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Conseillé par Maeva G.17 février 2022
Un western qui donne la belle part aux femmes !
"Ladies with guns" c'est l'histoire de cinq femmes que rien ne lie.
Une bourgeoise anglaise, une indienne d'Amérique, une jeune esclave noire, une instit à la retraite et une prostituée.
En effet, qu'est-ce qui pourrait lier ces femmes entre elles si ce n'est leurs conditions de femmes?
Nous voilà plongés dans un western où la gente féminine est à l'honneur. Où l'entraide est le seul moyen de se protéger contre la folie du monde des hommes.Une BD prenante, avec de magnifiques couleurs et où le regard des personnages fait passer des messages intenses.
Un dessin qui donne vie à ses protagonistes.
Des nanas prêtes à tout pour survivre.
Un petit couché de soleil (pour le côté poor lonesome cow-girl).
Bienvenue dans "Ladies with guns". -
Conseillé par Eric R. (Libraire)20 janvier 2022
Jouissif et décapant !
C’est bien un album « western ». Un charriot de pionniers est attaqué par les indiens. Dans le saloon les cow-boys avinés jouent leur paie sous le regard de vieilles prostituées blasées et décharnées. Une silhouette noire d’un mercenaire mexicain menace la ville. Certes, mais les temps ont changé. Les codes aussi. Alors le shérif, loin du regard viril de John Wayne, est un pleutre garçon, maigrichon et peureux. Les hommes de main sont plutôt fébriles et faiblards devant la violence. Et les Sept Mercenaires sont devenues Cinq Ladies, sans armes, quoique, mais tellement efficaces.
Elles sont cinq comme les cinq doigts de la main. Les voilà rapidement avec par ordre d’apparition: Katleen, une anglaise de « bonne famille » comme on dit alors, venue chercher avec son mari l’or de l’Ouest américain. Elles est un peu … décalée. Ensuite, Abigail, une très jeune amérindienne, qui a voyagé en faisant rouler sa cage dans laquelle elle a été emprisonnée. Emouvante et déterminée. Et puis il y a Chumani, une amérindienne, seule rescapée de sa tribu, qui tire à l’arc avec une précision diabolique. Mystérieuse et partagée. La quatrième, plus âgée mais terriblement humaine se dénomme Daisy, une ancienne institutrice irlandaise, à qui il ne faut pas la faire. Enfin, surgie de dessous la couverture d’un charriot, la noire et mystérieuse, Cassie, « pourvoyeuse de plaisirs », lasse de regards lubriques des hommes en mal de jouissance. Lucide et un brin cynique.
Cinq caractères dans cinq physiques opposés, qui remplacent avantageusement Yul Brynner, Steve McQueen ou Charles Bronson. A travers l’histoire de leurs rencontres improbables dans cette mythique conquête de l’Ouest, Olivier Bocquet, grâce à un scénario original et virevoltant, déconstruit malicieusement les mythes masculins de l’épopée américaine par l’humour, en jetant un regard amusé sur ces petits bonhommes au révolver facile mais au courage déliquescent. Ces cinq femmes racontent aussi les avatars d’une conquête moins noble que le récit officiel américain. Une esclave violée, une indienne orpheline, une prostituée désabusée qui savent aussi à leur manière se défendre et montrent à l’occasion des qualités que l’on ne prête habituellement qu’aux seuls hommes. Avec un bonus: elles manient, volontairement ou non, en plus de l’arc, du balai ou de la dynamite, un humour ravageur, qui peut éclabousser de sang les plus dangereux des mercenaires.
A ce scénario original et tonitruant, il fallait un dessin aussi pétaradant. Anlor fait exploser les pages, alternant planches classiques avec des cases qui éclatent comme des éclats de verre sous l’effet de la dynamite. On en prend plein les yeux et il faut vite tourner les feuillets pour éviter de recevoir un éclat.
Cinq femmes qui défraient la chronique, bouleversent l’ordre des choses et finalement finissent recherchées sur les célèbres affiches « Wanted ». Alors, après ce premier album très réussi, le lecteur n’a qu’une envie, celle de rapidement les retrouver mais libres. Libres de nous faire sourire et de nous faire rêver dans de nouvelles aventures.