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Passion d'été
EAN13
9782280848589
ISBN
978-2-280-84858-9
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Passions (125)
Dimensions
18 cm
Poids
326 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
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Passion d'été

De

Harlequin

Passions

Indisponible

Autre version disponible

- 1 -

Pressant contre sa poitrine ses sandales et son châle, Veronica Bell ouvrit avec précaution la porte de la chambre et s'avança à pas de loup sur le plancher en chêne poli.

Elle sentait son cœur cogner sous son bustier de soie. Avec ses mensurations royales — elle mesurait près d'un mètre quatre-vingts et possédait des formes généreuses —, elle n'était pas vraiment taillée pour fuir à la dérobée !

Quand elle s'arrêta pour s'orienter dans le séjour, elle reçut son deuxième choc de la matinée : son sac à main n'était plus à l'endroit où elle l'avait laissé — ou, plus exactement, où elle pensait l'avoir laissé, car il fallait avouer que son souvenir des événements de la veille était altéré par l'extraordinaire feu d'artifice de la nuit.

D'un geste incertain, elle écarta quelques boucles acajou de son front moite, réprimant une bouffée de panique.

Du calme ! Ce qui était d'actualité, c'était de se concentrer sur le plus urgent, c'est-à-dire sortir d'ici sans perdre sa dignité. Par la suite, elle pourrait toujours accuser Paris...

Oh oui, Paris était définitivement responsable ! De quels moyens de défense disposait une voyageuse néo-zélandaise inexpérimentée et seule, face aux artifices sophistiqués de l'une des capitales les plus séduisantes du monde ? Paris la magnifique, l'élégante, l'évidente, la flamboyante, la séduisante ! Paris, la ville des amoureux, où l'air que l'on respire procure un enivrement romantique, une effervescence qui transporte les sens et cingle le sang, une invitation puissante à l'insouciance, à toutes les tentations... Et le jour du 14 juillet, anniversaire de la prise de la Bastille, donnait particulièrement envie de se départir des conventions et de s'abandonner à toutes les audaces. Lorsqu'elle fêtait l'esprit de rébellion, la ville tout entière était plongée dans une atmosphère euphorique.

La veille, la vague de chaleur estivale rajoutant une touche sensuelle à l'ensemble, touristes et résidents s'étaient pressés dans les rues pour faire la fête tard dans la nuit. Partager la frénésie ambiante et se laisser happer par l'emballement du moment avaient semblé inhérents à ce jour bien particulier.

L'aube pointait à peine, et de pâles filets de lumière commençaient juste à filtrer à travers les lourdes tentures beiges qui ornaient les doubles fenêtres. La pièce était encore plongée dans l'obscurité. Allait-elle devoir allumer la lumière ?

Enfin, elle discerna un éclat révélateur parmi les vêtements enchevêtrés sur le sol.

Elle se pencha et ramassa son sac noir pailleté qui était tombé sur le sol dans la joyeuse bagarre de la veille et qui se trouvait à présent en partie dissimulé par le pantalon abandonné par le dormeur.

D'un doigt anxieux, elle tâta les contours de son passeport et de son portefeuille à l'intérieur pour s'assurer que rien n'avait disparu.

Dieu soit loué, tout était intact ! Elle pouvait oublier la scène mortifiante à laquelle elle s'était déjà préparée : être dans l'obligation d'expliquer à un gendarme cynique dans quelles circonstances elle avait perdu les précieux documents, ainsi que ses moyens de paiement. Ou encore marmonner des éclaircissements pitoyables à un fonctionnaire au sourire narquois de l'ambassade de Nouvelle-Zélande...

Se redressant, elle empila le sac sur le châle et les sandales et, toujours sur la pointe des pieds, franchit les quelques mètres qui la séparaient de la porte d'entrée.

Un froissement de drap accompagné d'un vague grognement la cloua sur place.

Elle se retourna avec appréhension vers la porte entrouverte de la chambre.

Un interstice dans les tentures avait créé sur le sol un long et pâle doigt de lumière qui pointait vers... sa conquête de la veille.

Luc, l'homme dont le corps imposant, élancé et bronzé, était affalé à présent sur le lit dans une mêlée de draps de coton blanc.

A la vue de sa chevelure couleur corbeau sur les draps, elle sentit les battements de son cœur s'accélérer. Elle s'efforça de se ressaisir, en quête d'une répartie digne de la femme insouciante et légère qu'elle avait prétendu être la veille. Hélas, sa bouche était toute sèche ! Son intrépidité l'avait désertée quand elle avait ouvert les yeux pour replonger dans la réalité.

Elle n'avait pas l'intention initialement de dormir ici. Ses fantasmes n'incluaient pas les détails pratiques et inconfortables du petit matin, après...

De nouveau, le silence le plus total avait envahi l'appartement.

Son bref instant de panique disparut quand elle se rendit compte que Luc dormait encore à poings fermés, un bras passé sous l'oreiller. Il s'était juste retourné, de sorte qu'il lui offrait à présent la merveilleuse vue de son dos.

Avec une fascination coupable, elle admira sa musculature, les ondulations de ses épaules, ses biceps impressionnants et luisants dans la touffeur de l'appartement dépourvu de climatiseur. Une chaleur pas uniquement liée à la température extérieure... Son épaisse crinière brune et luisante tombait entre ses omoplates, les muscles affleuraient sous sa peau couleur fauve. Il évoquait un lion nonchalant et rassasié, confiant en sa suprématie naturelle.
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