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    17 février 2013

    Roland, Eddie, Susannah, Jake et Ote sont lancés à pleine vitesse dans un train suicidaire. Leur seule chance de survie est de se livrer à un petit jeu fatal de devinettes. Au terminus, le ka-tet aura changé de monde, une fois encore. « Nous voilà tout près de la fin de l’Entre-Deux-Mondes et tout près du commencement du Monde Ultime. La première grande étape de notre quête est terminée. » (p. 97) Momentanément détourné du Sentier du Rayon, le groupe doit prendre le temps de s’arrêter et d’écouter le récit de Roland.

    Le pistolero aux yeux de glace porte depuis des décennies de multiples chagrins. Le plus douloureux d’entre eux est celui qui concerne Susan Delgado, son premier et unique amour. « Comme toute drogue, le premier et parfait amour n’intéresse vraiment que ceux qui en sont prisonniers. Et comme toute drogue dure qui rend accro, le premier et parfait amour est dangereux. » (p. 443) Alors qu’il avait à peine 14 ans, peu après avoir réussi l’épreuve d’initiation qui fit de lui un pistolero, Roland dut s’éloigner de Gilead avec ses amis Cuthbert et Alain. Missionnés pour une banale mission de recensement dans une baronnie des Terres Extérieures, les trois jeunes gens découvrent rapidement un complot qui menace l’Affiliation. À sa tête, John Farson prévoit de détruire l’équilibre du monde. « John Farson n’est qu’un méchant fétu de paille dans la meule de mauvaiseté des temps présents. » (p. 268) Pour les trois amis, cet exil loin de Gilead est la fin de l’enfance.

    Quel plaisir de découvrir le passé de Roland ! Stephen King a écrit ce tome 26 ans après le précédent, mais il a prouvé qu’il maîtrisait son récit et qu’il ne lançait aucune piste sans la suivre. Entre boule de cristal et don de shining, on retrouve l’homme en noir et on entend parler du Roi Cramoisi. Les descriptions de l’étrange univers de Roland et de ses camarades précisent une histoire tourmentée : une catastrophe nucléaire semble avoir supplicié le monde d’avant. Le Vieux Peuple qui a disparu maîtrisait le pétrole et l’électricité. Ainsi, l’intrigue se déroulerait probablement quelques générations après notre temps, ou du moins après le temps d’écriture de l’histoire. Vous qui lisez ce cycle fantastique, prenez garde aux tramées, ces zones où l’univers laisse apparaître sa structure.

    Au début de ma lecture de ce quatrième volume, j’ai été momentanément déstabilisée : en effet, le traducteur a changé et il ne reprend pas certains termes des anciens tomes. Autre surprise, les feuillets illustrés insérés au centre du volume. Chaque page est un tableau très onirique qui renvoie aux scènes du roman. Cette parenthèse colorée est à la fois une respiration et un repère. Je n’ai pas boudé mon plaisir tout au long de ce quatrième tome ! Me voilà à mi-parcours du cycle de la Tour sombre et j’ai hâte de poursuivre ma lecture sur le Sentier du Rayon !