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Rien ne t'appartient

Nathacha Appanah

Gallimard

  • Conseillé par
    30 décembre 2021

    Le mari de Tara est mort.
    Elle ne s'en remet pas, coule, part à la dérive.
    Et surtout ses souvenirs si bien enfouis ressurgissent comme un raz de marée.
    Parce qu'en réalité, elle ne s'appelle pas Tara, mais Vijaya.
    Et pour survivre, elle a enterré Vijaya au plus profond d'elle-même, mais la voilà qui ressurgit.
    Son enfance heureuse (en Thaïlande peut-être?), et puis sa vie qui bascule quand ses parents sont assassinés.
    Son passage chez l'ancien jardinier où elle devient chien fou sauf quand elle voit « le garçon »,
    Et puis son enfermement au refuge, en tant que « fille gâchée »
    Et puis le tsunami..... et Emmanuel, son mari maintenant mort.
    Quelle belle et poignante histoire !
    Et outre la beauté de l'histoire, il y a la beauté de l'écriture.
    Natacha Appanah a un très beau style qui n'est propre qu'à elle.
    Elle aime jouer avec les mots qui alors deviennent musique.
    C'est un roman prenant dans lequel je me suis complètement immergée.
    Et j'en ressors étourdie.


  • Conseillé par
    27 septembre 2021

    Deux voies, deux prénoms,

    Nathacha Appanah montre dans son roman Rien ne t’appartient qu’on peut oublier jusqu’à son prénom et vivre sans recoller les tranches de sa vie. Mais, cela ne dure qu’un temps, pendant quinze ans dans ce roman. Après tout craque avec une violence difficile à canaliser, surtout si un événement important vient détruire le mensonge.
    L’histoire
    Tara se retrouve complétement déphasée après la mort de son mari, Emmanuel, plus âgé qu’elle. Son beau-fils doit venir la visiter alors qu’elle aimerait tellement rester auprès de ce garçon au corps dégingandé avec ses vêtements trop grands. Il faudrait qu’elle s’active, qu’elle range et qu’elle donne un coup de propre partout, mais le temps passe trop vite. Elle se noie dans ses pensées disparates. Le désordre a envahit cet espace qu’il y a peu était propre et plein de vie.
    Nathacha Appanah commence par la fin, lorsque le présent est bouché, que l’univers s’écroule et que les forces quittent le corps, que la folie risque de s’installer ! Alors, pour la seconde partie, Natacha Appanah donne la parole à Vijaya. Elle est éduquée à l’occidental. Mais, les violences, les croyances ancestrales et le statut inférieur de la femme vont la transformer en « chien méchant » puis en « fille gâchée ».
    Deux voies, deux prénoms,
    Tara et Vijaya rendent compte de l’enfance, du deuil, de la mémoire et des conditions faites aux filles dans un pays corseté dans ses traditions d’un autre âge. Car, le père de Vijaya croyait à l’avenir de la liberté de conscience et de culte et le criait trop fort. Alors que sa mère, aux pouvoirs extraordinaires deux jours par mois, ne cessait de le mettre en garde ! Mais la danse Bharatanatyam qui habille de grelot ses chevilles ont fait croire à l’enfant que la séduction n’amène que regards et applaudissements.
    La suite ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/27/nathacha-appanah/


  • Conseillé par
    16 septembre 2021

    dépression, Indonésie

    Tara est en pleine dépression depuis la mort de son mari Emmanuel.

    Au fil des chapitres, nous découvrons son histoire. L’histoire d’une petite fille insouciante qui aime danser, et qui devient une jeune fille avec des responsabilités. Jusqu’à ce lendemain de Noël qui détruit tout.

    J’ai suivi avec passion Tara, depuis son appartement français où elle voit le garçon que personne d’autre ne voit jusqu’à son pays de naissance.

    J’ai aimé cette petite fille qui aime danser, insouciante ou presque. Son inquiétude face à sa mère un peu sorcière et son père qui ouvre trop sa bouche.

    J’ai eu de la peine quand elle a été recueilli et a dû changer de prénom, Vijaya (la victoire, devenant Avril).

    J’ai aimé son amitié avec Tara au refuge.

    J’ai aimé la voir se rendre tous les matins dans le vieux temple, comme une façon de se ressourcer.

    Et toujours cette eau autour, sentie, perçue, omniprésente.

    Un roman qui m’a embarqué, telle une vague. Un roman qui raconte comment une phrase (Rien ne t’appartient) peut détruire une vie des années plus tard.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des guirlandes de feuilles de manguier tressés que Tara-Vijaya appose sur la porte d’entrée chaque nouvel an.


  • 23 août 2021

    Rien ne t'appartient

    A la mort de son mari Tara vacille et se laisse submerger par une vague de souvenirs qu’elle tenait soigneusement enfouis dans les replis de sa mémoire. Des souvenirs d’avant le tsunami, d’avant sa rencontre avec Emmanuel, cette âme pure et vierge de toute violence qui lui a permis de renaître et de se réapproprier une vie dont on l’a dépossédée à plusieurs reprises. Natacha Appanah nous livre un très beau portrait de femme qui n’a d’autres choix que l’oubli pour continuer.

    Virginie