Le grand soir

Un roman noir dans les méandres d'un Paris gris et miséreux de la Belle Époque.
Gwenael Bulteau réussit là à planter le décor dès les premières pages, mêlant fiction et faits historiques. On suit la trajectoire de Lucie, partie à la recherche de sa cousine Jeanne disparue et dont personne ne semble plus trop se soucier...On y croise des personnages forts - certains ayant bien existés. Gwenael Bulteau capte bien l'esprit de l'époque, dans une langue choisie et précise. Un roman noir résolument social.

Une jeune bourgeoise disparaît lors du cortège funéraire pour Louise Michel. Que faisait-elle là au milieu de ces ouvriers et de ces féministes ? Jeanne Desroselle a-t-elle disparu volontairement? Est-ce un meurtre ciblé?

Dans cette enquête, nous plongeons linguistiquement, visuellement et olfactivement dans le Paris de la Belle Epoque, et on vibre le changement social ! On y découvre deux grandes figures du féminisme : la citoyenne Sorgue et la médecine Madeleine Pelletier, ainsi que toute une galerie de personnages singuliers et intrigants.

Un roman mêlant fiction et faits historiques avérés, un polar social qui éclaire les luttes des femmes et des travailleurs au début du XXeme siècle. Un régal ! (Et cette couverture : tellement belle !! 🤩🤩🤩)

1er mai 1905. Tous les militants l’attendent avec impatience. Cet événement va permettre de manifester en masse dans Paris pour les droits du travail et des femmes.
Mais ce n’est pas cela qui importe à Lucie : elle cherche sa cousine. Une bourgeoise qui avait l’habitude de se travestir en femme populaire pour participer à ces agitations. Un jour elle part, ce fut la dernière fois qu’on la vît.
Alors que la tension n’arrête pas de grimper dans la capitale, comment Lucie va t-elle résoudre l’énigme de la disparition de sa cousine Jeanne ?

Halana

Janvier 1905, alors que la foule suit le cortège funéraire de Louise Michel, une jeune femme de bonne famille disparaît. Quelques mois plus tard et puisque la police abandonne, sa cousine Lucie part à sa recherche.
Le monde ouvrier, la condition féminine, les grèves, la misère, tous ces sujets sont traités afin d'immerger le lecteur dans ce polar revendicatif.

Delphine

Figure historique de la Commune, c'est sous la tutelle de Louise Michel que Bulteau a voulu inscrire son second roman. Celle qu'on appelait la Louve est enterrée à Paris en ce 22 janvier 1905 et une jeune femme de bonne famille, Jeanne Desroselles, est allée se mêler aux prolétaires qui suivent le cortège funèbre. Jeanne a choisi de tourner le dos à ses parents, à sa classe sociale, la grande bourgeoisie, et veut changer de vie et de milieu. Elle a pris fait et cause pour le peuple qui, encore et toujours, crève au travail, crève de faim, crève dans les mines à cause de la voracité des grands patrons.
Mais on ne reverra jamais Jeanne à la suite de cette journée.
Un an plus tard, sa cousine Lucie, hébergée par son oncle, s'entête à la rechercher.
Sur cette intrigue vont se raccorder d'autres histoires liées entre elles par divers personnages fictifs ou ayant existé notamment Madeleine Pelletier - médecin et 1ère femme interne en psychiatrie, morte en 1939 - devenue sous la plume de Bulteau un superbe personnage de fiction et qui va croiser le chemin de Lucie.
Entre les grèves de mineurs, les actions des syndicalistes pour obtenir des journées de travail de 8 heures, un pays en souffrance et un Clémenceau intraitable et opportuniste, la quête de vérité menée par Lucie va être semée d'embûches.
Bulteau manie admirablement le contexte dans lequel il pose ses romans et reconstitue avec précision lieux, évènements et décors. A la croisée du roman social, du roman historique, et de l'enquête, "Le grand soir" nous emporte dans les flots de l'Histoire officielle et dans ceux de la petite histoire avec une remarquable habileté.

La disparition d'une jeune héritière pendant l'enterrement de Louise Michel, le peuple qui gronde contre ses conditions de vie, le Grand soir approche ...
Un Roman Noir réussi sur fond de revendications sociales, suivez Lucie dans les différentes strates de la population parisienne du début du 20e siècle.
Une réussite. Bulteau continue de nous entrainer dans ses histoires sociales et sombres !