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Captive - Nouvelle édition

Margaret Atwood

Robert Laffont

  • Long... mais intéressant !

    À la suite des meurtres de leur employeur, Thomas Kinnear, et de la femme de charge, Nancy Montgomery, James McDermott et sa complice Grace Marks sont condamnés à mort. McDermott n’échappe pas à la corde, mais la sentence de Grace, elle, est commuée en réclusion à perpétuité. Malgré l’enquête, les interrogatoires et toutes les analyses menées à son sujet, personne n’arrive à connaître sa véritable implication dans les meurtres.

    Est-elle folle, manipulatrice ou manipulée, innocente ou… tout simplement coupable? C’est pour tenter d’y voir plus clair que le Dr Jordan est autorisé à l’approcher et à s’entretenir longuement avec elle. Spécialiste des maladies mentales, il espère démêler le vrai du faux et parvenir à y voir plus clair dans le chaos et la confusion qui règnent dans l’esprit de Grace.

    Cette lecture n’est pas dénuée d’intérêt – je me suis passionnée pour le sujet – toutefois, il faut savoir que le rythme est vraiment très lent. On passe en revue toute la vie de Grace Marks, son enfance, ses premiers emplois et les semaines qui ont précédé les meurtres. C’est une introduction nécessaire pour bien cerner le personnage et comprendre le drame… mais c’est un peu longuet par moments. Il faut attendre plus de 400 pages pour rentrer dans le vif du sujet ! Si vous vous lancez, sachez donc qu’il faut persévérer.

    Ce qui m’a le plus dérangée et ce qui a rendu ma lecture laborieuse, ce sont les chapitres du point de vue de Grace où la narration est remplie de paroles rapportées… sans aucune ponctuation (si ce n’est une majuscule) pour les différencier ou les signaler.

    On se retrouve donc devant des blocs de textes agrémentés de majuscules et – pour peu qu’on ne soit pas assez concentré – où il est parfois difficile de savoir qui parle. C’est déstabilisant car on n’a pas l’habitude de ce style oral. D’un autre côté, ce procédé fait admirablement bien revivre Grace Marks. Tout au long de ma lecture, j’ai donc eu l’impression d’être en face à face avec elle et de discuter avec elle.

    Les chapitres consacrés au Dr Jordan sont, quant à eux, plus structurés et construits. La plume de l’auteur change radicalement et on passe d’un langage oral et familier à un langage plus soutenu. Cette distinction entre les deux personnages permet une meilleure immersion dans l’histoire.

    Au fur et à mesure que la vie de Grace se dévoile on apprend à la connaître et à l’apprécier. On découvre ainsi qu’elle s’est construite toute seule. C’est une jeune fille simple et courageuse que la vie n’a pas épargnée et à laquelle j’ai fini par m’attacher. Nous ne saurons sans doute jamais la vérité, mais l’auteur nous propose ici sa version de l’histoire, son interprétation et son explication des faits.

    En conclusion, une lecture qui traîne en longueur et qui, par moments, est même laborieuse. Cependant, j’ai apprécié ce roman car il m’a fait découvrir le personnage ambigu qu’est Grace Marks et son histoire qui a défrayé la chronique à l’époque des faits.