La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

Charbons ardents
EAN13
9782021495478
ISBN
978-2-02-149547-8
Éditeur
Seuil
Date de publication
Collection
FICTION ET CIE
Nombre de pages
144
Dimensions
18,5 x 13 x 1,4 cm
Poids
158 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Charbons ardents

Seuil

Fiction Et Cie

Indisponible

Ce livre est en stock chez 4 confrères du réseau leslibraires.fr,

Cliquez ici pour le commander

Autre version disponible

En 1983 a lieu la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », de Marseille à Paris avec quelques détours. Ce mouvement non violent, lancé notamment par Christian Delorme, curé engagé de la banlieue de Lyon, réunit des filles et des garçons, dont Toumi Djaïdja, qui fut gravement blessé d’une balle tirée par la police. On tabasse aux Minguettes comme dans tout le pays où on ne compte plus les agressions ni même les meurtres contre les « Arabes ». C’est le fruit amer d’une décolonisation mal acceptée.
En évoquant ce moment de notre histoire, Maryline Desbiolles interroge sans concession notre relation à l’autre, et plus particulièrement notre rapport convulsif à l’Algérie. C’est un livre d’indignation contre ce qui nous gangrène, contre le refus de l’étranger. Il est porté par une langue puissante, parfois litanique, comme un chant qu’on ne peut étouffer.
S'identifier pour envoyer des commentaires.

Le , Librairie Le Cadran Lunaire

Au tournant de l’année 1868, elles sont quatre très jeunes femmes à converger vers les ateliers de soierie lyonnaise où elles ont trouvé à s’employer : « ovalistes », elles vont garnir les bobines des moulins ovales, où l’on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage.

Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie : Toia la Piémontaise arrive à Lyon en diligence, ne sachant ni lire ni parler le français, pas plus que Rosalie Plantavin, dont l’enfant est resté en pension dans la Drôme, où sévit la maladie du mûrier. La pétillante Marie Maurier vient de Haute-Savoie. Seule Clémence Blanc est lyonnaise : elle a déjà la rage au cœur après la mort en couches de l’amie avec qui elle partageait un minuscule garni, rue de la Part-Dieu.

Les mettant littéralement en mouvement par la grâce de sa langue nerveuse et inventive, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses, à se passer le témoin dans une course vers la première grève de femmes connue.

C’est en juin 1869 que la révolte éclate : les maîtres mouliniers font la sourde oreille aux revendications des ouvrières qui réclament de meilleures conditions de travail et de logement. Les filles s’enhardissent, le mouvement s’amplifie et dès lors le livre avance au rythme exaltant d’une troupe féminine s’autorisant enfin à ne plus courber l’échine : nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l’élan de leur propre audace.

Donner vie et chair à leurs émotions, leurs élans et leurs expériences est le plus bel hommage qui pouvait être rendu à ces oubliées de l’histoire.