mensonges et les silences, eux, s’accumulent.
Alors, à la fin, que restera-t-il ?

L’auteure nous livre ici un pur roman de vie, aussi intéressant qu’émouvant, servi par une plume très habile.
Un titre à découvrir.

Les Presses de la Cité

21,00
Conseillé par
29 janvier 2021

Très bon scénario.

Un thriller qui résonne bien, tant au niveau de l’époque, que de l’atmosphère ou du sujet.
Je connais ton secret, de SK Tremayne est assurément un roman de notre temps.
Que deviendrons-nous si tout ce que nous avons créé pour nous faciliter la vie se retournait contre nous ?
C’est l’expérience assez terrifiante que va vivre Jo.

Trentenaire divorcée, journaliste free-lance, elle traverse une période financièrement difficile que sa meilleure amie, Tabitha va alléger en lui permettant de vivre dans son très bel appartement londonien dernier cri.
Ici, tout est programmé, connecté, prêt à répondre à la moindre demande.

Jusqu’au jour où l’un des assistants virtuels, commence à agir et réagir de façon indépendante.
C’est le début d’une longue descente aux enfers pour Jo, qui n’est pas sans lui rappeler celle vécue par son propre père.
Harcèlement ou paranoïa ?

Le lecteur mettra longtemps à répondre à cette question, tant l’auteur s’amuse à nous balader d’une certitude à l’autre.
Dans une capitale londonienne aussi glaciale que féerique, nous plongeons dans ce thriller psychologique plutôt bien mené.
Entre la tempête de neige qui sévit au dehors et le cataclysme nerveux que l’appartement fait vivre à Jo à l’intérieur, la sensation d’oppression grandit page après page.

Il y a, en plus de l’intrigue principale, un bien bel hommage rendu à Sylvia Plath, grande poétesse au destin funeste, à travers l’histoire de notre héroïne, qui est tout à fait plaisant à lire.
Si le roman n’aurait pas souffert de l’ablation d’une bonne cinquante de pages, il n’en reste pas moins diablement efficace malgré de petites longueurs.
J’aurais, pour ma part, préféré que le motif « final » soit autre. Toutefois cela n’empêche absolument pas ce thriller psychologique de répondre à tous les codes du genre.

J’espère qu’un film sera rapidement tiré de ce roman.
Entre l’intrigue et l’atmosphère, tant psychique que physique, qui s’en dégagent, aucun doute qu’il ferait frémir plus d’un spectateur.

Un bon thriller psychologique, bien rythmé, et dont l’ambiance est sans conteste le grand point fort.
À découvrir.

19,00
Conseillé par
29 janvier 2021

Rendez-vous manqué.

Voilà un roman qui va être difficile à chroniquer.
Les Fragiles, de Maud Robaglia, est un roman puissant, qui démontre et qui dénonce, avec une réelle acuité les travers de notre monde.

Le message est profond, le propos intelligent. Et pourtant, j’en suis restée à distance.

Après une vague de suicides sans précédent, décision est prise de surveiller, dénoncer et soigner les « Fragiles ».
Dans cette société, aucune faiblesse n’est plus permise, puisqu’elle peut ouvrir la porte au désir de mourir.
On la traque donc, pour la faire disparaître autant que pour s’en protéger, tant on a peur qu’elle puisse être contagieuse.
Jérémiade est une femme entière, pleine de contradictions.
Mère aimante, amante comblée, elle n’est pourtant pas réellement heureuse.
Elle est Fragile. Elle le sait. Mais elle sait aussi ce qu’elle risque si on venait à le découvrir.
Pourtant elle a conscience que les autres, les Vivants, ne sont, pour la plupart, pas plus forts qu’elle.
Ils savent juste mieux faire semblant...
Le jour où sa fille et son beau-fils décident de la faire soigner, elle va découvrir ce qu’il se passe réellement de l’autre côté de la barrière.
Le résultat en sera-t-il une envie de se relever, ou au contraire de rester à terre ?

Oui, clairement ce roman est brillant.
Pourtant je n’ai pas réussi à entrer en empathie, ni avec les Fragiles, ni avec les Vivants.
Chacun me semblait trop extrême, trop opposé.
J’aurais aimé plus de complémentarité. Peut-être un peu plus de nuances dans l’approche, aussi.

Est-ce la plume ou la trame qui m’a à ce point poser en spectatrice ? Plusieurs jours après ma lecture, je n’ai pas encore de réponse tranchée à ce question.
Ce que je sais c’est que c’est un roman que je n’oublierai pas.

À la fois terriblement dérangeant dans le sujet (parce qu’il touche à un problème auquel nous avons tous été confrontés, directement ou indirectement), profondément actuel dans le fond (parce que parfait reflet de cette société où nous nous contrôlons tous sans cesse), et incontestablement visionnaire dans la forme, c’est une véritable expérience de lecture.

N’hésitez pas à vous faire votre propre avis sur ce petit ovni littéraire.

Taurnada éditions

9,99
Conseillé par
29 janvier 2021

Excellent thriller psychologique.

Un petit thriller qui a tout d’un grand.
En commençant À Pas de Loup, je ne m’attendais à un thriller de ce niveau.
Taurnada m’a habituée à de très bonnes parutions, et Isabelle Villain est connue pour écrire des polars prenants et adroits. Mais j’avoue que là, elle est parvenue à me surprendre encore plus agréable que prévu.

Je préviens tout de suite, il ne s’agit pas du tout d’un polar cette fois-ci, mais bien d’un thriller psychologique.
Et, sincèrement, j’espère que l’auteure va continuer dans ce genre, parce qu’elle y est très efficace.
Elle met en place ici une ambiance qui monte crescendo et qui ne se dément à aucun moment.
Perdu dans ce petit éco-hameau quasi autonome, le lecteur sent l’atmosphère s’alourdir de page en page. Il y a clairement quelque chose qui cloche au pays du bonheur, mais quoi ?

Les personnages sont approfondis et tortueux à souhait.
Si certains nous sont rapidement sympathiques, d’autres parviennent à créer chez le lecteur une sorte de malaise diffus durant leur évolution.
Y a t-il un démon cache au Paradis ?

Le rythme est impeccable, que ce soit au niveau de l’action ou de l’évolution psychologique des protagonistes, et une fois commencé vous n’aurez plus aucune envie de le reposer.
On sent dès les premières pages que les événements vont dégénérer. On a quasiment le doigt dessus, sans parvenir pourtant à le voir clairement.
Mais, rassurez-vous, quand ça se produira, vous le sentirez passer !

Parentalité, écologie, manipulation et conviction sincère sont au cœur de ce roman. Mais si les thèmes sont variés, ils le sont sans excès, afin de pouvoir se concentrer entièrement sur l’intrigue que l’auteure nous offre.
Vous n’avez donc aucune raison de ne pas emménager provisoirement à La Barberie. Il n’y a aucun doute sur le fait que ce petit séjour vous restera longtemps en mémoire.

Et en plus d’être furieusement dans l’air du temps, ce très bon thriller psychologique est à un prix mini !
En bref, que de bonnes raisons de vous le procurer très très vite, pour vous régaler avec !