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Journal d'un corps

Daniel Pennac

Gallimard

  • Conseillé par
    15 avril 2012

    Comment écrire sur le corps sans ennuyer le lecteur ? Comment décrire cette merveilleuse machine couplée aux sentiments, aux événements extérieurs en abordant le point de vue d’un homme depuis son enfance jusqu’à l'avant dernier souffle ?

    Daniel Pennac a brillement réussi ce pari et ce livre est tout simplement passionnant ! Sous forme de journal, dans une écriture exquise et peaufinée, le narrateur relate la découverte, l’apprentissage de son corps de l'âge de douze ans à celui de quatre-vingt-sept ans en 2010. Un garçon intelligent piqué de la curiosité, désireux de comprendre les mécanismes et la transformation de son corps. De cette métamorphose perpétuelle, il y a aussi ce corps qui réagit aux diverses émotions : l’amitié, l’amour du cœur et physique, la douleur, la peur et le chagrin dans les contextes sociaux. Des propos tenus sans tabous par un garçon devenu au fil des années, père puis grand-père toujours admiratif et pratiquant l'humour!

    Dans ce livre intelligent, Daniel Pennac nous rappelle que l'homme et son corps sont indissociables. Unis pour le meilleur et pour le pire.

    Un gros coup de cœur pour pour cette lecture dont je me suis régalée avec un sourire (flagrant) de bonheur ! Et une lecture hérisson tant j’y ai inséré une quantité de marque pages !


  • 8 avril 2012

    J'aime beaucoup l'écriture de Daniel Pennac notamment la saga des Mallaussène et j'étais assez curieuse de découvrir sa dernière parution Journal d'un corps publié chez Gallimard.

    D'ordinaire, il aime enchanter l'enfance et la poésie des mots avec nostalgie et dérision. Le sujet de son dernier roman est de raconter la vie d'un homme, par le biais du corps. Nous avons entre les mains le journal de cet homme qui nous confie ses découvertes sexuelles, ses déceptions amoureuses et toutes les expressions de son corps de sa prime enfance (13 ans) à son dernier souffle(87 ans).

    Comment tenir en haleine le lecteur avec le journal d'un corps? Pennac réussit habilement à décrire les turpitudes du corps, la fierté masculine, l'angoissante question féminine. Le corps velléitaire dépasse la banalité du propos grâce à une écriture fluide où l'intime est dévoilé.

    J'aime beaucoup le récit sans artifices de la vie d'un homme ordinaire, néanmoins imaginaire puisqu'il meurt en 2010. La question de l'authenticité est éludée. La littérature atteint dès lors la vérité profonde comme celle de la peur originelle qui ouvre le roman.La peur du jeune garçon de se faire dévorer par les fourmis. Face au miroir, il se trouve inexistant.Il doit donc se construire un corps, une enveloppe charnelle.Il va remplir sa vie de mille morts et renaissances.

    La découverte de la sexualité m'a beaucoup fait rire mais ce roman m'a émue également au delà des détails triviaux. Ce qui d'ordinaire est tu, s'inscrit noir sur blanc. Ecrire à partir de l'élément physique, non plus seulement de l'intellect, voilà un pari très réussi sous la plume de Pennac.


  • 8 avril 2012

    J'aime beaucoup l'écriture de Daniel Pennac notamment la saga des Mallaussène et j'étais assez curieuse de découvrir sa dernière parution Journal d'un corps publié chez Gallimard.

    D'ordinaire, il aime enchanter l'enfance et la poésie des mots avec nostalgie et dérision. Le sujet de son dernier roman est de raconter la vie d'un homme, par le biais du corps. Nous avons entre les mains le journal de cet homme qui nous confie ses découvertes sexuelles, ses déceptions amoureuses et toutes les expressions de son corps de sa prime enfance (13 ans) à son dernier souffle(87 ans).

    Comment tenir en haleine le lecteur avec le journal d'un corps? Pennac réussit habilement à décrire les turpitudes du corps, la fierté masculine, l'angoissante question féminine. Le corps velléitaire dépasse la banalité du propos grâce à une écriture fluide où l'intime est dévoilé.

    J'aime beaucoup le récit sans artifices de la vie d'un homme ordinaire, néanmoins imaginaire puisqu'il meurt en 2010. La question de l'authenticité est éludée. La littérature atteint dès lors la vérité profonde comme celle de la peur originelle qui ouvre le roman.La peur du jeune garçon de se faire dévorer par les fourmis. Face au miroir, il se trouve inexistant.Il doit donc se construire un corps, une enveloppe charnelle.Il va remplir sa vie de mille morts et renaissances.

    La découverte de la sexualité m'a beaucoup fait rire mais ce roman m'a émue également au delà des détails triviaux. Ce qui d'ordinaire est tu, s'inscrit noir sur blanc. Ecrire à partir de l'élément physique, non plus seulement de l'intellect, voilà un pari très réussi sous la plume de Pennac.


  • Conseillé par
    23 mars 2012

    coup de coeur!

    Je ne fais faisais pas partie des fans des Pennac qui se précipitent sur ses dernières parutions. Une copine de fac m'avait offert Comme un roman, mais je n'en garde aucun souvenir, je me demande si je l'ai lu. Mais j'ai écouté le Masque et le Plume il y a quelques semaines et ce roman faisait l'unanimité, ce qui est rare lorsque cette unanimité est positive.

    Journal d'un corps est le journal du narrateur, et non de l'auteur comme je l'ai lu plusieurs fois dans la presse, qui a noté tout ce qui avait trait à son corps entre 13 et 87 ans. A son corps, mais pas seulement, à celui de sa femme, de ses enfants et petits-enfants aussi. Ce journal, il le lègue à sa fille Lison, à charge pour elle d'en faire ce qu'elle veut, le publier ou le jeter.

    Ce roman m'a éduquée, m'a fait rire, et m'a aussi beaucoup émue. Je suis sûre qu'il touchera encore davantge ceux qui ont eu une relation forte avec leur grand-père, ce qui n'est pas mon cas puisque mon dernier grand-père est mort quand j'avais un an. Mais il touchera aussi forcément les mères de garçons. J'ai toujours entendu ma mère me dire à quel point elle était contente d'avoir eu des filles, c'est peut-être pour cela que je ne supporte pas les romans où on insiste sur l'importance du lien mère/fils au détriment de celui de mère/fille. Elle préférait avoir des gendres que des belles-filles et puis, le corps du petit garçon, avec ses problème de décallotage, semblait l'inquiéter. Pas étonnant que lors de ma première grossesse, j'ai mis un peu de temps à me faire à l'idée que j'attendais un garçon. Elever un garçon, c'était entrer dans un monde inconnu! Finalement, c'est très enrichissant d'avoir un garçon, on découvre un autre rapport au corps. C'est dans cet autre monde que ce roman nous emmène. Tout en lisant la première partie concernant l'enfance du narrateur, je posais des questions très personnelles à mon mari sur son rapport au corps et toutes ces questions commençaient par "Toi aussi, tu as...?". Si bien qu'il a fini par me demander ce que je lisais. On y apprend notamment l'importance de "rouler sa chaussette" quand on urine. Et là, je me suis dit: "Flûte, je n'ai jamais appris ça à mon fils, moi!". Bon, mon mari m'a rassuré, il croit que c'est inné, qu'à lui non plus, on ne lui a jamais appris. Et pourtant, le narrateur insiste:

    C'est que l'homme doit tout apprendre sur son corps, absolument tout: on apprend à marcher, à se laver, à se moucher. Nous ne serions rien faire de cela si on ne nous le montrait pas.

    L'enfant découvre son corps, l'ado aussi et étant mère d'un ado moi-même, certains pasages m'ont fait sourire car j'y reconnaissais du vécu. L'ado devient homme, découvre la sexualité tardivement et rencontre celle qu'il aimera toute sa vie. Elle s'appelle Mona:

    j'ai trouvé ma femelle et deouis, nous partageons la même couche. Rentrer chez moi, c'est regagner ma tannière.

    Le narrateur a parfois des problèmes de santé, et la bataille du chirurgien contre ses polypes est d'une cocasserie rassurante. Comme c'est un homme qui a du goût, le narrateur aime Venise, la seule ville au monde où on peut faire l'amour appuyé chacun contre une maison. Je tiens a préciser que ce n'est pas la raison pour laquelle j'adore cette ville.

    Bien sûr, plus le narrateur vieillit, plus ses soucis de santé sont fréquents et plus il voit d'amis mourir:

    Quelques jours avant la mort de Tijo, j'ai téléphoné à J.C, son "meilleur ami".[...]Le meilleur ami m'a répondu qu'il nirait pas voir Tijo à l'hôpital; il préférait garder de lui l'image de sa "vitalité indestructible". Délicatesse immonde qui abandonne tout un chacun à son agonie. Je hais les amis en esprit. Je n'aime que les amis en chair et en os.


  • Conseillé par (Libraire)
    22 mars 2012

    Curiosité et observation ...

    Journal impudique et sans tabou, de 12 à 87 ans, des évènements qui traversent la vie du héros à travers l'observation de son corps (et il y en a ...).

    Les pages évoquent, au fil des mois et des années, les interrogations et émotions ressenties au cours de la vie quotidienne, avec une curiosité sans jugement mais dénuées de bienséance.

    Le héros est malhabile dans son corps ou distant et examine sans contemplation les anecdotes intimes.

    Il arrive souvent de sourire à l'évocation de certains questionnements. On y trouve de belles pages, sans analyse psychologisante ou sentimentale, mais examinées avec une certain plaisir (parfois charnel !).