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Laurent Mauvignier

Les Éditions de Minuit

  • Conseillé par
    11 octobre 2016

    amour, vie

    Quel texte riche et fort !

    Je découvre l’auteur avec ce nouveau roman qui s’inspire d’un article lu dans Le Monde en août 2014.

    Pourtant, ce texte n’a rien du récit d’un fait divers.

    J’ai aimé Sybille, ses zones d’ombre, son passé qu’elle ne peut affronter. Son mari m’a agacé, qui ne pense qu’à lui. Son fils m’a intrigué, rempli de colère mais timide et mutique.

    Leur randonnée à cheval au Kirghizistan n’avait rien pour me passionner. Et pourtant, j’ai aimé les leçons de vie, les découvertes que chacun fait sur soi, ou se refuse à faire.

    J’ai aimé la musique de fond que mère et fils partage en secret, sans se le dire. Une chanson sur laquelle on a dit et écrit pleins de choses : Heroes de David Bowie.

    Un leitmotiv qui revient sans cesse : continuer. Parce qu’on n’a pas le choix. Pourtant, parfois, on ne peut pas. Qu’il est difficile de continuer….

    Surtout, le dernier chapitre m’a ému en touchant une corde sensible.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du pays, le Kirghizistan, désertique, mais aux habitants au grand coeur.

    alexmotamots.fr


  • Conseillé par
    9 octobre 2016

    Coup de coeur

    J'ai dévoré la première moitié en un voyage en train et heureusement, mon court voyage s'est arrêté, m'obligeant à faire un pause et à retarder le moment où je quitterai ce roman. Je ne le savais pas encore mais ce roman ne me quittera pas avant bien longtemps car si j'ai beaucoup aimé la première moitié, c'est la seconde qui m'a emportée. En le lisant, je me suis dit qu'il n'y en avait pas tant que ça des auteurs dont l'écriture me transporte à ce point à chaque fois et je les chéris d'autant plus, ces auteurs dont la seule plume me bouleverse. Il se trouve que pour la première fois, Laurent Mauvignier m'a aussi tiré des larmes dans ce roman et étrangement, pas par rapport à la relation mère-fils, ni par rapport au passé douloureux de Sybille (encore que, je crois que les larmes étaient tout près à ce moment-là) mais c'est à travers les yeux du père, qui en prend plein la figure mais que l'auteur réhabilite grâce à ce magnifique passage où il découvre un papillon alors qu'il a vu partir une chenille. En plus du sujet- cette relation mère-fils qui me semble différente de la relation mère-fille, construite en partie sur les étapes partagées dans le fait de devenir femme et sur la complicité qui en découle- et de l'écriture, il y a le dépaysement. Ce roman aurait aussi pu s'appeler Réparer les vivants. Mais l'infinitif du verbe continuer lui convient aussi très bien. J'ai tellement envie de vous dire de vous lancer dans l'aventure, de découvrir ce regard de parents portés sur leur fils aimé mais qui leur échappe, ce qui est le propre de la relation parent/ adolescent. C'est lorsque l'adolescent devient capable d'accepter ses parents sans les juger qu'il devient un peu adulte. C'est un très beau roman d'amours au pluriel, lumineux même s'il est parsemé de nuances de gris ou de noir, qui évoque les liens dont il faut savoir se défaire (il y a un magnifique passage sur ceux qu'on laisse hanter nos nuits alors qu'il nous faut continuer à vivre, qui peut d'ailleurs s'appliquer à la fin de toute relation amoureuse). Continuer sans nous forcer à porter des fardeaux mais continuer en se battant pour ceux qui sont essentiels et transmettre ce qui vaut la peine de l'être.


  • Conseillé par
    25 septembre 2016

    La chevauchée héroïque

    Se mettre en danger pour se sauver. Sibylle femme fragile, imprévisible, qui a un peu tout raté dans sa vie et son fils Samuel grand ado à la dérive, partent pour plusieurs mois, seuls à cheval, en Asie Centrale dans les plaines et montagnes du Kirghizistan, pays des chevaux célestes. C’est à son corps défendant que Samuel se trouve embarqué par sa mère dans ce qu’il considère comme une galère. Déterminée, elle veut renouer avec ce fils qui lui échappe et retendre les fils de sa propre histoire.

    Pour ce voyage Sibylle fait le choix de tous les sacrifices: vendre sa maison de famille, couper court avec sa vie et tout ce qui nuit à Samuel pour reprendre à zéro une relation altérée par les séquelles d’un divorce et des espoirs ceinturés . « Qu’on balance ce putain de monde qui nous sépare les uns des autres et qu’on arrête de prendre pour inéluctable ce qui ne l’était, que par notre passivité, notre docilité, notre résignation».

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    23 septembre 2016

    Bouleversant de justesse

    Incroyablement habile et si proche de nos propres émotions, ce roman touche au coeur et se tourne vers le fils ou la mère, mais aussi l'homme qui grandit et celui qui ne veut pas grandir, la femme qui souffre et ne peut renoncer. Nous sommes tout cela à la fois dans ce roman magistral. Il mérite à mes yeux tous les prix !


  • Conseillé par
    5 septembre 2016

    magistral !

    Un divorce houleux, une installation à Bordeaux où "elle croyait connaître des gens avant de s’apercevoir que c’était plutôt son mari qu’ils connaissaient, pas elle ", Sybille que l’on dit avoir tout raté (les grandes ambitions de sa jeunesse, son mariage) est l’ombre d’elle-même. "Victime collatéral" du déchirement de ses parents, son fils Samuel âgé de seize ans l’ignore ou presque et part à la dérive. Un électrochoc pour Sybille qui ne peut pas laisser sombrer son fils ou continuer à l’entraîner dans sa propre chute. Elle décide de quitter son emploi d’infirmière pour plusieurs mois, de vendre la maison de ses parents et de partir avec Samuel au Kirghizistan. Un périple à cheval, leur passion commune avant que Samuel ne décroche, afin qu’il puisse "reconstruire sa vie, redonner du sens à la vie, tout remodeler".

    Des scènes grandioses à couper le souffle avec les chevaux (qui semblent comme suspendues hors du temps), des sentiments violents et larvés de Samuel envers sa mère, son mépris envers les personnes qui les accueillent et dont il ne comprend pas la langue, de Sybille dont on apprend par bribes le passé, Laurent Mauvignier excelle à décrire les sentiments et les différentes relations. Que ce soit la figure du père pour Samuel mise sur un piédestal, l’amour de Sybille pour son fils, la relation conflictuelle entre l’adolescent et sa mère qui se débat avec ses anciens démons en espérant voir Samuel s’ouvrir sur l’extérieur.

    Du regard du fils sur sa mère (et c’est très juste et réaliste ce portait de Samuel qui saisit à la perfection le mal-être, la colère et la peur) et inversement, des chevauchées à travers ce pays dont Sybille a préparé l’itinéraire de voyage, des imprévus au danger, tout est admirable.
    Avec des allers-retours entre passé et présent avec en fond une chanson de Bowie, l’écriture est tout simplement sublime. Nerveuse, brutale ou plus douce pour ce roman intimiste, bouleversant, optimiste entre une mère et son fils et qui rend parfaitement le contexte social actuel.
    Un livre magistral !

    "Il ne comprend pas, quelque chose est en train de soulever sa mère et de l'emmener vers une zone d'elle-même dont il ignore tout. Et ça, Samuel en est troublé, il la regarde avec l'envie de lui sourire –et peut-être même que depuis tout à l'heure il sourit vraiment, comme un fils peut sourire à sa mère, avec pudeur et amour, avec une forme de tendresse et de complicité qui se passe de mots parce qu'elle les contient tous, dans le secret d'un sentiment qui les dépasse. "


  • Conseillé par (Libraire)
    2 septembre 2016

    Pour éviter à son fils de vivre le même échec qu'elle, Sybille prend la décision radicale et courageuse, un peu extrême même, de traverser à cheval les montagnes du Kirghizistan.
    Des personnages emplis d'un mal-être qu'ils devront dissoudre à travers les steppes et les montagnes, pour continuer à vivre, continuer à y croire, à espérer. Qui sauvera qui?
    Céline