La librairie vous accueille du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
27 rue Franche, 71000 Mâcon - 03 85 38 85 27 - cadran.lunaire@wanadoo.fr
 

La fabrique des illusions

Jonathan Dee

Plon

  • Conseillé par
    21 septembre 2012

    Très bien!

    A l’instar de ce qu’a déjà publié cet écrivain américain d’une cinquantaine d’année, professeur et journaliste, La Fabrique des Illusions fait le portrait de personnages simples par leur vécu mais riches par leur psychologie, leur entourage et la société américaine des années 70 aux année 90 dans laquelle ils évoluent.

    Dans ce roman, Dee met en scène deux personnages principaux : il les fait se rencontrer et emporte le lecteur dans deux mondes qui vont à eux seuls constituer des personnages presque à part entière tant ils influeront sur nos deux protagonistes.

    D’un côté Molly, une enfance dans une famille américaine moyenne dans une ville américaine moyenne, mais une adolescence qui va la transformer et la faire fuir sa famille et se mettre en quête d’une vie qui pourrait la rendre heureuse.

    De l’autre, John, jeune publicitaire talentueux travaillant à une époque et dans un pays où l’essor de la publicité conduit à une analyse de la société de plus en plus pointue et pousse la créativité des hommes, dans un but commercial non dissimulé.

    L’auteur rend la lecture passionnante parce qu’il remontera le temps de la vie de l’un et racontera l’enfance de l’autre jusqu’à leur rencontre à Berkeley, berceau des idées s’il en est, au début de leur vie d’adulte.

    Grâce à la multiplicité des rencontres, idées politiques et religieuses, des courants de pensée, Jonathan Dee nous dresse un portrait critique de la société américaine et de ses travers. En dépeignant la relation entre les êtres humains, l’auteur nous renvoie à nous-mêmes et questionne sans cesse le lecteur. Peu importe son origine, car c’est le point fort de Jonathan Dee : pas besoin d’être américain, mais juste humain pour pouvoir apprécier cet ouvrage.


  • Conseillé par
    18 septembre 2012

    Pour moi c’était une première plongée dans l’univers de Jonathan Dee et je peux d’abord dire que c’est dense, très dense et assez spécial ! Mais c’est tellement bien écrit qu’on est pris peu à peu dans les filets de l’intrigue et qu’on ne peut plus s’en défaire avant d’avoir tourné la dernière page.

    C’est pas à pas que Jonathan Dee nous embarque dans une histoire pleine de désillusions. On est d’abord fasciné par Molly, intelligente, ravissante, rebelle et parfaite qui choquera son entourage à l’adolescence et fuira sa vie de banlieusarde ; elle a été éduquée par des parents « de classe moyenne » à l’apparence convenable et heureuse mais aux failles constamment à vif : il suffit de gratter un peu pour se rendre compte que la mère cache une lourde dépression et que le couple ne tient que grâce aux enfants vivants encore sous le toit familial.


    Parallèlement l’auteur nous emmène près de John qui travaille dans la publicité. Trentenaire sans enfants, il est un jour débauché par un géant du métier un peu étrange qui veut révolutionner le monde de la pub. Sans attaches, John quitte sa compagne et son job routinier pour suivre Mal Osbourne dans son projet.
    Nous nous rendrons compte que les chemins de Molly et de John se sont déjà croisés dans le début de leurs vies adulte, ils ont partagé une idylle amoureuse qui aura pris fin à cause de la belle. Lorsqu’ils se retrouveront une quinzaine d’années plus tard, John sera dévoré de ressentiments et d’amour pour la jolie Molly qui aura passé sa vie à fuir son bonheur.

    Fuites, illusions perdues, voilà de quelle trempe est fait ce roman riche et dense. Riche parce que Jonathan Dee décortique la personnalité de ses personnages avec brio et sans facilités. Dense parce que ce roman m’a fait l’effet d’une toile d’araignée dans laquelle on est pris au piège dès qu’on y goutte, et même si parfois certains passages m’ont semblé trop longs, j’étais complètement happée par ma lecture…
    Les désillusions ne s’arrêtent pas aux personnages de Molly et de John. Le frère de Molly essaiera de trouver sa voie dans la religion, Milo, un employé de Palladio (la nouvelle agence de pub) se donnera corps et âme à son boulot et Palladio elle-même sera le théâtre d’un évènement tragique.
    La Fabrique des illusions (Palladio en VO) est une fresque sombre, dérangeante et implacable, et si le récit souffre, à mon sens, de quelques longueurs (notamment au niveau du discours sur la publicité) et aurait gagné à être raccourci, je n’en ai pas décroché grâce, sans conteste, au style remarquable et à la façon qu’a l’auteur de révéler le cynisme de l’existence.


  • Conseillé par (Libraire)
    21 août 2012

    Apparences

    Ce long roman est fait pour "admirer" les failles humaines et, en particulier, ce que les apparences peuvent engendrer ou faire de nous.
    Molly utilise le mensonge avec une certaine fréquence et, depuis toute jeune, oriente le reflet que chacun tente de donner à l'autre.
    Ce que le silence, le secret et les mensonges peuvent entraîner jusqu'à l'absurde mérite réflexion ...