Penser forêt

La crise climatique fait des dégâts considérables dans les forêts, fragilisées
par les sécheresses récurrentes, les pics de chaleur et des intempéries de
plus en plus violentes, et par voie de conséquence une sensibilité accrue à
tous les ravageurs. La France compte aujourd’hui 17 M ha de forêts, mais leur
santé est mise en cause à moyen terme. Les incendies de l’été 2022 ont révélé
au grand public et au monde politique ce que les forestiers disent depuis des
années : il nous faut revoir notre approche des questions forestières,
repenser nos politiques pour prendre soin de la planète. En 6 chapitres, cet
ouvrage vise à expliquer au plus grand nombre les enjeux de la forêt et ses
mécanismes de vie en partant des débats naissants sur la gestion des forêts de
plus en plus critiquée dans le champ démocratique. Il donne les clefs de la
discussion pour que tout un chacun puisse se saisir des enjeux forestiers, les
comprendre dans une perspective locale et globale. Qu’est-ce qu’un arbre ?
Comment réagit-il à la canicule, à la sécheresse, au froid… ? Quelles sont ses
fragilités ? Etc. Pourquoi exploiter la forêt ? Comment décide-t-on un
aménagement forestier ? Qu’est-ce qu’une coupe rase ? Faut-il l’interdire
comme de nombreuses voix le demandent ? Risque climatique et risque
biologique. Entre adaptation au réchauffement climatique, protection des
montagnes, aménagement des territoires, sauvegarde de la biodiversité, nous
prenons conscience qu’il n’existe pas d’avenir de l’humanité sans forêt
durable. Par le prisme de nos forêts, celles que les Français côtoient chaque
semaine, mais en élargissant l’analyse lorsque cela est nécessaire, il s’agit
de montrer en s’appuyant sur les dernières connaissances techniques et
scientifiques que nous pouvons agir et tirer durablement les bénéfices des
forêts pour lutter contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la
biodiversité. Nous redécouvrons, après deux siècles de promotion de la
civilisation de l’anthropocène, la pertinence des mots prononcés par le
ministre Martignac lors de la présentation, en décembre 1826, du code 1er code
forestier : « La conservation des forêts est l’un des premiers intérêts des
sociétés, et, par conséquent, l’un des premiers devoirs des gouvernements.
Tous les besoins de la vie se lient à cette conservation : l’agriculture,
l’architecture, presque toutes les industries, y cherchent des aliments et des
ressources que rien ne pourrait remplacer. » La forêt est notre avenir vient
montrer que, dans un monde globalisé où le devenir des forêts primaires
d’Amérique latine ou d’Afrique sont en danger, nous pouvons et devons aussi
agir ici et maintenant.