La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
23 octobre 2023

Corée du nord

Le marathon ne m’a jamais attiré. Il n’y avait donc aucune raison que je lise ce livre, si ce n’est son auteur.

J’ai été étonnée qu’il réussisse à courir 42 km avec seulement 6 mois d’entraînement.

Mais bien sûr, je l’ai lu surtout pour le récit sur le voyage en Corée du Nord.

J’ai aimé que le culte de la personnalité devienne très vite vomitif, que l’auteur se rende compte que le métro et le tramway qu’on leur fait prendre ne sont que des décors.

J’ai été étonné, comme l’auteur, de découvrir des champs vides et des militaires qui plantent des sacs blancs autour des arbres.

Comme l’auteur, j’ai regretté que son groupe ne puisse parler avec des coréens. Comme il le dit si bien, ce fut une visite au zoo où l’on regarde mais ne touche pas.

J’ai découvert la philosophie de Juche sur laquelle s’appuie la dynastie des Kim.

J’ai aimé l’humour de l’auteur, notamment concernant la salle du dîner à la Michel Serrault façon Cage aux folles : rose pétant.

J’ai aimé son humour sur les sourires des Kim sur les affiches de propagande : beaucoup trop de dents trop blanches.

J’ai aimé que ce séjour le fasse réfléchir sur notre société.

Une citation :

C’est fini les anciens vers qui se tourner pour obtenir les tuyaux si utiles au bon fonctionnement. Des process. L’humain n’a plus rien à voir dans l’histoire, on veut des to do list, on veut des captures d’écran. On ne veut plus des personnes avec des personnalités, mais du personnel qui ne soit personne. p.42

L’image que je retiendrai :

Celle de l’obligation des coureurs, lors de leur séjour post-marathon, de se prosterner 3 fois devant la dépouille du premier Kim.

Conseillé par
23 octobre 2023

Egypte, librairie

Roman ? Compilation de souvenirs ? Je pencherai pour la compilation de souvenirs.

L’autrice raconte sa librairie Diwan du Caire depuis l’idée jusqu’à son exil 25 ans plus tard.

J’ai aimé cette femme au franc-parler, son travail en osmose avec les deux autres créatrices de la librairie, leur complémentarité.

J’ai aimé lire ses points de vue sur la société égyptienne actuelle : la place toujours en retrait de la femme, la corruption endémique.

J’ai aimé son regard sur les succès et les échecs de ce qui devient une entreprise.

J’ai souri lorsqu’elle écrit qu’elle ne peut s’empêcher de classer les livres dans les rayons.

J’ai été étonnée de sa dureté parfois, quand il s’agit de licencier un employé.

J’ai adoré sa mésaventure avec la censure à propos du livre The Nacked Chef de Jamie Oliver. La censure n’a pas aimé le titre.

J’ai aimé son association avec Minou qui créé le logo et les sacs hyper-tendances.

J’ai aimé l’honnêteté de Nadia quand elle parle de sa relation avec ses filles bébés : elle a clairement préféré travailler dans son entreprise que de jouer avec elles et les nourrir.

J’ai été effarée de découvrir que les trois co-directrices laissaient les toilettes ouverts au public pour que les femmes puissent venir les utiliser gratuitement, car il n’y a pas ce genre de service au Caire.

Et le comble, ça a été de lire que ce sont ses trois femmes qui ont créés les ISBN égyptiens qui n’existaient pas, et qui ont relancé la production éditorial dans le pays.

Quelques citations :

Je croyais que la façon arbitraire avec laquelle on appliquait les lois, et leur opacité, était fortuite. Mais après avoir géré une entreprise pendant presque deux décennies, je sais que c’est voulu. Une perpétuelle incertitude associée à d’interminable délais sont des instruments de contrôle. Nous restons aux aguets, sachant que notre tour viendra. En attendant ce moment-là, nous nous soumettons à une autocensure panoptique, et nous pesons nos mots. (p.102)

Ensuite, je finis par comprendre que la corruption était un acte de désobéissance civile : une sorte de rendez-vous galant entre les citoyens et les bureaucrates permettant d’éconduire le système officiel du gouvernement qui nous régit. (p.107)

L’image que je retiendrai :

Celle du logo Diwan qui mêle écriture européenne et orientale.

Conseillé par
23 octobre 2023

drogue, humour

A l’heure où des enfants meurent sous les balles des trafiquants de drogue dans Notre Pays, peut-on rire du trafique de drogue ? Oui, grâce à Jacky Schwartzmann qui réussi le tour de force de rendre ce travail violent social.

J’ai aimé que Thibault, CPE fraîchement débarqué, se trouve malgré lui dans la planque des trafiquants tout juste refroidit.

J’ai aimé son association avec sa très pragmatique voisine, par ailleurs comptable.

J’ai découvert que le four est l’endroit où se vend la drogue (ici, un appartement).

J’ai aimé la langue de l’auteur, toujours à la limite mais jamais vulgaire.

J’ai souris devant les problèmes auxquels les deux personnages sont confrontés, leurs façons bien à eux de les résoudre sans violence et en en faisant profiter un maximum de personnes autour d’eux.

Ne vous offusquer pas : il n’est pas question de drogues dures dans cet ouvrage.

J’ai aimé l’envers du décor : le frère de Thibault, malgré son restaurant étoilé, à des dettes jusqu’au cou, mais flambe le peu qu’il gagne ; lors des distributions de nourriture dans le quartier, certaines mamans font le nez devant la viande, mais préfère emporter du veau sauce gribiche plutôt qu’aller acheter des nuggets reconstitués.

Un excellent moment de lecture, intelligent et social.

L’image que je retiendrai :

Celle de Thibault et sa voisine confectionnant les pains de cannabis dans la cuisine avec pour balance un Thermomix.

22,00
Conseillé par
23 octobre 2023

Norvège

Quel roman magnifique.

J’ai aimé découvrir peu à peu les deux personnages : Allis qui a fuit un scandale, et Bagge qui vit seul au bord d’un fjord.

J’ai eu du mal avec le caractère taiseux de Bagge, ses exigences : ne pas dépenser, manger à heures fixes seul.

J’ai aimé l’opiniâtreté d’Allis qui n’y connait rien en jardinage mais se documente.

J’ai eu du mal à cerner la vendeuse de la supérette qui lance des pics auquel Allis ne répond pas.

J’ai aimé que la tension monte petit à petit.

J’ai adoré la dernière scène sur le fjord.

L’image que je retiendrai :

Celle de la femme de Bagge qui prend l’apparence du canard colvert dans ses rêves.

Conseillé par
23 octobre 2023

policier, New York

Commençons par ce que j'ai aimé : l'enquête du détective privé qui va de rebondissements en rebondissements ; les deux jeunes acolytes dont l'un est un taiseux ; les rues de New York ; le suspens.
Ce que j'ai moins aimé : les dialogues trop nerveux, comme si les personnages avaient bu trop de café et étaient sur des charbons ardents, prêt à s'empoigner plutôt que de discuter.
Les dialogues, encore, pas toujours faciles à suivre : qui parle ?
Les réflexions à l'emporte-pièce : depuis qu'un crime a été puni, les méchants réfléchissent. Mouais.
Un roman plein de colères inexprimés qui m'ont gênés.