La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

  • Conseillé par
    16 septembre 2017

    la ville des morts

    Après deux romans unitaires remarqués (" Viens plus près " et " Dope ", chez Sonatine), Sara Gran inaugure une série. " La ville des morts " est la première enquête de Claire DeWitt, une drôle d'énigme pour une détective extravagante. Dans le chaos de La Nouvelle Orléans post-ouragan Katrina, cette quadra fêtarde et mal embouchée navigue au hasard des rencontres, des cuites et des joints. Ni méthode rationnelle ni logique apparente... Comme s'il ne pouvait en être autrement dans cette cité sans foi ni loi, fracassée par la tempête.

    Cette maquisarde urbaine a bien un contrat à remplir – retrouver un notable disparu le soir de l'ouragan - et un traumatisme à surmonter – une amie d'enfance jamais ressortie du métro new yorkais. Mais quand elle joue au flic, rien n'avance. Elle ne progresse que par à coups, en zig-zag, parmi tous ces gens qui ont perdu leurs rêves sous les eaux. Dans cet épais brouillard, l'auteur nous réserve de vrais moment de grâce... La folie de Claire DeWitt fait fondre les méfiances et s'ouvrir les coeurs. Sara Gran sait récompenser le lecteur patient. Elle nous submerge de sensations fortes et de belles rencontres, ados en perdition ou clochards hauts en couleurs. Si son roman était un orchestre, ce serait une fanfare de rue de La Nouvelle Orléans, fantasque et chamarrée.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    20 juin 2016

    Un an et demie après l'ouragan Katrina, la Nouvelle-Orléans n'en finit pas de panser ses plaies. Porté disparu lors de l'inondation et déclaré mort, le procureur Vic Willing a légué tous ses biens à son neveu Léon qui aimerait connaître les circonstances de cette disparition. Il fait appel à celle qui s'est autoproclamée meilleure détective du monde, l'étrange Claire DeWitt. Originaire de Brooklyn et exilée à San Francisco, Claire a vécu un temps à la Nouvelle-Orléans, jusqu'à la mort de Constance, son amie et mentor. Dix ans après, elle revient dans une ville dévastée où les séquelles de la tempêtes sont encore très présentes dans les rues et dans l'âme des habitants. Bien décidée à faire toute la lumière sur la mort du procureur, la jeune femme, adepte de Jacques Silette, le célèbre détective français, promène ses démons dans une ville où la violence est devenue la norme.

    35 ans au compteur, mais elle en avoue 42 pour paraître plus crédible, Claire DeWitt est l'un des deux atouts majeurs de ce polar noir. Légèrement barrée, mais très confiante en ses capacités, elle est toujours prête pour une biture ou un pétard, même trempé dans l'acide. Son livre de chevet est Détection, l'ouvrage majeur de Silette, un détective français dont Constance, celle qui l'a formée, a été très proche. Cet ouvrage mystérieux détient la clé de tous les mystères, pour peu qu'on puisse en comprendre tous les secrets. Silette est apparu très tôt dans sa vie, quand elle vivait encore à Brooklyn et explorait l'hôtel particulier de ses parents, partiellement désaffecté, avec ses deux meilleures amies, Tracy et Kelly. La disparition de Tracy, un jour de 1987, reste d'ailleurs sa plus grande blessure. Une enquête jamais résolue que Kelly, continue de mener seule, battant froid à Claire depuis qu'elle a abandonné les recherches. Bref, avec ses failles, ses délires, son non-conformisme et ses méthodes très personnelles, Claire DeWitt est un personnage à découvrir et dont la suite des aventures promet d'être haute en couleurs.
    Deuxième atout : la Nouvelle-Orléans, touchée mais pas coulée par Katrina, la ville se relève d'un long cauchemar dont les traces restent vivaces. Mystérieuse, secrète, la belle de Louisiane expose ses blessures à la vue de tous ceux qui l'ont regardée se noyer. Drogue, meurtres, vols, agressions en tout genre sont le lot des gangs de jeunes qui traînent leur mal-être dans des quartiers en ruines, livrés à eux-mêmes, sans repères. Corruption, racisme, taux d'homicides le plus élevé du pays, telle est le visage de la Nouvelle-Orléans qui n'a pourtant pas renoncé à sa sève, le carnaval, le vaudou, le mystère. Une ambiance mêlant noirceur et espoir que rend très bien Sara Gran dans ses descriptions d'une ville qui ressemble à une zone de guerre mais que les survivants continuent d'aimer.
    L'atmosphère de la Nouvelle-Orléans, une détective atypique, une intrigue qui tient la route, de bons ingrédients pour un polar qui vaut plus pour son ambiance que pour son suspens mais mérite vraiment que l'on s'y arrête. Une belle découverte.