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    6 septembre 2011

    Piero Colaprico est un écrivain et journaliste qui fait partie de la nouvelle garde du roman noir à l’italienne. Un roman noir où l’action compte parfois moins que la psychologie (je pense aux romans de Carofiglio par exemple). C’est le cas ici aussi, avec parfois un humour qui n’est pas sans rappeler les tirades montalbanaises de notre commissaire sicilien préféré…

    La mallette de l’usurier clôt la trilogie initiée par La dent du Narval et poursuivie par Derniers coups de feu dans le Ticinese. Points communs : l’inspecteur Bagni et une ville, Milan, en pleine transformation. En toile de fond, l’Italie de Berlusconi, entre mafia et affairisme…

    "Bagni avait passé la journée à consulter les archives de la pègre des années 1970 et 1980. Et cela jusqu’au soir, en utilisant la loupe, parce que sur les vieux papiers jaunis de la préfecture, l’encre pâlissait toujours plus, non sans duplicité et connivence avec ceux dont les noms menaçaient de disparaître. Comme si les documents de cette époque se devaient d’être incompréhensibles. Documents que personne ne voulait relire – en dehors de ceux qui détenaient le pouvoir. Sinon, avait songé Bagni, on se serait aperçu que la corruption d’hier était la même qu’aujourd’hui, la mafia d’aujourd’hui la mafia d’hier, les traîtres et les assassins aussi. En Italie, même l’encre pouvait être qualifiée d’opportuniste."

    Ce roman commence après que l’inspecteur Francesco Bagni ait manqué mourir d’une balle en pleine tête. Mis en convalescence, il s’ennuie ferme et décide de se remettre en selle en reprenant un dossier en panne : celui d’un étudiant retrouvé mort dans un canal. Quelque chose ne colle pas dans cette affaire et Bagni est persuadé que l’ami et colocataire du mort sait quelque chose. Cependant, ce dernier refuse de dire quoi que ce soit.

    L’inspecteur décide alors de remonter la piste d’un dealer qu’il connait et dont le nom apparaît dans le dossier. Bien vite, il se rend compte que l’affaire est plus vaste qu’il ne l’imaginait. Les noms d’un « entrepreneur » et d’un homme politique ressortent et Bagni flaire la magouille à grande échelle…

    "Manager de côtelettes de chiens, manager voyou, manager corrompu des gens qui auraient dû s’en aller pêcher à la ligne dans un fjord norvégien mais qui restaient là, toujours en pleine forme, entourés des mêmes copains-coquins qu’auparavant, songeait Bagni."

    L’inspecteur Bagni n’est cependant pas seulement préoccupé par cette affaire. Sa vie sentimentale et l’argent qu’il a dérobé à un usurier et placé dans un coffre occupent également son esprit… Autant d’occasions pour l’auteur de nous parler de Milan et de l’Italie, qui, comme le personnage principal de ce roman sympathique, essaient tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau…

    "On a touché le fond avec tous ces grands sommets internationaux. Berlusconi amène la boisson et joue du piano, il fait le clown et il devient le larbin de tous les puissants du monde."

    Une lecture agréable mais sans réel coup de cœur qui m'a cependant donné envie de retrouver Bagni dans les tomes précédents.