La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

Yv

http://lyvres.over-blog.com/

Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

Conseillé par
3 mai 2017

Très belle idée que de consacrer un album de bande dessinée à Alexandre Marius Jacob que personnellement je ne connaissais pas. Sorte d'Arsène Lupin, il se dit même parfois qu'il fut l'inspirateur de Maurice Leblanc, ce que ce dernier nia, mais les ressemblances sont troublantes. Né à Marseille, Alexandre féru de Jules Verne et de récits d'aventures rêve d'embarquer, ce qu'il fera dès l'âge de 11 ans. Il lui faudra une force de caractère peu commune pour résister aux assauts des marins adultes. Déserteur à 13 ans, il sera jugé. Puis de rencontres en rencontres, sa pensée et sa réflexion s'affinent jusqu'aux thèses anarchistes. Empêché de travailler car surveillé de très près par la police, il se tourne vers la cambriole, art qu'il exercera avec talent et organisation.

Très bel album à tous points de vue : dessins de Léonard Chemineau et scénario de Matz. Il a l'énorme avantage de rappeler à notre mémoire ce que fut l'anarchisme à une époque où il était vivement critiqué et combattu. Une page de notre histoire méconnue est présentée ici et c'est une excellente idée. Alexandre Jacob est un type révolté, insoumis dirait-on maintenant, travailleur -il a bossé comme un fou pour devenir officier de marine, puis pharmacien, pour perfectionner ses techniques de cambrioleur, pour étudier le droit au bagne de Cayenne-, avec un sens de l'humour qui plaisait à certains mais déplaisait aux puissants, du charisme...

Une vie hors du commun qui ne pouvait que résonner des années plus tard. Voilà qui est joliment fait dans cet album de Matz et Chemineau.

Conseillé par
3 mai 2017

Etienne Liebig est un auteur dont je n'ai pas soupé -désolé, il fallait que je la fasse sinon, elle m'aurait pollué toute la rédaction de ma recension- et dont j'ai déjà lu et commenté Les contes de mémé lubrique eux-mêmes parus à La musardine. Après le conte, le voici dans le polar et le moins que je puisse dire c'est que ça lui réussit bien. Alors, évidemment, la première référence qui vienne en tête, c'est San-Antonio. J'imagine que c'est assumé, mais de toutes façons Frédéric Dard a tellement marqué le genre qu'à chaque fois qu'un romancier voudra écrire un polar avec de l'argot, des personnages hauts en couleurs et du sexe, il en passera sûrement par là. Maintenant qu'elle est évacuée, passons au roman lui-même. Lorna est belle, intelligente efficace et pas avare de ses charmes, mais bon, pas avec n'importe qui quand même... quoique... Imaginez-la au Vatican dans ce lieu où les femmes ne sont pas les plus représentées, très portée sur la chose surtout lorsqu'elle rencontre des hommes auxquels cette chose est normalement interdite. Ah, l'interdit ! Que ne ferait un ecclésiastique -ou un autre- pour le braver, surtout lorsqu'il prend la jolie tournure et les jolies cambrures de Lorna ! Elle va mettre le feu aux caleçons des prêtres et au sein de la cité papale. Adjoignez-lui un flic un peu bas de plafond, mais opiniâtre et finalement moins con qu'il n'y paraît et le pape lui-même devra faire une apparition contrainte -et chaste- dans cette histoire.

Un pur bonheur que de lire les aventures de Lorna et Pierre-Paul. Drôles, enlevées, peu vêtues -mais je rassure les plus puritains d'entre vous, enfin ceux qui n'ont pas encore fui ce blog, il n'y en a pas à toutes les pages, l'enquête prime. Dialogues savoureux -merci Lorna de traduire Glossu, difficile de saisir son sabir-, enquête flirtant avec le mystique -je ne suis pas fan de ce genre, mais si c'est Lorna, je veux bien- menée jusqu'au bout de main de maîtresse si je puis m'exprimer ainsi, scènes chaudes, ... Comment ? Vous voudriez passer à côté ? Mais pourquoi diable ? Etienne Liebig m'a même redonné l'envie de relire San-Antonio.

Conseillé par
3 mai 2017

J'ai lu et beaucoup aimé le premier roman de Maryline Gautier, Kidnapping. J'avoue une certaine, non pas déception, mais plutôt hésitation quant à donner un sentiment définitif sur ce dernier roman. Si certains passages m'ont semblé longs et mal construits voire un peu prévisibles, d'autres m'ont particulièrement plu. Disons que j'ai trouvé ce livre inégal, déséquilibré. L'intrigue, car intrigue il y a n'est pas nouvelle, elle peut même faire "déjà lue". Néanmoins, les personnalités diverses lui donnent de la profondeur, de la puissance. C'est l'opposition entre Mathilde, femme volontaire et forte, pas aimante du tout, auto-centrée et Mathieu, pas à l'aise en société, mal dans sa peau, ne pouvant pas vivre ses amours homosexuelles au grand jour, ne s'aimant pas, ne se trouvant pas beau alors qu'il l'est indubitablement qui est le véritable intérêt de l'ouvrage. Et Irène, la collaboratrice effacée, et Teddy, l'ami de Mathieu, puis d'autres personnages secondaires : les domestiques, les collègues de Mathieu lorsqu'il fait son stage dans l'entreprise de maman, les femmes et surtout le nouveau directeur dont il tombe amoureux ; Graham également, l'amoureux de Mathilde qui tente de lier une relation avec son futur beau-fils.

Il m'est assez difficile de dire ce qui ne m'a pas convaincu totalement dans ce roman. Je suis allé jusqu'à son terme, sans problème, la fin étant très nettement au-dessus du départ un poil laborieux. Ne vous laissez donc pas décourager par les premières pages et insistez, la récompense est au bout.

Conseillé par
3 mai 2017

"Prenez une ville ravagée par la guerre : Bagdad, 2004. Prenez deux types ordinaires qui tentent de survivre ; ajoutez un ex-tortionnaire qui veut sauver sa peau, un trésor enfoui dans le désert, un GI bouffon mais pas si con.

Incorporez un fanatique religieux psychopathe, un alchimiste mégalo, une Furie et le gardien d'un secret druze.

Versez une enquête millénaire dans un chaos meurtrier chauffé à blanc ; relevez avec sunnites, chiites, mercenaires divers et armée américaine. Assaisonnez de dialogues sarcastiques et servez avec une bonne dose d'absurde." (4ème de couverture)

Pourquoi se priver d'un tel résumé pour écrire le mien qui ne serait pas à la hauteur ? Et puis, franchement, c'est parfois tellement délirant que se raccrocher à un résumé fait maison permet de revenir sur terre. En effet, pour être totalement honnête, je me dois de dire que je n'ai pas toujours tout compris dans ce bouquin. Il y a beaucoup de personnages qui se poursuivent se cherchent, se combattent, s'entraident ; ils sont tous ennemis, mais parfois alliés dans la lutte contre l'un d'entre eux... Et pour couronner le tout, Saad Z. Hossain distille les informations qui nous permettent de bien comprendre son intrigue au fil des pages, petit à petit. Au départ, je fus donc un peu perdu, puis les explications arrivent partiellement mais sûrement. C'est diablement futé de la part du romancier qui nous embarque gentiment et furieusement dans son univers. Car, malgré tout ce que je viens de dire, jamais l'envie de quitter Bagdad et ce roman ne m'a effleurée. Le rythme est tellement enlevé, les dialogues tellement frappants, drôles et décalés, les personnages tellement énervés, désespérés, prêts à tout pour défendre leur cause, le contexte tellement fort et puissant, l'ensemble frôlant l'absurde, que pour rien au monde je n'aurais abandonné ce livre. Au contraire, une prodigieuse envie de connaître l'issue de toute l'aventure s'est introduite en moi -rien de sale, ni de pornographique, je rassure mes lecteurs- dès le début sans me lâcher. J'ai pris une claque tout du long. L'auteur ne se refuse rien ni de parler d'amitié, d'amour, de mort, de vengeance, de croyance mystérieuse, de religion, d'intolérance, de peur, de haine, de l'envie du pouvoir qui amène à toutes les compromissions (cf. certains de nos candidats) à toutes les veuleries, ni de délirer totalement, ou de placer dans cette guerre des personnages très étonnants voire surnaturels.

C'est un roman violent qui se déroule dans une ville en guerre et en ruines. Tous les protagonistes sont devenus durs mais pas insensibles, violents. Il y a de grandes scènes assez terribles, toujours contrebalancées par des situations comiques, absurdes, des dialogues drôles, parmi eux, le suivant :

"T'es gay Tommy ?

- Pas du tout Hoff. J'aime les femmes. Tu te souviens de ce bar de danseuses où on est allés, là où j'ai descendu la stripteaseuse dans son habit de bonne sœur ?

- Euh, fit Hoffman. Ce n'était pas un bar à danseuses, Tommy. Loin de là. Comment je le sais ? Il n'y a pas un seul club de strip dans tout Bagdad. Et il ne s'agissait pas non plus d'un costume de nonne. Mais d'un hijab. Et, pour finir, Tommy, ce n'était pas une stripteaseuse. Mais alors, pas du tout." (p.73)

Un grand moment de littérature, un de ceux qui restent en mémoire longtemps pour tout ce qui y est excessif. Un roman fou, foisonnant, des idées à chaque page. Un premier roman d'un auteur et journaliste bengali (du Bangladesh) dont je me demande bien d'abord s'il a l'esprit sain mais surtout si son second roman -et les autres- sera aussi barré. Merci aux éditions Agullo pour cette découverte -une de plus à leur actif- et pour la traduction de JF Le Ruyet, du travail d'orfèvre !

Conseillé par
3 mai 2017

"Discipline à la fois physique, mentale et spirituelle, le yoga apporte de nombreux bienfaits. Pratiqué régulièrement, il apaise les angoisses, favorise un meilleur équilibre, augmente l'énergie vitale et développe la confiance en soi." (4ème de couverture)

Et ce n'est pas moi qui dirais le contraire, car sous l'écorce rude et parfois ironique (une écorce ironique ?) se cache un petit être fragile qui, parfois, a besoin d'aide pour faire face à des difficultés de la vie. Eh bien, je peux le confesser ici, j'ai eu recours il y a peu à des cours de yoga dispensés par une voisine prof de la discipline. Et puis, l'emploi du temps changeant, ma fuite des groupes (à plus de deux ou trois, c'est déjà un groupe pour moi, donc hostile), j'ai arrêté avec cependant la volonté de continuer seul. Ce que je fais régulièrement pour les exercices de respiration et de méditation. Mais mon corps réclame de l'activité -pas trop fort ou bien je suis un peu dur d'oreille car je n'entends pas toujours, d'où un certain laisser-aller sportif. Alors, lorsque j'ai vu ce livre, je me suis dit qu'il était idéal for me for me formidable.

Les postures sont expliquées pas à pas par des photographies, ce qui les rend accessibles. Il y a celles du matin et celles du soir, pour les débutants ou les confirmés. Des conseils de vie pour prendre soin de soi, pour aller mieux et lorsqu'on va mieux, on est plus disponible pour les autres.

C'est donc tout à fait le genre d'ouvrage qui va rester sur le chevet, que je vais ouvrir pour apprendre les postures jusqu'à les connaître sans aide. Je pense même -que dis-je ? je suis sûr- que je devrais aller le chercher régulièrement sur le chevet de Madame Yv, à moins que nous ne fassions les exercices ensemble.

Guide ultra-pratique et bien fait et en plus, contrairement à beaucoup d'autres livres du genre, il n'est ni volumineux ni cher (19,50€). De quoi se faire du bien à prix raisonnable.