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Conseillé par Daniel C. (Libraire)1 mai 2020
Geneaologie.
Alexis Guiton, un jardinier, se maria avec Magdeleine Penas le 8 décembre 1619 à Marseille. Il eut une fille, prénommée Magdeleine comme sa mère. Celle-ci se maria une première fois le 4 janvier 1644, aussi à Marseille, avec un dénommé Antoine Barthelemy qui mourut assez vite puisque elle se remaria 3 ans plus tard, toujours à Marseille, le 2 juin 1647, avec un certain Alexis Rose. Mais ils eurent le temps d'avoir une fille, Claire, qui, en se mariant, encore à Marseille, le 30 juin 1674, avec Antoine Bellon, donna naissance à un fils appelé Joseph. Joseph, marié encore et toujours à Marseille, lors de la triste année 1709, le 15 octobre, avec Magdeleine Mourard, eut une petite Rose qui, à 20 ans, le 3 septembre 1747, dans la ville de ses ancêtres, épousa Joseph Granier. Des époux Granier naquit une fille, Magdelene, qui mourut à Marseille à l'âge de 45 ans le 10 février 1809, non sans avoir eu le temps de se marier avec François Laurent Rostand et d'enfanter une autre fille, Marie Rose. Magdelene vécut suffisamment longtemps, ou bien est-ce Marie-Rose qui se maria bien assez tôt, à 18 ans, pour assister à ce mariage, dans cette même ville, le 26 octobre 1803, avec Jerôme Beleoud. L'année où mourut sa grand-mère, Magdelene, naissait, le 18 novembre, Thérèse Marie Beleoud, mariée sur le tard, à presque 30 ans, à Claude Camus, le 11 mai 1839, à Marseille, porte de l'Orient. Leur fils Jean-Baptiste (Jules Marius) prit la mer et se maria de l'autre côté de la méditerranée le 30 décembre 1873 à Ouled Fayet en Algérie avec Marie Hortense Cormery. Un fils naquit de cette union, Lucien Auguste, qui ne passa pas la guerre (Grande), mort qu'il fut, après avoir été zouave, le 11 octobre 1914, à l'hôpital militaire de Saint-Brieuc, en métropole. Mais un an avant, le 7 novembre 1913, était né, de son mariage avec Catherine Sintes, un petit Albert.
Albert Camus écrivit L'étranger.
Albert mourut sur une route en direction du nord de la France le 4 janvier 1960. Il s'était marié deux fois.
Si nous sommes tous cousins, Jacques Ferrandez est cousin d'Albert Camus. Un cousin de cœur du moins. Rendu par l'Algérie à Nice, il est né à la BD en donnant des nouvelles de l'arrière-pays niçois, puis, à travers la série Carnets d'orient, il a raconté, en 10 albums, l'Algérie coloniale. Aujourd'hui, il entreprend d'adapter les œuvres de son prestigieux compatriote, Albert Camus. Pour les cinquante ans de sa mort, en 2010, Gallimard-Futoropolis a publié une première adaptation L'hôte. Cette année, centième anniversaire de sa naissance, Gallimard-Futuropolis publie L'étranger. La famille Gallimard devait bien ça à la mémoire d'Albert Camus. Bien que l'assassinat intellectuel soit monnaie courante dans le milieu de l'édition, il est rare qu'un éditeur commandite une opération kamikaze à l'encontre d'un de ses auteurs.
Le travail de Ferrandez est remarquable.
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Conseillé par o n l a l u31 août 2014
L'Etranger en bande dessinée ? Et puis quoi encore !
On peut légitimement se demander pourquoi illustrer une œuvre qui se suffit à elle-même. Pourquoi mettre en image « L’étranger » ? Qu’est-ce que ces dessins vont apporter à Camus ? On imagine un illustrateur qui va tirer l’œuvre à lui- même, reléguant l’auteur au rang de subalterne. J’avais toutes ces mauvaises idées en tête avant de lire puis de rencontrer Jacques Ferrandez, l’illustrateur de « L’Etranger ».
Pour être juste, je n’avais pas relu ce texte depuis l’année du Bac, ce qui commence à dater. Autant le dire tout de suite : je me suis laissé prendre (piéger ?) dès la première page. Ce dessin précis, cette ligne le plus souvent claire et cette narration limpide rendent l’œuvre incroyablement vivante. Ferrandez réussit l’exploit de n’être ni à la remorque de camuslegrandécrivain, ni d’imposer sa lecture de " L’Etranger ". Bien sûr, avec son trait contemporain, sa palette chaude, il impose son ambiance, sa vision d’Alger et, plus généralement, du roman. Mais il opère comme un metteur en scène ; il veut servir le texte et il y parvient à la perfection. Il y prend du plaisir et le lecteur le sent.
Alors, il ne faut pas hésiter. Que vous ayez lu ou non « L’étranger », tournez-vous vers ce qu’il faut bien appeler une bande dessinée. Je serais surpris que vous le regrettiez. Et si c’est le cas, il vous restera le texte, immuable, intact. [C’est le folio N°2.](http://www.onlalu.com/site/ouvrages/l -etranger-albert-camus/)
**[Lire la rencontre avec Jacques Ferrandez]( http://www.onlalu.com/site/rencontre-avec-jacques-ferrandez/)**