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Bélhazar, Roman

Jérôme Chantreau

Phébus

  • Conseillé par
    7 novembre 2022

    Abandon de lecture

    L’auteur se plonge dans le passé, interroge les souvenirs.

    Sauf que l’auteur se regarde aussi écrire, et penser et parler. Et c’est devenu très vite lassant.

    J’avais envie d’en savoir plus sur ce jeune homme, ami du fils du narrateur. Mais les informations arrivent au compte-goutte, noyées au milieu des descriptions de la vie et des atermoiements de l’auteur.

    J’ai fini par me lasser.


  • Conseillé par
    23 novembre 2021

    Tant pis !

    En 2013, est-ce des violences policières ou le hasard qui ont coûté la vie au jeune Bélhazar ! Jérôme Chantreau sort de l’oubli l’adolescent Antoine-Bélhazar Jaouen, âgé de dix-huit ans, mort lors d’une interpellation judiciaire.

    Jeune dandy, Bélhazar est un ancien élève de Jérôme Chantreau et aussi ami de ses enfants. Sa mort est tombée dans l’oubli. L’écrivain va mener l’enquête auprès de ses parents et de ses amis. Il va s’attacher à découvrir la vérité.

    Pour Jérôme Chantreau l’histoire est aussi un prétexte pour distiller ses réflexions sur sa vie, ses ressentis sur le monde et ses aléas ainsi que ses souvenirs. Et, en général, ça sonne vrai et précis.

    Le narrateur, Jérôme Chantreau puisqu’ici tout est dit réel, découvre un enfant particulier qui dès ses dix ans cherchait par tous les moyens à être différent et à se faire remarquer. Presque un poète et même peut-être un artiste. Il rencontre souvent les parents, s’imprègne de leurs douleurs tout en les liants à son propre désarroi.

    La suite ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2021/11/23/jerome-chantreau/


  • Conseillé par (Libraire)
    19 août 2021

    Déconcertant

    13 février 2013, 13 rue de l’Eternité à Dinan, Bretagne. Une heure du matin. Un jeune homme de 18 ans se « suicide » lors d’une altercation avec trois gendarmes. Le jeune homme était appelé « Bélhazar.
    Ensuite:
    l’avocat, chargé par la famille de comprendre cette tragédie, se suicide lui même.
    Un jeune présent lors de l’algarade est interné en hôpital psychiatrique.
    Un des trois gendarmes intervenants lors de l’opération nocturne se pend.
    Le nouvel avocat est tué le 13 novembre 2015 lors des attentats du Bataclan.
    Voilà pour les faits.

    Jérôme Chantreau, écrivain et enseignant a connu dans son établissement Bélhazar et il a enseigné à Dana, autre élève, décédée de maladie. Deux adolescents morts, deux injustices auxquelles l’auteur ne peut se résigner. Alors avec l’accord des parents, l’écrivain va partir sur les traces de Bélhazar pour chercher la vérité, les incohérences dans le discours d’une justice et gendarmerie alliées et porteuses d’une version peu crédible des faits. A priori. Jérôme Chantreau quitte son Pays Basque pour une enquête bretonne.
    On se met alors à penser aux livres remarquables de Bruno Masi « 8 kilomètres ») ou à l’exceptionnel « Laetitia » de Jablonka, récits qui, si ils enquêtent sur un fait divers pour en comprendre la signification, ont pour objectif majeur de restituer la mémoire de la victime. C’est bien de cela qu’il s’agit ici et rapidement l’enquête journalistique va disparaitre au profit de la recherche de ce singulier adolescent qu’est Bélhazar au long d’une quête métaphysique étonnante.
    Jérôme Chantreau est lui aussi, à sa manière, différent et c’est à une véritable introspection qu’il se livre en rencontrant Armelle, une mère en guerre, et Yann un père, apaisé. Il mêle dans un récit onirique le Destin, le Hasard qui touchent chacun des intervenants à ce drame, y compris sa vie personnelle comme chamboulée par l’écriture mortifère de son texte. Pas d’enquête sur les témoignages, les procédures, la reconstitution des faits mais simplement la volonté de rentrer dans la tête d’un adolescent différent.

    L’originalité du texte réside dans cette tentative d’approcher ce jeune homme passionné d’armes, de récits de la guerre 14, à la recherche de souvenirs et de liens familiaux anciens. Les retrouvailles sur les lieux privilégiés de Bélhazar sont essentiels. Accompagné d’une volubile lapine blanche, Marguerite, on entre dans un univers à la Lewis Caroll. Comme Alice, on traverse le miroir pour pénétrer dans les légendes celtiques, avec Renard Malveillant ou Tireur convivial dans le labyrinthe de la Porte des Etoiles. Peu importent les circonstances du drame, les faits. Bélhazar porte sur lui une arme, il a rédigé quelques semaines avant, une forme de testament, mais ce qui compte c’est la psyché de l’adolescent, ce qui se cachait derrière un long manteau de cuir et un regard qui semblait porter au delà de l’horizon. Avec lui, on perd pied. Nous ne sommes plus dans la réalité mais dans le monde inventif, imaginaire d’un jeune homme qui parle avec une lapine, qui lui répond et lui sert d’interprète.

    Etrange jeune homme pour un étrange ouvrage qui mêle la réalité à une fiction personnalisée mais qui finalement permet à un adolescent disparu de se maintenir dans l’esprit de ses parents, acteurs essentiels de ce texte, et dans celui du lecteur.

    Eric