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Annesophie B.

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chroniqueuse littéraire à temps complet.

20,00
Conseillé par
8 juin 2020

Thriller psycho-domestique.

Un bon exemple de thriller psycho-domestique qui fonctionne.
La Seconde Épouse, de Rebecca Fleet, a une histoire qui se pose rapidement, permettant au lecteur d’être tout de suite au cœur du sujet.
Grâce à une intrigue classique et efficace, le roman évite les écueils qui bordent trop souvent la présence d’une complexité inutile et plus rébarbative qu’autre chose.

Les chapitres alternent les points de vue, ce qui crée toujours un bon dynamisme dans la lecture, et la double temporalité passé/présent reste parfaitement claire et ne perd donc pas le lecteur.

Certaines petites longueurs sont peut-être à noter en milieu de roman, mais rien de rédhibitoire là dedans.
Pas trop d’incohérences non plus, et celles présentes s’expliquent à la fin du livre.

Le style britannique est bien présent, ce qui, dans ce genre de thriller, est en général de bonne augure.
On sent que l’auteure a pris de l’assurance depuis son premier roman (L’Échange), et qu’elle a donc pu mieux penser et poser son intrigue.
J’attends d’ailleurs avec intérêt de voir ce qu’elle va nous proposer par la suite.

C’est une lecture qui plaira à la grande majorité des adeptes des thrillers du genre, qui retrouveront dans ce titre tous les éléments propres à ce type d’histoires.

Le style est fluide, et le roman se lit vite et bien.
De plus, le personnage de la petite Jade est attachant et très émouvant. C’est, d’après moi, la plus aboutie des protagonistes, grâce à la force de son caractère mais également à cause des fêlures dues à son deuil dans l’enfance.

Ce n’est peut-être pas un thriller inoubliable, mais il a au moins le mérite de ne pas nous faire regretter de l’avoir lu, ce qui dans ce genre précis de lectures, n’est pas si courant ces temps-ci.

Pour résumer : une bonne idée d’intrigue, une mise en place très rapide, des alternances temps/personnages bien gérées, un style efficace et un rythme plaisant.
Autant de qualités qui vous feront rapidement oublier les petits défauts dont quasiment aucun livre n’est exempt.

Je le conseille à tous ceux qui avaient par exemple aimé L’Erreur, de Susi Fox, Ce Qui Ne Tue Pas, de Rachel Abbott, ou Notre Petit Secret, de Roz Nay.
À découvrir pour les amoureux du genre.

Conseillé par
7 juin 2020

Un roman-hommage.

Impossible pour moi de passer à côté d’un nouveau titre de Joël Dicker sans m’en emparer aussitôt pour le lire en un temps record.
Dès que j’ai su que L’Énigme de la Chambre 622, son tout nouveau roman, allait paraître, je l’ai donc donc impatiemment attendu, et l’ai lu dès son arrivée.

Alors qu’en dire ?
Déjà, qu’il est très différent de ses précédents livres, et ce à plus d’un titre.

La mise en abime propre à un roman qui parle d’un auteur écrivant un roman, on connaît bien ce principe maintenant, et s’il fonctionne toujours aussi bien, force est de constater que ce n’est pas le point fort ici.

Le fait que l’auteur se soit mis lui-même « en scène », puisque son personnage n’est autre que...lui-même, peut, au premier abord, faire penser à une preuve d’égo assez démesuré.

Pourtant je ne pense sincèrement pas que ce soit la raison de son choix.

Au-delà même de l’intrigue, ce roman est surtout un hommage de Joël Dicker à son éditeur, Bernard de Fallois, décédé il y a maintenant deux ans, et dont il parle d’ailleurs longuement dans ce nouveau polar.

Si l’on me demandait de résumer ce roman en un seul mot, je choisirais celui de « transmission ».

Celle de la famille, celle du cœur, celle du nom, celle des biens, celle des valeurs, et celle de l’Histoire bien entendu.

La transmission est partout dans ces pages, au sein de l’intrigue du meurtre, de l’histoire de l’auteur qui mène l’enquête, et bien évidemment dans le lien qui unit Dicker à son éditeur. La transmission est probablement le cœur même du livre.

Et ça rend ce titre terriblement émouvant.

Pour tout le côté polar, par contre, nombre de fans de l’auteur ne retrouveront clairement pas sa patte habituelle ici.

Le choix du style employé crée un décalage peu courant, qui m’a souvent fait penser à un pièce de Feydeau pendant ma lecture. Le côté caricatural des personnages prend très rapidement le pas sur l’intrigue, qui, même si elle reste intéressante, n’a guère de profondeur.

C’est donc un roman à lire pour l’hommage magnifique qu’il représente, et pour la bonne humeur qu’il dégage, mais où les lecteurs ne retrouveront pas le suspens et le style même de l’intrigue qui faisaient la force du fameux Harry Quebert.

20,00
Conseillé par
28 mai 2020

Excellent.

Envie d’un vrai bon thriller ?
Alors le petit nouveau de Robert Pobi, City of Windows est très certainement celui qu’il vous faut.
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Deux mots sur l’auteur, déjà.
Nous avions été très nombreux à avoir aimé L’Invisible, son premier roman paru en 2012 (qui était très prometteur), et au moins autant à avoir dévoré Les Innocents, son second roman, paru en 2015.
En 2020, l’auteur revient donc avec ce troisième titre, qui est d’autant plus plaisant que l’on ressent que Mr Pobi a maintenant ses « marques ».
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Il nous offre ici un thriller au sens strict du terme, avec serial killer, FBI, policiers, et enquête de terrain.
L’intrigue est bien présentée, et on se laisse facilement emporter par cette enquête.
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Les chapitres sont courts, donnant alternativement le point de vue des uns ou des autres.
Et le fait que toute l’enquête soit menée sur 3 ou 4 jours seulement lui donne un rythme soutenu qui ne se relâche à aucun moment.
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Des multiples qualités de ce roman, ma préférence va sans conteste aux personnages clefs.
Lucas Page, professeur d’astrophysique, ancien du FBI, aux capacités de calcul incroyables, à l’humour grinçant et aux prothèses robotiques, a tout ce qu’il faut à un protagoniste principal pour durer dans le temps (et ça tombe bien puisque l’on sait que l’auteur compte faire une série d’enquêtes avec lui pour ses futurs romans !).
Whitaker, agent du FBI, drôle, droite, efficace et loyale, que j’espère retrouver également dans le prochain titre.
Et Kehoe, Erin, Dingo, et les autres, que je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même.
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Clairement un thriller pur jus, qui se lit comme on regarde un bon film : en se laissant porter.
Et ça fonctionne très bien.
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Ni gore, ni fleur bleue, avec de l’action et de la réflexion (toutes deux savamment dosées), c’est le polar à lire pour le plaisir du genre.
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Les 500 pages défilent en un roman de temps, et on le referme en espérant très fort que le prochain arrive rapidement.
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Avec une intrigue prenante, des personnages bien campés, et un rythme entraînant, City of Windows est l’exemple parfait du thriller pur et dur à ne pas louper.
Je vous le conseille donc vivement si vous êtes fan du genre !

Conseillé par
7 mai 2020

Du très bon thriller psychologique.

Une très agréable surprise que ce nouveau roman de Barbara Abel.
Avec talent elle nous montre une fois de plus toutes les petites fêlures camouflées derrière les apparences bien lisses de personnes « biens comme il faut ».

Quatre ans. Quatre longues années que Jeanne est dans le coma suite à un accident.
Que sa sœur, ses parents et son mari attendent que la jeune femme se réveille.

Mais aujourd’hui le médecin qui s’occupe de Jeanne veut les voir pour discuter.
Ils s’attendant à entendre de mauvaises nouvelles... la vérité sera encore pire que ce qu’ils imaginaient.

Le genre de vérité qui pousse les façades à s’effriter, aussi sûrement qu’un bâton de dynamite caché dans des fondations.
Le vernis craque, s’écaille, lentement mais sûrement.

Il faut reconnaître qu’il y en a des couches et des couches, et derrière chacune d’entre elles, secrets, mensonges, douleurs et rancoeurs se camouflent.
Et le lecteur assiste, sagement, à la déliquescence, lente mais irrémédiable, de cette jolie famille sous les assauts de tous ses affreux mensonges.

Nul n’est parfait, on le sait, mais avec Barbara Abel, même un saint peut devenir un démon.
Et c’est justement ce qui nous plait tant dans ses romans.

J’aime beaucoup l’auteure, certes. Pour autant tous ses titres n’ont pas forcément été des coups de cœur.
Mais avec « Et Les Vivants Autour » elle a su créer ce si savant mélange qui me fait m’accrocher à un roman jusqu’à sa dernière page.
Tout n’y est pas parfait, et c’est précisément ce qui le rend si bon !
Si l’auteure avait tenté de faire de grandes phrases, ou même de maintenir tous les différents suspenses jusqu’au bout, l’intrigue aurait été moins aboutie.

Là elle nous offre quelques facilités, de-ci de-là, nous donnant l’impression de comprendre tous les ressorts psychologiques des différents protagonistes.
Et pourtant, au final, loin s’en faut, croyez-moi !

Ce titre-ci est sûrement l’un de ses meilleurs thrillers psychologiques à ce jour.
Peut-être parce qu’il traite de sujets on ne peut plus communs comme de sujets on ne peut plus graves.
Peut-être juste parce qu’elle a le talent de nous amener là où l’on ne l’attendait pas.

Que vous dire de plus, à part lisez le vite !!

Collet Magali

Taurnada éditions

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30 avril 2020

Un très bon roman noir.

Taurnada propose des lectures différentes et de qualité. Et La Cave Aux Poupées en est un excellent exemple.

Thriller et roman noir, c’est certain, mais au delà de ces étiquettes, l’auteure, Magali Collet, va beaucoup plus loin que beaucoup d’autres romans dans son intrigue.

Manon habite avec son père. Le Père, comme elle l’appelle.
Elle vit à travers les téléfilms qu’elle voit passer à la télé, s’imaginant que la vraie vie est celle qu’elle aperçoit à travers cette petite lucarne.
Et c’est bien normal, car comment la vraie vie pourrait-elle être celle qu’elle subit depuis sa naissance ?
À supporter les horreurs du Père ?
À passer ses journées à nettoyer, faire à manger, panser ses plaies ?
Nourrir et laver les autres jeunes femmes enfermées dans la cave ?
Et pourtant, c’est bel et bien sa vie.

Et les règles en sont simples : elle n’est rien, et les autres filles sont encore moins qu’elle-même.
Jusqu’au jour où...

Cette histoire est-elle difficile à lire ? Oui, clairement elle l’est.
Non pas sur la forme (qui est très bonne), mais sur le fond. Parce que, nous le savons tous, ces monstres existent réellement dans la vraie vie.

Toutefois, il n’est nullement question ici de voyeurisme.
Bien sûr, cette vie est un enfer, mais à aucun moment l’auteure ne se complaît dans des descriptions malsaines. Les choses sont dites sans ambiguïté, mais sans détails inutiles.

Les sentiments du lecteur sont mis à rudes épreuves, non pas à cause des mots utilisés mais à cause de ses propres sentiments envers les protagonistes.

Le Père est le bourreau.
Camille, la victime.
Mais Manon ? À la fois victime et bourreau, je suis passée par beaucoup de sentiments contradictoires pour elle.
Le chagrin et la colère étant ceux qui revenaient le plus souvent.

Je me suis régulièrement demandé comment elle pouvait « aider » Le Père avec les prisonnières, alors qu’elle était là mieux placée pour connaître leurs souffrances.
Par habitude ? Par peur ? Obéissance aveugle ? Instinct de survie ?
Sûrement un peu de tout ça.

Mais il y a plus, tellement plus, à découvrir sur elle.

C’est une lecture que je recommande sans hésiter.
Et une auteure que je vais suivre de près !