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C'est aujourd'hui que je vous aime

Pascal Rabaté

Les Arènes

  • Conseillé par (Libraire)
    11 mai 2019

    C'est à l'époque de Giscard d'Estaing, du pull acrylique et pantalon patte def que le personnage de notre histoire est à la recherche de son premier amour. Pascal Rabaté et François Morel nous proposent une bande-dessinée tendre et drôle.
    Richard, Mémoire 7


  • Conseillé par (Libraire)
    12 février 2019

    Léger comme l'air.

    Ces deux là étaient faits pour se rencontrer. François Morel, ancien Deschiens, chroniqueur sur France Inter et surtout Pierrot lunaire sur scène. Pascal Rabaté, auteur de Bd et notamment de l’inoubliable album « Les Petits Ruisseaux », qui dessine dans tous ses ouvrages, des voitures en forme de caisse à savon, des petits cyclos qui serpentent dans la campagne et qui donne aux enseignes commerçantes des noms originaux.
    Tous les deux ont en commun, cette légèreté, cet amour des mots et des jeux de mots. Cette BD est le fruit de cette rencontre et l’album ne pouvait être autrement: tendre et poétique, doux et mélancolique.

    Isabelle Samain, un patronyme qu’il a prononcé partout à la radio, sur scène comme une ritournelle sans fin. Isabelle Samain. Elle devait être belle Isabelle Samain, à quatorze ans, puisque le jeune François en tombe éperdument amoureux, au point de devenir pour elle, tennisman, nageur ou collectionneur d’ongles. C’est beau et bête les premiers émois amoureux. C’est beau et bête le coeur qui s’emballe, le pantalon qui se redresse, la main qui tremble. C’est beau et bête comme l’histoire du monde même si ce n’est que l’époque de Giscard et de Salut les Copains.
    Ce passage obligé, François Morel l’a décrit dans son ouvrage « C’est aujourd’hui que je vous aime » (1) où il raconte les premiers émois, et les impulsions du corps (souvent visibles!). Isabelle Samain. Isabelle Samain. C’est une véritable chanson de Geste qu’il nous propose, une chanson d’amour comme du temps des preux chevaliers, mais sans armure ni trompette. Avec plutôt humour et dérision. Et cette litanie de verbes à la Prévert pour conjuguer niquer, chevaucher, tirer, culbuter à la manière du verbe aimer.
    Sur ces mots Rabaté ne pouvait y glisser que des traits légers et colorés. Il prend sa place, toute sa place, profitant d’une pagination généreuse pour étaler ses dessins libres comme l’air, où il réussit à animer le texte en démultipliant le « pauvre » adolescent qu’est François en autant d’observateurs de ses émois amoureux vains. Ils sont beaux les traits de Rabaté et ont une douceur, un provincialisme qui fait penser à Jacques Tati. On est à la campagne quand les lapins lapinent et se multiplient sans les états d’âme du « pauvre » François. Les couleurs explosent comme un feu d’artifice ou une pollution nocturne (même à 15 heures!).
    Dans sa préface, François Morel écrit que son récit était « parfaitement inadaptable en bande dessinée ». Il était donc naturel que Rabaté la fasse, cette adaptation. Et la réussisse. Sans prétention.

    Eric Rubert.