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Ponant

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23 avril 2019

Deux petits garçons se retrouvent seuls en pleine nature. Leurs pas les ont guidés au bord d'un fleuve où ils s'installent. Ils y découvrent la nature et le peuple de ce monde aquatique.
On ne sait rien de ce qui les a amenés là ni pourquoi ils doivent apprendre à survivre. Pour vivre cette lecture comme une véritable échappée belle, il faut accepter de s'abandonner, de passer d'une réalité à une autre et comme dans un rêve se laisser perdre, sans notion de temps ni de lieu.
Riche en couleurs, l'écriture d'Hélène Frappat fait résonner la poésie d'un univers merveilleux où le fleuve règne en maître, faisant ou défaisant le paysage au gré de ses humeurs. Souvent enchanteur, il peut à tout moment devenir menaçant mais toujours il nous emporte vers l'imaginaire fantastique de l'enfance pour nous offrir un moment qui rafraîchit autant qu'il captive.

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23 avril 2019

Par un bel été, des amis se retrouvent dans une maison nichée au bout d'un chemin de campagne, dans une trouée de la forêt. C'est presque le bout du monde.
Très rapidement l'atmosphère devient inquiétante. Sous une chaleur accablante une menace rôde dans les herbes, plane dans les airs...
Un orage éclate et c'est presque la fin du monde.
En à peine 48 heures, adultes et enfants perdent leurs repères et doivent s'adapter à une situation chaotique qu'ils ne peuvent maîtriser. Pour eux c'est presque prendre une machine à remonter le temps qui les propulse de plus en plus vite vers un état quasi archaïque.
Avec Les gens de la clairière l'auteur démontre qu'il s'en faut vraiment de peu pour que soit balayé, en un clin d'oeil de Dame Nature, tout ce que l'homme a mis des centaines d'années à construire. Non, elle n'est pas particulièrement bienveillante cette dame et n'a aucun égard pour l'homme. Toute puissante, elle fait ce qui lui chante. Cette idée donne toute son originalité à ce texte paru pour la première fois en 1971, clairement à contre-courant de l'idéologie hippie qui idéalisait alors un peu trop naïvement la générosité de la terre-mère. Le séjour des gens de la clairière sera aussi bref que l'a été la belle utopie. Je ne peux pas m'empêcher d'y voir une métaphore du festival d'Almont en 1969 qui a tourné à la catastrophe avec 4 morts et aurait annoncé la fin du mouvement hippie, deux ans après le Summer of love.
Au delà, ce roman rappelle à l'être humain sa véritable condition, c'est à dire pas grand chose face à la nature. Après la parution de cette courte histoire, Régis Rivald a mystérieusement disparu de la scène littéraire et c'est bien dommage. Son écriture vaut largement celle de nombre d'auteurs contemporains qui connaissent le succès.

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16 avril 2019

Pia, une gamine d'une dizaine d'année, nous raconte sa vie au sein d'une joyeuse famille de paysans installés dans une ferme du fin fond de la campagne charentaise, là où coule une rivière .
Presque une image d'Epinal sauf que la réalité du monde de Pia n'est pas aussi idyllique qu'il n'y paraît.
La ferme tombe en ruines, on y vit entassé et la famille en grande difficulté financière travaille dur pour essayer de survivre. Le père élève des vaches laitières, ce qui ne rapporte pas grand chose, et ses cinq enfants doivent l'aider aux travaux des champs et de la ferme. Ils ne sont pas malheureux pour autant, bien au contraire, même s'ils sont mal fagotés et conscients de leur précarité, car la nature malgré ses caprices parfois désastreux leur offre un bien précieux; le plus merveilleux terrain de jeu qui puisse exister !
Comme une bouffée d'air frais, ce texte évoque au gré de petits ou grands événements, une vie simple rythmée par la petite musique de la trayeuse, le chant monotone de la tronçonneuse, le ronron du tracteur, le souffle des bêtes et les "porca miseria" paternels. Tout une gamme de sons qui incitent à la rêverie, à la nostalgie heureuse et une écriture lumineuse pour «sur les chemins, nous jeter ensemble dans la gueule du hasard avec l'enfance et le vent dans le dos »
Un pur bonheur de lecture.

Hélène Frappat

Actes Sud

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13 avril 2019

Deux petits garçons se retrouvent seuls en pleine nature. Leurs pas les ont guidés au bord d'un fleuve où ils s'installent. Ils y découvrent la nature et le peuple de ce monde aquatique.
On ne sait rien de ce qui les a amenés là ni pourquoi ils doivent apprendre à survivre. Pour vivre cette lecture comme une véritable échappée belle, il faut accepter de s'abandonner, de passer d'une réalité à une autre et comme dans un rêve se laisser perdre, sans notion de temps ni de lieu.
Riche en couleurs, l'écriture d'Hélène Frappat fait résonner la poésie d'un univers merveilleux où le fleuve règne en maître, faisant ou défaisant le paysage au gré de ses humeurs. Souvent enchanteur, il peut à tout moment devenir menaçant mais toujours il nous emporte vers l'imaginaire fantastique de l'enfance pour nous offrir un moment qui rafraîchit autant qu'il captive.

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2 mars 2019

Matsushima ya 

aa Matsushima ya 

Matsushima ya

Si vous êtes intrigué(e) par ce haïku , sachez que vous le serez encore bien plus en prenant la direction de Matsushima , la baie des îles aux pins, dont la beauté laisse le poète sans voix. Pour y arriver il vous faudra tailler la route en compagnie de Gilbert et Yosa, deux drôles d'acolytes. L'un veut se détourner du monde, l'autre veut le quitter.
Gilbert, un universitaire berlinois, utilise le prétexte d'un cauchemar pour larguer les amarres et s'envoler tel une feuille morte vers le Japon qu'il a manifestement choisi au hasard . A l'aéroport il achète le célèbre classique japonais sur le pèlerinage du poète Matsuo Basho qui lui servira de guide touristique.
Yosa est un étudiant japonais totalement désespéré à la recherche du meilleur endroit pour mettre fin à ses jours. Son guide à lui recense les lieux de suicide les plus populaires du pays.
Les deux hommes se rencontrent à Tokyo et c'est ensemble qu'ils entament un voyage insolite sur les traces d'un poète disparu depuis 300 ans.

Avec ce roman il ne faut pas s'attendre à un récit de voyage classique. Marion Poschmann mêle à la découverte de certains aspects de la culture nippone des considérations botaniques et des réflexions philosophiques sur la pilosité masculine, le tout saupoudré de poésie.Tout ce qui concerne les contingences matérielles est gommé comme par magie.
De prime abord le sens de tout ça n'apparaît pas clairement. Pour moi il est resté totalement obscur, ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier la grande beauté du langage et surtout l'humour de ce texte. Le regard d'un européen face aux particularités d'une culture à laquelle il ne connait strictement rien donne lieu à des des scènes merveilleusement comiques. Les réactions de Gilbert devant ce monde raffiné donne l'image d'un vrai rustaud. Peu attiré par les beautés naturelles, il aurait même tendance à trouver tout ce qu'il découvre sans grand intérêt, voire moche. Mais en en prenant l'étroit sentier de la poésie, s'il n'atteint pas le satori, une petite fenêtre s'ouvre quand même dans son esprit...

En compagnie de Gilbert j'ai bien ri et je me suis un peu ennuyée avec ses histoires de barbe qui ont fini par franchement me barber. ☺ Ce petit voyage au pays du soleil levant ne m'a pas déplu. Il faudrait que j'y retourne !